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Prise de parole à l’arrivée de la Marche contre les violences policières et judiciaires le samedi 8 novembre 2014

mercredi 12 novembre 2014

Ce matin le directeur de la genmerderie nationale a déclaré qu’aucune faute n’a été commise et jugé que le gendarme qui a tué Rémi avait fait son devoir en tirant après les sommations d’usage. Que dirait-on de nos jours si les forces de l’ordre tiraient à balles réelles sur les manifestant-e-s dans les rues de notre soi-disant démocratie ? C’est vrai qu’ici rien de semblable puisque ce gendarme n’a tiré qu’un grenade, non létale, laissant un trou de 17 cm de diamètre dans le dos d’un homme, arrachant sa colonne vertébrale et ses poumons. C’était Rémi au Testet, nous savons que ça pourrait être n’importe le ou laquelle d’entre nous, ici ou ailleurs, qu’on soit étiqueté « pacifiste » ou « radical ».

Au moment où nous parlons, des manifestations en réaction à cette mort ont lieu à Rennes, Toulouse, Lille et Paris, et sûrement ailleurs, contre les violences policières et judiciaires. A Rennes et à Toulouse, elles ont été interdites par leurs préfectures respectives. Par ces interdictions, l’Etat alimente encore plus la colère, il y a fort à parier qu’on verra et lira demain dans les journaux que de méchants casseurs ont sévi aux 4 coins de la France, détournant par ces articles le pourquoi de cette révolte.

Nous ne sommes pas dupes du cercle vicieux utilisé par le pouvoir pour nous endormir et cacher son vrai visage : Provoquer et alimenter la colère et la révolte Amalgamer la rage et dégradations qui en découlent comme des violences inacceptables Pour enfin, justifier et masquer ainsi la véritable violence des méthodes policières et judiciaires qui oppriment, mutilent et tuent chaque jour. Dans un seul but, celui de maintenir l’ordre et les intérêts des puissants au détriment du plus grand nombre.

On en a marre d’entendre « il ne faut pas se laisser aller à la colère » ou « il faut garder sa mesure » et n’importe quel autre discours moralisateur. La rage qui nous envahit aujourd’hui ne pourra être contenue au nom de calcul gestionnaire et par peur du débordement. On ne réprimera pas par souci stratégico-médiatique la révolte présente en nous.

On espère alors que celles et ceux qui ressentent moins de colère et de rage puissent comprendre ce vent de révolte légitime, ne le jugeront pas, ne le condamneront pas, brisant ainsi le cercle vicieux mis en place par ceux qui tirent les ficelles. Parce qu’aucun moyen de lutte ne se suffit à lui-même et que personne ne détient la vérité, restons humbles et lucides et ne nous trompons pas d’ennemis.

Des occupant-e-s de la ZAD de Notre Dame des Lande