Zone A Défendre
Tritons crété-e-s contre béton armé

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Témoignage reçu le 25 octobre

jeudi 25 octobre 2012

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Cela fait un peu plus d’une semaine et demie que les expulsions ont commençé à Notre Dame des Landes. Au départ ça s’est passé assez rapidement , en une matinée de nombreux lieux sont tombés , La Bellich’route a brulée , Bel Air , la Gaité , le Pré-Failli , l’Après Faillite , le Squat a Puce ont été expulsés , les planchettes ont été détruites. Des barricades ont été érigées ssez vite un peu partout , puis au cours de la semaine le rythme éffréné a ralenti avec en moyenne 2 maisons détruites par jour. La blitzkrieg s’est transformée en guerre des nerfs.Je ne m’étendrai pas plus sur la situation assez bien détaillée sur le site de la ZAD.

Une guerrilla s’est mise en place dans le bocage , harcellement, embuscades , face à une militarisation de la zone , les gens tiennent les barricades se qui cristalise à certains endroits la lutte. Des gens restent à un endroit pendant que des groupes se déplacent là où il y a besoin de résister. Une solidarité importante s’est mise en place a l’extérieur comme à l’intérieur , ravitaillement de nouriture , de matos , actions de solidarité en france et ailleurs , des centaines de messages de soutien et des réactions dans le monde politicard.

Les barricades semblent être un endroit important , même de fierté et on semble oublier que tout ce qui se joue autour est tout aussi important , voir capital. De ce fait il est difficile de ne pas se sentir coupable de ne pas être au "front" , un sentiment dur a dépasser alors je dirai a tou-te-s : ce que vous faites où que vous soyez même si c’est peu est IMPORTANT. Personne ne doit se sentir nul-le d’en faire moins que les autres. Ne désesperez pas , reposez-vous si besoin est , être courageux-se ce n’est pas forcément "faire la guerre" mais d’aider malgrè la peur , le doute , l’incertitude du lendemain. Là aussi je pourrai m’étaler plus , en écrire un livre...

Je laisserai pour la suite la place au ressenti trop peu exprimé je pense jusqu’ici. C’est un peu comme la marée , on voit les maisons détruites et ça fait un pincement au coeur , l’écoeurement est fort quand on entend les bulldozers détruire dans un fracas les pans de murs s’écrasant sur le sol. L’opression quand l’hélico nous survole , quand on voit la lumière des projos se déplacer dans les champs la nuit. Quand on entend ces porcs rigoler on a la haine qui monte , en même temps on laisse pas trop son corps nous parler , les sentiments on les enferment quelque part pour supporter cette infâmie nommée opération Cesar , le découragement , le désespoir nous court aux trousses.

Puis on recroise les amis toujours là , les camarades de lutte qui affluent , la solidarité comme j’en parlais plus haut , on entend que tel ou tel chose s’est passée et l’on regagne en énergie , on garde un espoir, l’éspoir du fou sûrement , l’espoir infime qu’on tiendra face a cette mahine infernale , face au faschisme capitalo-étatique on se surprend à rire , on apprécie fortement les momments ensemble où on se retrouve derrière un verre de tisane ou de pif. Et oui à des momments on est épuisé-e-s mais on reprend des forces tôt ou tard et c’est reparti pour un tour.

Alors par vague le désespoir est là à marée basse , puis on reprend courage à marré haute. Il n’y a pas de sentiment uniforme qui se déteriore au fur et à mesure , ce n’est pas le tonneau de danaides , ni un gouffre sans fond. Certains surment continuent de résister tout en gardant à l’esprit la réalitée dure et froide que l’on va perdre et d’autres se battent en se disant que si l’on se laisse gagner par le péssimisme ambiant de ce monde on n’arrivera à rien. L’important c’est de tenir même si la cause semble désespérée , l’important c’est de résister quelque soit la situation , l’important c’est de continuer à montrer que des voix s’élèvent contre leur monde déstructeur , d’une violence implacable , d’un mépris profond pour ce qui les entoure. Leur inconscience les mènera à leur perte , car tant que nous serons en vie nous nous battrons , et s’ils nous tuent les idées elles sont impérisables , elles traversent les âges...

Pour finir je tiens à remercier du fond du coeur les habitants qui nous aident , sans eux ce serait difficile de tenir , c’est pour vous pour nous ils elles que nous sommes là.

Alors resistez , occupez , squattez leur monde car ce n’est pas qu’à Notre Dame des Landes que la zone est à défendre , c’est partout , même la où il n’y a rien, et c’est ici et maintenant , n’attendons pas le grand soir tant éspéré , construisons un autre monde , arrétons de nourrir notre énnemi pour mieux le détruire , aidons-le dans sa chute , mais qu’ils ne nous entraînent pas avec eux , le virage c’est maintenant qu’il faut le prendre.

VIVE LA RESISTANCE

Un occupant de la ZAD