Une autre réponse au texte Refleurir la route...

Une autre réponse au texte Refleurir la route des barricades

Réponse à la lettre du comité de Saint-Denis

Cher comité de Saint-Denis,

Votre lettre ne mérite aucune réponse publique, car pour moi il n’est question que d’un ressenti politique ou émotionnel que certaines-s d’entre nous sont libres de partager ou non.
Malgré tout vous avez reçu la réponse d’un des groupes affinitaires de la zad dont le point de vue ou le ton semble déranger bon nombre d’entre nous.
Voilà pourquoi je me permets d’ajouter une alternative à cette réponse rapide qui vous a été offerte de lire, pour que vous puissiez vous rendre compte de la pluralité des points de vue présent sur zone.

La route des chicanes est tactiquement et symboliquement un des points important de nos discussions actuelles en réunion d’habitants-es tant le résultat ne semble pas convenir à bon nombre d’entre nous. Il y a eu pourtant en amont un accord trouvé avec différentes composantes de la lutte, mais dans les faits le résultat est décevant et très loin de ce que l’on pouvait anticiper.
Un nouveau processus est lancé pour reconstruire petit à petit une route qui convienne mieux aux habitants de celle-ci, et aux attentes de ceux qui en ont usage. Ce processus inclus l’élaboration de nouvelles chicanes qui à souhait pourront être défensives ainsi que de dos d’ânes ou toute autre forme de ralentissement (hors radar automatique).
Pour certains et certaines d’entre nous il est clair que dans la perte de ce symbole nous y voyons une nouvelle page blanche prête à faire germer nos idées les plus folles et déterminées. La reconstruction d’un symbole historique de résistance qui pour moi n’est en rien un simple folklore mais bien un outil de défense physique et symboliquement idéologique.

Pour rejoindre mes copains et copines qui vous ont déjà répondu, et que vous même vous avez reconnu, la complexité de ce territoire ne nous permet pas de nous opposer radicalement aux modes de production que nous condamnons malgré tout. _ Dans cette lutte nous cherchons à créer des passerelles entre ses différentes composantes, et celle-ci sont parfois fragiles. Nous devons sans cesse trouver la juste action pour à la fois respecter la volonté de ceux qui avec le temps sont devenus nos amis, no complices et à la fois respecter nos ambitions politiques profondes (qui sont encore multiples).

Je pense que cette fois ci nous avons pour la plupart laissé un peu de nous même ! un peu trop ! et il est clair que votre courrier me/nous ramène à ce constat.

Pour le reste vous pouvez compter sur moi, je me bâterais pour que, avec ou sans aéroport la zad ne devienne jamais une ultime propriété alternative bourgeoise bohème. Je ne crois pas en un changement révolutionnaire de grande ampleur mais bien en l’essaimage de municipalité/commune libertaire prête à reprendre et à briser le pouvoir qu’elle s’est faite voler. A chacun son point de vue, voici le mien.

Bien à vous tous et toutes
Libertairement

Sid, un habitant.