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reprenons la rue pour Rémi Fraisse

mardi 25 octobre 2016

/ !\ RDV 18h30 Palais de Justice à Clermont-Ferrand / !\

C’est qui, Rémi ?

Rémi Fraisse était un étudiant de 21 ans passionné de botanie. En 2011, un projet de barrage sur la zone humide du Sivens dans le Tarn voit le jour et se suit d’un mouvement contestataire. Le barrage est inadapté à la zone, le coût environnemental et financier très élevé et profiterait uniquement à des pratiques agricoles intensives, détruisant la grande biodiversité de la zone.

Sur le modèle de Notre-Dame-des-Landes, de 2013 à 2014, se crée la Zone à Défendre (ZAD) du Testet-Sivens et Rémi se joint à cette lutte environnementale. Le week-end du 25 et 26 octobre 2014, après plusieurs expulsions, un appel à un grand rassemblement est lancé. C’est lors de ce dernier, dans la nuit du 25 au 26, que Rémi est assassiné par un gendarme lors d’un tir tendu de grenade. Le projet de barrage est abandonné le 6 mars 2016. La mort de Rémi reste impunie. Malgré les nombreuses contradictions dans le dossier, le gendarme est placé en mars 2016 sous le statut de "témoin assisté", c’est-à-dire qu’il n’est plus question d’appeler un crime la mort de Rémi et que le gendarme a lui-même accès à son propre dossier.

Aujourd’hui, deux ans après sa mort, l’enquête est toujours en cours, la famille de Rémi se bat judiciairement encore et encore pour comprendre pourquoi et comment leur fils a été tué.

Résistons face aux crimes de la police !

Malheureusement, le cas de Rémi n’est pas unique. Les personnes tuées par la police sont très nombreuses. Le collectif Urgence notre police assassine se bat contre l’impunité policière, pour les familles, la justice et la vérité sur ses affaires. Ici, à Clermont-Ferrand, Wissam El Yamni est mort en janvier 2012. Interpellé par des policiers, roué de coups et jeté dans un fourgon. Plongé dans le coma, il décède neuf jours plus tard à l’hôpital. L’enquête est semée d’incohérences policières et judiciaires, mensonges divers de la part des institutions, relayés. Quatre ans plus tard, aucune vérité, aucune justice.

Mais il y aussi Zyed et Bouna, Adama Traoré, Karim, Pierre Cayet et tant d’autres, tant d’autres...

Et puis, les violences policières, c’est en manifestation, comme le montre le mouvement contre la Loi Travail de cette année. Des yeux crevés, des arrestations violentes, des centaines de blessé.e.s...

C’est aussi un quotidien écrasant de sévices et d’humiliations dans les quartiers populaires : contrôles au faciès, intimidations quotidiennes, arrestations, mépris, surveillances, tabassages...

Et comble de l’horreur, ces derniers jours, des policiers infâmes envahissent les rues de Paris et de quelques autres villes, armés, à visage couvert, manifestant la nuit. Leurs revendications ? Plus de moyens répressifs afin de détruire encore plus de vies. Le 26 octobre est annoncé une manifestation du syndicat SGP Police. Le jour-même de la mort de Rémi.

Il n’y a pas de bavure policière, les violences policières font parties de l’arsenal répréssif mis en place par les dominants pour nous faire baisser la tête à toutes et tous. La police ne nous protège pas, elle protège les riches contre nous, c’est pour cela que nous avons toute légitimité à ne pas nous laisser faire.

Pour tout cela, ne leur laissons pas la rue, reprenons-là pour défendre la dignité et la mémoire des personnes assassinées, pour dire non à l’état policier, pour lui résister et se battre pour notre liberté.