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Bref compte-rendu du procès de Sylvain et Clément

mercredi 29 août 2012

Mardi 28 avait lieu le procès de Sylvain et Clément au tribunal de Saint-Nazaire. Ils étaient poursuivi pour leur participation à la manifestation du 21 juin 2012 contre les enquêtes publiques à Notre-Dame-des-Landes. Sylvain Fresneau, était accusé de « violences sur des gendarmes avec ou sous la menace d’une arme », en l’espèce d’un tracteur et sa remorque, et d’avoir participé à « un attroupement illicite ». Clément était accusé de « refus d’obtempérer, violence sans arme et refus de prise d’ADN ».

Il a a eu un beau rassemblement de plusieurs centaines de personnes et environ 150 tracteurs, prise de paroles, bouffe, infokiosques, musique, ... Moins chouette, alors qu’un petit groupe faisait un tour du quartier avec la battucada, un camarades a été arrêté. Il a été rapidement relâché avec une convocation pour octobre.

Le procureur a requis :

- contre Clément, 2 mois de prison avec sursis pour violence et 2 mois avec sursis pour refus de don d’ADN ;
- contre Sylvain, 80 jours-amende à 10 €, l’interdiction de manifester à Notre-Dame-des-Landes pendant un an et la confiscation de ses arme, et l’interdiction de port d’armes pendant un an.

Le délibéré a eu lieu le 11 septembre :

Sylvain a été condamné à un mois de sursis pour violence avec arme par destination (le tracteur).

Clément a été relaxé faute de preuves pour l’accusation de violences envers un gendarme, mais condamné à deux mois avec sursis pour refus de prélévement ADN.

Voir aussi le communiqué de l’ACIPA

Voici la prise de parole d’habitant-e-s, et en dessous le texte de l’appel au rassemblement.

Prise de parole des habitants et occupants qui résistent

Amis d’ici, Amis d’ailleurs

Notre présence ici, aujourd’hui,tous ensemble,démontre aux architectes avides de ce projet absurde,à ceux qui font du pognon en coulant du béton,que la répression ne nous divise pas mais renforce notre unité et notre détermination !

Sylvain et Clément,un paysan et un occupant comparaissent ensemble parce qu’ils se sont dressés contre l’arbitraire de l’état,Parce qu’ils ont perturbé une étape du projet:des enquètes publiques pliées d’avance,une ridicule mise en scene dans laquelle des pseudos experts cernés de gendarmes mobiles font semblant d’étre à l’écoute de la population,Nous voulions leur exprimer notre refus catégorique de ce projet,nous voulions leur crier notre rage et notre colère,Nous voulions hurler à la face des aménageurs qui détruisent nos vies et glacent notre horizon avec des tonnes de béton de verre et d’acier,qu’ils ne sont pas les bienvenus,,ni ici ni ailleurs !

Nous voulions défendre nos vies face aux plans absurdes de jean marc Ayrault et de Vinci,qui ne tolèrent la terre que lorsqu’elle est figée et ensevelie sous le goudron,

On accuse nos camarades de violence,mais qu’est ce qui est violent ? Manoeuvrer un tracteur et se protéger des assauts policiers ou charger les manifestants,matraquer ou gazer des personnes venues exprimer leurs mécontentements ?

On accuse le mouvement de lutte contre l’aéroport de violence,en fantasmant d’improbables ultras, tapis dans l’ombre des forets de la ZAD,mais qui est violent ?Celles et ceux qui se mobilisent contre un projet destructeur ou l’état socialiste et Vinci qui harcèlent et qui intimident,qui exproprient et qui expulsent ?

Face à cette justice arbitraire qui veut museler la contestation,

Face aux nombreuses tentatives de diviser le mouvement entre paysans et squatteurs,entre manifestants et casseurs,entre habitants et personnes venues de l’extérieur,

Nous devons faire bloc !

Comme lors de la manif du 24 mars à nantes comme le 21 juin dernier autour de la mairie de notre dame des landes ,,,

Aujourd’hui à la tribune,parmi les collectifs et les individus en lutte ,il y a des orateurs qu’on ne voit apparaître que lorsque crépitent les flash de la presse et que sont pointées vers eux les caméras des journaux télévisés, Certains d’entre nous ,écorchés par le souvenir encore vif des trahisons récentes qui scellent les accords électoraux les plus bancales,n’y voient que de l’opportunisme.

Nous, nous nous contenterons de les prendre aux mots !Nous leur donnons rendez vous quand les machines de Vinci viendront raser les maisons sous le coup d’un permis de démolir.

Nous leur donnons rendez vous lorsque les bulldozers viendront commencer la construction du barreau routier à l’endroit meme ou aujourd’hui fleurissent cabanes et potagers.

Quand à vous tous,anonymes qui ne nous avez rien promis pour mendier un siège de député, nous savons que nous pourrons compter sur vous dans ces moments clefs de la lutte à venir.

Alors que les premiers habitants sont contraints de partir,alors que les derniers recours légaux s’épuisent ,nous avons besoin,plus que jamais,d’une mobilisation forte et unitaire,plus massive encore que celle d’aujourd’hui,

Le 11 septembre à 14h retrouvons nous de nouveau à st Nazaire pour le procès de la famille Herbin premiers habitants de Notre dame des landes à etre trainée devant les tribunaux pour le simple fait d’habiter quelque part et de refuser d’en partir,Notre présence ce jour là est décisive !

Alors ,dans vos villes et régions respectives, faites résonner partout ce message :

NON à l aéroport ! Vinci dégage !

Répression de la lutte contre l’aéroport et son monde : Solidarité avec tous-tes les inculpé-e-s !

Le 21 juin 2012, des opposant-e-s à l’aéroport de Notre Dame Des Landes ont tenté de bloquer le déroulement d’une enquête publique préalable à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit ; des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet mortifère contre lequel elles luttent depuis des années.

Ces enquêtes, au même titre que les réunions et débats publics, comités de quartier ou autres gadgets, font partie de la panoplie que la “démocratie” met à la disposition des décideurs et de leurs partenaires pour donner un air participatif à tous leurs projets déjà établis. Comme le disait Coluche, « la dictature, c’est : ferme ta gueule ! La démocratie, c’est : cause toujours ! ». Ces moments rituels ont pour objectif d’encadrer la contestation. L’État réussit ce tour de force de détourner la colère en créant des interlocuteurs respectueux de son pouvoir, en réduisant la contestation à une opinion qu’on archive dans les cahiers d’enquête pour mieux l’oublier.

Le 21 juin dernier, comme dans d’autres moments dans cette lutte, nous voulions agir. Mais comme à chaque fois que nos opinions deviennent des actes, il y avait en face la répression. Les flics ont chargé, blessé. Ils ont isolé des individus pour les broyer dans les rouages de la machine policière et pénale. Sylvain, interpellé sur place est accusé de “violence avec arme, en l’espèce un tracteur, sur personne dépositaire de l’autorité publique”. Un mois plus tard Clément était arrêté à son domicile et inculpé lui aussi pour “violence sur personne dépositaire de l’autorité publique”, et “refus de fichage ADN”. Les deux sont accusés d’ “attroupement après sommation”.

Aujourd’hui c’est Sylvain et Clément, demain, ça sera d’autres. Depuis le début de cette lutte, c’est 38 complices de notre résistance qui ont été traîné-e-s devant les tribunaux. Qu’illes soient coupables ou innocent-e-s importe peu, nous sommes solidaires de leurs actes et nous invitons une fois de plus à un...

RASSEMBLEMENT LE 28 AOÛT à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire EN SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS DU 21 JUIN ET POUR L’ARRÊT IMMÉDIAT DU PROJET D’AÉROPORT.

On ne s’étonne pas de se retrouver devant un tribunal ; on sait que s’opposer à un projet voulu par l’État entraîne forcément à un moment ou un autre de se confronter à son appareil judiciaire et répressif. On sait que si l’État et la démocratie n’arrivent pas à faire accepter leurs projets à coup de débats participatifs, d’enquêtes publiques, de propagande, de pognon, et de passivité citoyenne, ils le feront avec la force armée de la police. Parce que leur démocratie comme leur justice ne servent qu’à défendre le profit des multinationales, enfin, de leurs PDG, actionnaires et complices politiques. C’est pourquoi, le mouvement ne peut pas se limiter à ce qui est autorisé ou toléré par le système judiciaire et policier, ce qui reviendrait, au fond, à abdiquer .

Que l’on lutte contre un projet industriel dévastateur, contre la fermeture de sa boîte, ou juste pour sa simple survie dans le monde marchand, nos résistances se heurtent systématiquement à la répression. Parce qu’il faut un code pénal impitoyable, un fichage systématique, des flics serviles, haineux et violents, des prisons toujours plus nombreuses, pour que nos opinions ne restent que des idées, pour que nos convictions ne restent que des postures, pour que nos rêves ne soient jamais réalité...

Nous sommes solidaires car pour bloquer le projet d’aéroport et combattre ce système, nous savons qu’il est nécessaire d’agir, et donc de désobéir. Nous appelons à poursuivre la lutte, à ne pas se laisser diviser ni intimider !

Parce qu’avec ou sans sommation, nous ne quitterons pas ce bocage !

La convoc d’un des potes

Documents joints

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    La convoc d’un des potes