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Actions depuis le 22 février 2014

jeudi 6 mars 2014

Lundi 3 mars : Manifestation à La Roche sur Yon

Nous étions une petite centaine à avoir pu répondre à l’appel du Comité de soutien de La Roche-sur-Yon aux opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Nous étions donc à 18 h devant la préfecture lundi soir sous notre banderole "Aéroport, après le 22 à Nantes c’est toujours non !" L’un de nous à compté 71 manifestants à un moment donné et la journaliste de Ouest-France a dit que nous étions une soixantaine. Mais ça c’était sans compter tous ceux qui nous ont rejoints sur le parcours. Parce que nous étions donc suffisamment nombreux pour défiler dans le centre ville en occupant toute la route avec policiers en voiture et motos à l’avant et à l’arrière de la manifestation. Nous avions des calicots à bouts de bras avec des avions barrés et des baillons sur la bouche pour exprimer le fait que les pouvoirs publics avaient tenté de nous bâillonner le 22 à Nantes en provoquant les dérapages et en détournant l’attention des médias sur la violence.

Explications qui ont été données par Stéphane Thobie, porte parole de ce lundi soir à la seule journaliste présente et qui ont été brièvement rapportées avec une photo d’une colonne dans la rubrique "La Vendée en bref" en page 8 de OF de mardi 4 mars.

Le parcours de la manif a emprunté la rue Delisle, a tourné au coin du commissariat pour remonter la rue Paul Doumer. Après une halte devant la mairie pour inviter les élus socialistes à reconsidérer leur position vis à vis de ce projet, nous avons descendu la rue Clémenceau à peu près déserte et complètement vide après la giboulée de mars qui nous est tombée dessus. Ce qui n’a pas réussi à doucher notre détermination pour finir notre boucle à la préfecture. Il a été dit que la menace d’expulsion, destruction et déménagement des espèces à Notre-Dame-des-Landes nous semblait écartée pour quelques mois mais beaucoup de travail d’explication reste à faire. Des semis et des plantations avaient été entrepris à l’automne dans la Zone A Défendre qu’il convient à présent de poursuivre et d’entretenir. Il sera donc fait appel à tour de rôle à notre bonne volonté d’ici l’été prochain. Le groupe s’est dispersé vers 18 h 45.

Triomphe

Ils étaient dix fois plus que l’eût dit la police.
Cela faisait beaucoup pour un jour de ciel gris,
Un ciel gris généreux que nos joyeux complices
N’eurent pas à prier pour qu’il plût à l’envi.
Bâillonnés, drapeautés, armés de banderoles,
Nous avons claironné nos slogans convaincus,
Martelé les pavés de notre métropole
Et fait trembler le sol sous nos pas résolus.

Ils étaient dix fois moins que dans ses espérances.
La forêt de micros ne l’intimidait pas.
Dans son discours marqué au sceau de l’élégance
Stéphane argumentait notre juste combat.
La pigiste esseulée suspendue à ses lèvres,
Gribouillait de son mieux son cahier détrempé.
Grâce à la météo ou peut-être une grève,
Son journal profitait de l’exclusivité.

Ils étaient moins nombreux que pour le tour de France.
Les badauds dans les rues, ne se bousculaient pas.
Et les acclamations de cette foule en transe
N’a pas vraiment blessé nos tympans délicats.
La ville était bondée comme à son habitude
Et sur Napoléon, au moins quatre passants
Qui regardaient vers nous, ont perçu l’amplitude,
La force et la grandeur de nos engagements.

Les flics mobilisés par notre préfecture
Pour tenter d’éviter tous les débordements,
Les vols de sacs à main, les bris de devanture,
Disposaient pour cela de moyens importants.
L’attaque était prévue dans la rue principale ;
Nous devions tout casser, piller les commerçants,
Mais les canons à eau de la municipale
Ont craché des grêlons sur les manifestants.