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Soirée autour du livre « des femmes contre des missiles »

jeudi 17 novembre 2016

Le Taslu, bibliothèque de la zad en construction, vous invite à une soirée autour du livre « des femmes contre des missiles » de Alice Cook et Gwyn Kirk à propos de la lutte de Greeham Common en Angleterre. La soirée se déroulera en présence de la préfacière Benedikte Zitouni et de l’éditrice Isabelle Cambourakis. Rendez-vous à 18h00 le samedi 26 novembre au point accueil de la Rolandière (Zad de Notre-Dame-des-Landes). Vous trouverez ci-dessous une courte présentation de l’ouvrage et de la lutte.

« En ce début des années 1980, la tension entre l’Est et l’Ouest est tangible et la surenchère aux armes nucléaires plonge une partie de la population dans l’angoisse d’une guerre nucléaire ou d’accidents comme à la centrale de Three Miles Island. Des femmes notamment, aux États-Unis, en Angleterre, se regroupent pour partager leur peur du futur et décident d’agir ensemble. A Cardiff, au Pays de Galles, elles sont au départ trente-six à entamer une marche qui les mènera 10 jours et 200 km plus tard à la base militaire de Greenham, là où 96 missiles de croisière Tomahawk doivent être entreposés sur décision de l’OTAN. A leur arrivée le 5 septembre 1981 sur cette lande qui avant la seconde guerre mondiale était encore une terre communale (un « common »), devant le mépris des autorités militaires et le silence de la presse, elles décident de rester et installent un camp de fortune. Elles entament alors une occupation qui durera près de 20 ans. Les femmes de ce premier camp sont vite rejointes par d’autres qui à leur tour s’installent et créent de nouveaux camps ; le premier, celui qui sera occupé jusqu’en 2000, sera appelé le « yellow camp », le camp jaune. En février 1982, les femmes présentes décident que l’occupation de Greenham Common sera une occupation en non-mixité. Si les hommes peuvent aider pour le ravitaillement, seules les femmes peuvent vivre sur place. Certaines comme Katrina Hows vont ainsi vivre plusieurs années à Greenham, été comme hiver, dans des tentes et des caravanes. Si cette occupation marque l’histoire des luttes anti-nucléaires et anti-militaristes par sa longévité, elle la marque encore plus par la constante inventivité de ses modes d’action et des modes de vie sur le terrain. A la non-mixité, à la non-violence, il faut ajouter l’importance accordée au chant, à la joie, à l’expression des émotions et à l’usage de savoirs et savoir-faire disqualifiés parce que « féminins » : grilles du camp « décorées » par des tissages et objets fragiles, femmes déguisées en animaux pénétrant dans le camp militaire, die-in pour bloquer les transports militaires, etc. On retiendra d’une part la grande hétérogénéité des femmes présentes, militantes anarchistes, anti-militaristes, lesbiennes radicales, mères de familles, sorcières néo-paiennes, et la nécessité au quotidien d’une pratique démocratique ouverte à toutes, et d’autre part des actions symboliques qui marquent les imaginaires encore aujourd’hui : « Embrace the base » le 12 décembre 1982, où 30 000 femmes se donnant la main ont encerclé les 24 km du camp militaire, et « Dancing on the silos » la nuit du nouvel an 1982 lorsque 44 femmes ont pénétré illégalement dans le camp et ont dansé quelques heures sur le silo dans lequel se trouvaient les têtes nucléaires. Aujourd’hui, à l’heure des ZAD, le souvenir de ces actions, de cette persévérance, de cette inventivité, nous sont plus que jamais nécessaires. »

Vous pouvez trouver de nolmbreuses photos et autres films sur la lutte sur ce site : http://www.yourgreenham.co.uk/