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Le 5eme Point

lundi 21 août 2017

Dans l’interstice de liberté qui a été arraché à l’état depuis huit ans, dans ce pétrin dans lequel il s’est fourré en perdant le rapport de force imposé, il a été semé diverses façons d’habiter et de vivre ce territoire qui est devenu le nôtre, celui du mouvement de lutte contre l’aéroport. Au-delà de la lutte contre le projet d’aéroport à NDDL, c’est la lutte pour un autre choix de société qui s’enracine.

Nous somme quelques uns à avoir fait le pari d’installer notre activité professionnelle agricole sur la ZAD pour empêcher l’urbanisation et la destruction du bocage. Nous le faisons aux côtés des occupant(e)s, des habitant(e)s et des paysan(ne)s historiques. On entend y mettre en place des agricultures paysannes respectueuses du vivant.

A chacun la liberté d’action et d’expérimentation, pour s’inscrire dans la tradition des luttes paysannes et occuper les espaces de liberté là où ils sont. Et cela avec ou sans projet professionnel. Nous venons ajouter une force supplémentaire à la défense des terres et compléter la diversité qui composent la lutte.

Nous sommes en hors piste administratifs : pas de titres de propriété, pas de baux ni autorisations. Il nous manque quelques cases. Nous slalomons entre les institutions qui veulent bien nous reconnaître (notamment la MSA qui nous permet d’avoir un statut et nous permet de vendre nos produits) et la volonté de s’émanciper des autres grandes instances agricoles, donc sans subventions, sans primes ni emprunts à la banque.

C’est un choix politique et militant pour nous de s’installer ici. Une possibilité grâce à notre lien à la terre, à la solidarité du réseau et à l’entraide. Mais aussi par les échanges de savoir avec les paysans et paysannes historiques ou les voisin(e)s. Nous revendiquons le droit d’usage de la terre que l’on habite, que l’on travaille et qui nous nourrit ; le droit à satisfaire sobrement nos besoins de subsistance par la production vivrière, la vente des fruits de nos activités.

Ne pas être jugés ou contrôlés ni par les institutions, ni par le mouvement anti-aéroport nous paraît nécessaire et respectueux de nos façon de résister ensemble.

La recherche d’autogestion et la gestion commune des terres, la richesse de ce bocage et l’amour du vivant ; voilà ce qui nous conforte dans notre détermination à poser nos valises. Pour revigorer les campagnes face aux cumulards et devenir un des petits cailloux dans la sandale de César, un grain de sable dans les rouages de la ruralité normalisée.

On lutte ici, on reste ici.

Des ploucs,

Le titre est une référence au texte sur l’avenir des terres. C’est un texte en 6 points qui a pour but de poser les bases communes nécessaires pour se projeter sur la ZAD une fois le projet d’aéroport définitivement enterré. Disponible sur le site zad.nadir.org.