Zone A Défendre
Tritons crété-e-s contre béton armé

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Manif-occupation pour l’accès à la terre, contre l’aéroport et son monde

mardi 3 mai 2011

Le 7 mai – départ de La Paquelais à 10h

Pour une ferme en lutte, occupons les terres !

Depuis quarante ans, les décideurs et bétonneurs planchent sur un nouvel aéroport à côté de Nantes pour parfaire leurs rêves voraces de métropole et d’expansion économique. Il est censé atterrir sur 1650 hectares de terres agricoles et hameaux : la ZAD (Zone d’Aménagement Différé, autrement dit Zone À Détruire). Le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, qui aurait pu être mis au placard comme un archaïsme gênant, s’est aujourd’hui adapté jusqu’à devenir un symbole criant de l’arnaque représentée par le « capitalisme vert » et de son arrogance idéologique.

La lutte arrive à un point charnière avec la signature, en janvier dernier, de l’accord de construction et d’exploitation avec Vinci, leader mondial de l’aménagement du territoire. L’offensive de propagande tout azimut se renforce pour justifier un projet dont les décideurs sentent bien qu’il est sur la brèche. Alors qu’ils envisagent de démarrer leurs travaux dans les années qui viennent, nous savons que cette lutte peut encore être gagnée et nous nous préparons pour que toute tentative de bétonnage des terres leur coûte cher. Les exemples des victoires remportées dans la région par le passé, entre autres contre les projets nucléaires de Plogoff, du Carnet ou du Pellerin, montrent que les entreprises les plus mégalomaniaques peuvent être stoppées si la détermination est suffisante et que l’on se dote des moyens adéquats.

En parallèle des nombreuses actions et en appui des agriculteur-trice-s et habitant-e-s qui résistent alentour, de plus en plus de personnes ont repris pas à pas, depuis deux ans, les maisons et terrains rachetés par les maîtres d’œuvre de l’aéroport. Une base de résistance se construit sur la ZAD : cabanes dans les arbres et au sol, potagers, maisons réhabilitées, espaces de réunion et de travail, mais aussi une boulangerie, un gîte, une bibliothèque ou un atelier de production graphique. À l’heure actuelle, on compte déjà plus d’une soixantaine de nouveaux-elles habitant-e-s de la ZAD, réparti-e-s sur plus d’une quinzaine de lieux.

Dans cette dynamique, la manif-action du 7 mai vise à l’installation collective d’un projet agricole sur des friches pour défendre ces terres, y vivre, et contribuer à l’alimentation de la ZAD et des alentours.

Cette initiative est le fruit de la rencontre entre Reclaim The Fields, réseau européen de paysan-ne-s et de sans-terres, et des occupant-e-s de la ZAD. Elle s’adresse à tout-e-s ceux/celles qui se battent sur le devenir de l’agriculture, à ceux/celles qui font vivre depuis longtemps la résistance locale et ne veulent pas se résigner, et à tout-e-s ceux/celles qui voudraient rejoindre aujourd’hui la lutte.

Nous vous invitons le 7 mai à un moment d’action collective, de rencontre et de fête, et vous proposons de rester les jours suivants pour renforcer l’installation.

Pour l’accès à la terre !

De nombreux-ses paysan-ne-s en devenir cherchent à cultiver la terre dans des logiques critiques d’une industrie agro-alimentaire, synonyme d’exploitation économique mondialisée, de destructions environnementales, et de formatage gestionnaire de la société. Ceux/celles-ci font face à une somme d’obstacles. Un des problèmes majeurs est la difficulté d’accéder à des terres du fait du bétonnage, de la mainmise des agro-maîtres, et de la politique d’agrandissement constant des exploitations existantes.

De plus en plus de personnes et collectifs, notamment en ville, cherchent à trouver des moyens de se nourrir sur des bases locales et d’échanges directs ou à produire une partie de leur nourriture. Ce processus se trouve lui aussi entravé par les politiques agricoles, les formes actuelles d’urbanisation et l’accaparement des terres. Il existe un ensemble conséquent de terres agricoles sur la ZAD. Malgré les initiatives menées depuis des décennies pour en maintenir l’usage, certaines sont en friches, d’autres pourraient être expropriées, et les baux agricoles actuels menacent de ne pas être renouvelés du fait de l’avancée des travaux. Toutes seront perdues si le projet d’aéroport arrive à terme.

L’initiative du 7 mai est une étape dans la construction d’un mouvement plus large pour libérer les terres.

Contre l’aéroport et son monde !

La lutte contre l’aéroport de Notre Dame est une lutte au carrefour d’enjeux sur lesquels s’unir, croiser des problématiques et penser des stratégies communes. À travers cette lutte, nous combattons l’alimentation sous perfusion, la société industrielle et son réchauffement climatique, les politiques de développement économique et de contrôle du territoire, les mégalopoles et la normalisation des formes de vie, la privatisation du commun, le mythe de la croissance et l’illusion de participation démocratique...

Alors que les préliminaires à la construction s’intensifient, il s’agit de trouver un nouveau souffle dans cette lutte, que ce soit en s’opposant directement aux forages, prospections, enquêtes publiques, éventuelles expulsions, en accentuant la pression sur les décideurs et les compagnies liées au projet, mais aussi en construisant des moments d’actions collectives massives. L’occupation de la ZAD est un des leviers importants sur lesquels la lutte contre l’aéroport peut s’appuyer. Ces formes d’occupation d’une zone menacée permettent de lier construction et résistance. Elles connectent des expériences de vie et de production et une dynamique offensive à même d’empêcher concrètement tout démarrage des travaux.

L’aéroport ne passera pas

On ne se laissera pas aménager !

Infos pratiques :

Il y aura de l’action mais aussi une tambouille sur place, de la danse, des interventions et échanges.

Pour ceux/celles qui viennent de loin, qui voudraient aider à la préparation en amont, ou rester pour l’installation après le 7 mai, il sera possible de camper sur place.

Venir si possible avec des outils, gants, sécateurs, bêches, crocs...

Des aides sont bienvenues pour le projet de « ferme » : matériel agricole – plants – semences – soutiens financiers...

Contact pour tout ça : reclaimthezad@riseup.net

Reclaim the Fields et des occupant-e-s de la ZAD

Documents joints