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lundi 15 septembre 2014
lundi 15 septembre 2014
Le déboisement massif, la destruction d’espaces protégés, cela existe,
nous le savons, dans certains pays où les multinationales font la loi et
où le dialogue avec les opposants et les habitants chassés s’exprime par
les bruits de bottes, les coups de matraques et emprisonnements
arbitraires : Indonésie, République démocratique du Congo, Amazonie, etc...
Il faut y ajouter dorénavant la France depuis que les opposants au
barrage de Sivens dans le Tarn, pourtant dans leurs bons droits, se font
expulser violemment de la zone riche en biodiversité qu’ils occupent
pour en éviter la destruction.
(voir le tract, recto + verso, ci-joint).
Face à cette violence d’Etat, digne de celle qui a déjà réprimé, sous ce quinquennat, les opposants à divers projets destructeurs comme ceux de l’aéroport de Nddl, de l’EPR et de la ligne à très haute tension dans le Cotentin, de la LGV Lyon-Turin, etc..., nous appelons les citoyens, les associations, mouvements politiques à se mobiliser en Collectif de Soutien et à participer à un :
APPEL à RASSEMBLEMENT
MARDI 16 septembre
à 17h30 DEVANT LA PREFECTURE DE NIORT
(et, si possible, devant les sous-préfectures de Parthenay et Bressuire)
Une audience sera demandée au Préfet des Deux-Sèvres et une lettre du Collectif de Soutien lui sera remise à l’adresse des ministres concernés. Voir texte ci dessous
Ce rassemblement de soutien est à l’initiative de l’inter-comités 79 de soutien aux opposants à l’aéroport de Nddl.
Merci au membre et/ou représentant d’organisme de faire savoir par retour à non.nddl.79 oGi orange.fr si son organisation est signataire de la lettre du Collectif au Préfet.
Inter-comités de soutien nddl 79 mail : non.nddl.79 oGi orange.fr
TEXTE DE LA LETTRE DU COLLECTIF DE SOUTIEN
à l’attention de :
Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Madame la Ministre de l’Environnement
Monsieur le Préfet des Deux-Sèvres
Ce 16 septembre 2014
Madame la Ministre, Messieurs les Ministres, Monsieur le Préfet,
Depuis début septembre, le Conseil général du Tarn et son maître
d’oeuvre, la CACG (Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne),ont
entrepris le déboisement irréversible de la zone humide du Testet, l’une
des plus importantes de ce département du point de vue de la
biodiversité. Ceci dans le but d’édifier un barrage, présenté d’intérêt
général, mais en fait destiné pour 70 % à l’irrigation intensive d’une
vingtaine de fermes et pour 30 % au soutien d’étiage (dilution des
pollutions). Ce projet a eu pourtant un avis négatif du CNPN (Conseil
National de Protection de la Nature) et du CRSPN (Conseil Régional
Scientifique du Patrimoine Naturel).
Or, les recours au fond déposés contre les arrêtés préfectoraux ne sont
pas épuisés. De plus, l’association France Nature Environnement a
découvert que les travaux de déboisement avaient démarré sans que le
maître d’ouvrage ait sollicité d’autorisation préfectorale. La décision
du Tribunal de Toulouse suite à la demande d’un référé suspensif devait être
attendue ce jour.
Des défenseurs de l’Environnement sont sur place depuis longtemps pour
s’opposer, légitimement, à ce projet nuisible, mais aussi légalement
puisque ces travaux n’ont pas d’autorisation légale.
Malgré cela, sous votre autorité, Madame et Messieurs les ministres,les
forces de police du département ont été dépêchées en grand nombre par le
préfet du Tarn pour expulser violemment les opposants, dont cinq sont en
grève de la faim, et permettre le démarrage de ces travaux
destructeurs... et illégaux !
Nous dénonçons votre « Etat de droit » qui ne connaît que la matraque et
les gaz lacrymogènes comme moyen de dialogue avec les opposants aux
projets d’aménagement du territoire. Nous vous soumettons le témoignage
d’une étudiante colombienne, qui s’était enterrée avec d’autres pour
stopper les engins et a été blessée sérieusement par la charge de vos
policiers :
« Soudain, vers 16h00, alors que les médias sont repartis, une voix
rauque résonne à travers un mégaphone, des boucliers et des matraques
s’agitent devant mes yeux, la charge est déclenchée. Comme dans un
cauchemar : les gaz lacrymogènes, les cris déchirés, le désespoir, les
coups,la peur, la pluie. Les troncs et les cailloux qui me recouvrent
cèdent sous la
pression des piétinements... Je perds connaissance quand une masse vient
s’écraser sur mon visage. Je crois m’être réveillée quand j’ai senti mes
jambes coincées sous un tronc d’arbre, et mon corps tiraillé par des
bras bleus qui cherchent à m’extirper du trou. La douleur à ma jambe
droite est
telle et le gaz qui pénètre dans mes narines tellement puissant que je
m’évanouis de nouveau, accablée par la certitude qu’il ne s’agit pas
d’un cauchemar...Je suis rentrée chez moi dans la Drôme mardi matin.
Pour compléter le tableau, les officiers de police du commissariat de
Valence ont jugé que ma plainte était irrecevable. Après m’avoir fait
savoir que je n’avais
« rien à foutre dans ce merdier », et que les violences que j’avais
subies de la part de leurs « frères d’armes » n’avaient pas été
volontaires, ils n’ont accepté de ne prendre qu’une main
courante....J’en suis consternée. Moi qui
ai quitté un énorme et merveilleux pays comme la Colombie où les
autorités sont jugées pour des crimes contre l’humanité et autres
violations systématiques des droits humains, je me retrouve à être la
victime d’un système français en total désaccord avec ce qu’il prétend
représenter et qui tourne de plus en plus le dos à ses citoyennes et
citoyens. »
Nous, divers citoyens, associations, mouvements politiques, exigeons :
Un moratoire sur le projet tant que les recours n’auront pas été
étudiés au fond. La nomination d’une mission d’experts le lundi 8
septembre par Madame la Ministre de l’Environnement aurait dû
l’entraîner naturellement.
La remise en cause démocratique d’un tel projet, porté surtout par des
élus locaux du Conseil Général du Tarn en situation de conflit
d’intérêt, puisque également administrateurs de la CACG.
Plus généralement, un débat public véritable et la transparence dans
tout projet d’aménagement du territoire. Celui-ci doit non pas servir
une poignée de décideurs ou d’entrepreneurs qui vont profiter des aides
publiques, mais
l’ensemble des citoyens. Il doit s’inscrire dans un modèle de société
viable et durable du point de vue social, écologique et économique
(c’est-à-dire capable de sécuriser les revenus du plus grand nombre).
Nous émettons le voeu que l’État de droit, que nombre d’élus au pouvoir
invoquent souvent pour légitimer leurs interventions policières, se
consacre réellement à la défense du droit démocratique et non pas du
droit du plus fort ! !
http://www.rezocitoyen.org/Contre-le-projet-de-barrage-de-Sivens-zone-humide-du-Test.html