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Ende Gelände 2017 ! Stop au charbon, protéger le climat !

lundi 14 août 2017

Ende Gelände – Pour la Justice Climatique

du 24 au 29 août et du 4 au 5 novembre 2017 dans le bassin minier du Rhin

Le charbon doit rester enterré si nous voulons enrayer le changement climatique. Mais l’Allemagne est le premier producteur mondial de charbon brun ! La classe politique et les grandes compagnies ne font rien, ce qui veut dire que la responsabilité de la sortie du charbon nous revient. En août, nous bloquerons des centrales et les isolerons de leur alimentation en charbon. Et quand les délégations se recontreront à Bonn en novembre pour la conférence de l’ONU sur le climat, nous retournerons dans les mines pour montrer où se font les véritables négociations sur le climat en Allemagne.

Nous disons « Ende Gelände » (« pas plus loin ») !

Les négociations internationales pour l’application de l’accord de Paris sur le climat auront lieu à Bonn à l’automne 2017 sous la présidence des îles Fidji. Mais la source de CO2 la plus polluante d’Europe se trouve juste à côté — le bassin minier du Rhin est rempli de centrales au charbon et de mines à ciel ouvert d’où le charbon brun est extrait.

L’Allemagne aime se présenter sur la scène internationale comme un modèle en matière de transition énergétique, alors même qu’elle est en train de retarder la fin de sa propre production de charbon. Nous savons pourtant que pour éviter les pires impacts de la hausse mondiale des températures, le charbon doit rester enterré ! Et ça doit commencer dès maintenant !

C’est pourquoi nous allons maintenant mettre des bâtons dans les roues de l’industrie minière, et combattre la crise climatique là où elle est déclenchée. Rejoignez-nous pour la prochaine action et dites : « Pas plus loin – arrêter le charbon, protéger le climat ! »

La justice climatique, tout de suite

Dans le bassin du Rhin, en Lusace et dans la région minière autour de Leipzig, des villages sont détruits par les pelleteuses, les forêts rasées et les habitants forcés de quitter leur maison. Les profits des compagnies d’énergie passent avant le climat, la culture et la nature. Les conséquences de cet échec politique sont maintenant reportées sur les employés et la population locale.

Les conséquences du changement climatique au niveau mondial sont devenues incalculables : les pays insulaires du Pacifique — dont les îles Fidji — sont menacés par la montée du niveau des mers et la fréquence des ouragans et des sécheresses augmente. Les conséquences du changement climatique sont déjà en train de détruire les modes de vie de nombreuses personnes dans les pays du Sud, et aggravent les conditions sociales, économiques et politiques dans de nombreux pays. Le changement climatique est donc l’un des nombreux facteurs qui poussent les gens à s’exiler.

Ce n’est pas quelque chose que nous sommes prêts à accepter – nous voulons un monde juste dans lequel la vie de chacun vaut la peine d’être vécue !

« System change not climate change »

Nous ne pouvons pas réellement combattre le changement climatique ou obtenir la justice sociale au niveau mondial sans surmonter le capitalisme, son obsession de croissance et ses mécanismes d’exploitation. Tant que des géants de l’industrie énergétique tels que RWE, E.on, Vattenfall, EPH et EnBW continueront de contrôler la chaîne de production énergétique, ils l’utiliseront pour en tirer le plus de profits possibles.

Nous avons besoin d’une transformation de la production énergétique reposant sur la décentralisation et la démocratie directe dans laquelle les gens prennent eux-mêmes les décisions d’usage et de production. Nous avons besoin d’une profonde transformation sociale et économique afin que chacun puisse vivre une bonne vie !

Notre désobéissance est légitime

Nous devons agir maintenant pour s’assurer de l’application réelle de la limite à 1,5°C, qui est ardemment défendue par les pays du Sud. Nous allons donc nous opposer aux destructions dans le bassin minier où le charbon brun est extrait : nous ne pouvons pas attendre les résultats des conférences internationales sur le climat.

La justice climatique implique de mettre fin à l’extraction de charbon en Allemagne !

Nos actions de désobéissance civile ne sont peut-être pas légales, mais elles sont légitimes. Nous les annonçons publiquement car nous sommes convaincus que notre action est urgente et nécessaire, vu le danger que pose le changement climatique.
Nous faisons partie d’un mouvement mondial pour la justice climatique

Tout autour du monde, des gens se battent contre le capitalisme et ses énergies fossiles. Ils bloquent des centrales au charbon en Inde, des oléoducs aux Etats-Unis, des ports charbonnier en Australie, le fracking au Brésil et les forages pétroliers au Nigéria. Nos actions ces dernières années en Allemagne ont également montrées que nous pouvons accomplir beaucoup lorsque nous sommes unis et déterminés. En 2015, plus d’un millier de personnes ont bloqué la mine de Garzweiler dans le bassin du Rhin. En 2016, plusieurs milliers de personnes venues de nombreux pays ont bloqué l’infrastructure minière dans l’est de l’Allemagne.

En 2017, nous reviendrons dans le bassin du Rhin, dans une convergence encore plus grande ! De nombreux acteurs issus des différentes tendances de ce large mouvement participeront aux journées d’action du 24 au 29 août et monteront que la résistance au charbon prend de nombreuses formes : il y aura des initiatives locales, des organisations environnementales, des petits groupes d’action directe et des activistes climatiques venus de toute l’Europe, qui amorceront la sortie immédiate de l’ère du charbon.

Donc, en août et en novembre, nous dirons : Ende Gelände, fini le charbon ! Justice climatique, maintenant ! Organisez-vous, soyez créatifs et venez avec nous dans le bassin du Rhin.

Rhénanie 2017 : Nous créons un climat de justice multicolore, bruyant, queer !!! La justice climatique est aussi une question féministe.

Lorsque, en août, nous bloquerons une infrastructure de lignite en Rhénanie avec des milliers de personnes, nous ne prendrons pas uniquement en main la sortie du charbon – nous construirons également une communauté solidaire au-delà du sexisme, de la binarité de genre et de l’hétéronormativité sur nos camps et au sein de nos actions.

Le changement climatique : un problème de justice

Le changement climatique nous montre où mène l’exploitation des ressources humaines et naturelles visant la maximisation des profits. Nous voulons nous engager pour un avenir plus juste – et pour ce faire nous devons stopper le changement climatique, car ce dernier exacerbe les injustices existantes. A l’échelle planétaire, 70% des personnes vivant dans la pauvreté1 sont des femmes*2. Ce sont elles qui souffrent le plus des sécheresses, des inondations, de la salinisation des sols et des autres conséquences du changement climatique. De même, les personnes qui ne sont pas des hommes* cisgenres3 sont les plus touchées par les catastrophes naturelles, et dans des situations de fuite et de migration : parce qu’elles ont un accès plus difficile aux informations, , parce qu’elles sont exposées aux actes de violence et parce que le travail de soin supplémentaire qui en découle leur incombe. Avec le racisme, l’origine sociale et le capacitisme4, le genre influence les chances des personnes de pouvoir composer avec les conséquences du changement climatique.

Les responsables du changement climatique se trouvent avant tout dans le Nord. Une poignée de personnes profite ici de la richesse créée sur une base d’exploitation et de destruction – et de par leurs comportements, ils continuent à accroître le réchauffement planétaire. Nous voulons vaincre ces rapports de pouvoir. Nous nous rendons là où le changement climatique et l’injustice supplémentaire sont produits, et nous nous y opposons, avec une protestation multicolore, bruyante et queer.

Vaincre le capitalisme et le patriarcat

Nous aimerions contribuer à que chacun.e sur cette terre puisse avoir accès à une bonne vie (buen vivir). Nous voulons abolir le système économique qui exploite de façon structurelle le travail reproductif des femmes* et de la nature, et externalise ce faisant le travail reproductif de soin5 tout autant que les dommages sur le climat et l’environnement. Nous voulons vaincre la structure de propriété patriarcale et les stéréotypes, qui assurent qu’avant tout les hommes* cis riches peuvent vivre aux dépens de tou·te·s les autres. Nous voulons déconstruire les mythes de la masculinité, et ce faisant condamner la maximisation des profits et les tours du monde en avion comme styles de vie impériaux6, tout en reconnaissant le travail de soin reproductif et émotionnel comme base de la vie. Nous voulons créer des formes de vivre ensemble au-delà de la famille nucléaire avec « une seule source de revenus ». Et nous voulons redistribue, les biens tout autant que les tâches, au sein de la société.

Cet été des personnes venant d’Autriche, des Pays-Bas, de République tchèque, de Belgique, de France et de nombreux autres lieux se rassemblent, pour vivre ensemble ces alternatives. C’est pour ça que nous nous retrouvons sur les camps en Rhénanie du 19 au 29 août.

Un vivre-ensemble attentif

Les luttes féministes sont une inspiration pour nous et nous voulons faire vivre ce qui a été gagné de haute lutte. C’est pourquoi nous souhaitons sur les camps une répartition consciente et solidaire des tâches du travail de Care. Nous enjoignons les hommes* cis à réfléchir à leurs comportements en plénière tout autant qu’à la vaisselle. Une équipe « awareness » (de sensibilisation) soutiendra celles et ceux qui le souhaitent pour que des situations de mal-être ainsi que de harcèlement ne se produisent aucunement et qu’elles soient a minima toujours problématisées. Les comportements sexistes, homophobes ou trans*phobes, racistes ou antisémites ne seront pas tolérés ! Les personnes meufs*-gouines-trans-inter7, les femmes de couleur, les activistes* LGBTQIA+8 doivent pouvoir trouver des espaces refuge sûrs, et avoir des opportunités d’empowerment à travers des partages de compétences, de réflexions et d’apprentissage mutuel.

Notre protestation est solidaire avec tou·te·s celles et ceux dont les fondements de la vie sont menacés par le changement climatique ; solidaire avec tou·te·s celles et ceux qui résistent et sont enfermé·e·s ou inculpé·e·s quand l’État se positionne comme défenseur des intérêts industriels. Et nous sommes solidaires les un·e·s avec les autres dans toutes les formes d’actions – de la transmission des connaissances au travail d’organisation et au travail de soin avant, pendant et après une action, jusqu’aux occupations et blocages.

Dangereux.ses ensemble

Bloquer les infrastructures de lignite durant les journées d’action du 24 au 29 août dans une action de masse de désobéissance civile doit offrir un potentiel émancipatoire pour tou·te·s. Sur les camps il y aura des formations à l’action pour les FLTI*. L’action de masse « Ende Gelände ! » offre l’occasion de faire partie d’un „finger“ (cortège) féministe vers la mine ou les voies. Des actions créatives en petits groupes sont également possibles. Nous souhaitons des formes de protestation multicolores, bruyantes et queer, où chacun.e puisse se sentir à sa place ! Venez en août en Rhénanie – créons ensemble un climat de justice !

1 Une personne est considérée comme pauvre lorsqu’elle dispose de moins de 1,25 dollars US par jour.
2* indique qu’il existe plus de deux genres.
3“cis” (ici) signifie qu’une personne vit en adéquation avec le genre qui lui a été assigné à la naissance (https://www.queerparis.com/fr/lexique/cis/).
4Le jugement du corps et de l’esprit se fondant sur les capacités. Les personnes avec “un handicap” sont de ce fait discriminées structurellement.
5 Aussi travail de Care : les activités de soin de base qui, à la différence du »travail productif », ont lieu souvent dans le domaine privé, et sont peu ou pas payées (http://www.gwi-boell.de).
6L’exploitation persistante de l’humain et de la nature dans le capitalisme (Brand/Wissen 2017).
7FLTI, abréviation en allemand de « Frauen*, Lesben, Trans und Inter-Personen », c’est-à-dire toutes les personnes qui ne sont pas des hommes cis.
8Acronyme faisant référence aux personnes s’identifiant comme Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles, Trans, Queer, Intersexué·e, et Assexuel·le. Le + inclut les autres identités et orientations (https://www.queerparis.com/fr/lexique/lgbtqiap/).

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