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Dans quel état d’esprit veut-on défendre la ZAD ?

samedi 31 mars 2018

[Texte extrait de l’appel à venir défendre la Zad de 2016 : https://zad.nadir.org/spip.php?article4027]

Depuis 2012, nous avons largement pu faire le bilan de ce qui s’est passé pendant les expulsions et l’occupation policière. On s’attend à ce que l’opération d’expulsion ne soit pas une réplique de celle de 2012, que quoi que l’on prépare collectivement il y aura une grande place pour l’improvisation et l’adapatation. Nous souhaitons tout de même pouvoir anticiper cette fois sur des attitudes, qui ont pu être blessantes pour des personnes et contre-productives. Nous voulons aussi porter quelques idées sur ce qui nous rendra fort.e.s dans ce moment là. Voici certaines réflexions à ce sujet :

- il n’est pas question, sous prétexte d’affrontements, d’accepter parmi nous des comportements sexistes, virilistes, homophobes, racistes, classistes, validistes, que nous combattons au quotidien ;

- il y aura un grand besoin de personnes qui défendent le terrain, mais le rôle de celles et ceux qui assureront la logistique sera tout aussi important : cantines, soin, communication, espace de repos, etc. Et on a envie que ça puisse tourner : qu’il n’y ait pas les spécialistes des barricades d’un côté et celles et ceux qui s’occupent de les nourrir de l’autre ;

- on rappelle que défendre cette zone, c’est aussi défendre les possibilités politiques qu’elle recouvre, et notamment des pratiques telles que l’autogestion, l’organisation collective et tournante des tâches, la culture des assemblées et la recherche de consensus sans taire les conflits ;

- il est clair pour nous qu’en cas d’attaque ce sont eux, et non nous, qui choisiront de déclencher un ensemble de violences et de destructions, sur les êtres vivants, les habitats et espaces naturels de ce bocage. Comme en 2012, on ne se laissera pas faire : la résistance sera physique et déterminée. On veut aussi veiller à rester rejoignables dans la défense de cet espace, à maintenir les possibilités d’un soutien large et ne pas leur donner de raisons trop faciles pour décupler brutalement le niveau de répression à notre encontre. L’un dans l’autre, on souhaiterait qu’il y ait une attention à respecter la diversité des personnes qui viennent défendre la zone, et qu’un large panel de pratiques et de modes d’actions puissent coexister sur le terrain. En 2012 c’est la jonction entre des barricades, des blocages humains ou avec des tracteurs, des sabotages, des projectiles, des cabanes perchées, des blagues, chants et harcèlements divers, le tout concomittament aux actions décentralisées, qui a permis finalement de mettre en déroute leurs troupes. C’est cette force hybride que nous voulons réinvoquer.

- même si tout n’est pas évident d’entrée, on aimerait aussi que les personnes qui viennent défendre la zad prennent en considération les attentions que l’on a pour les manières de résister des différents lieux et personnes vivant ici : le désir par exemple que le camion du laitier puisse continuer à passer dans telle ferme aussi lontemps que possible ou qu’il n’y ait pas de photos et de vidéos prises dans tel autre lieu...

Avant de venir, renseignez-vous au maximum afin de comprendre la situation, et à votre arrivée adressez-vous à l’un des espaces d’accueil, prenez le temps de discuter avec les personnes sur place. Pour accéder à la zone, voir ici : http://zad.nadir.org/spip.php?article7. Prenez aussi le temps de lire les informations mises en ligne par l’équipe légale : https://zad.nadir.org/spip.php?rubrique56.

  • vendredi 30 mars 2018

    Alerte Expulsions

    Dans quel état d’esprit veut-on défendre la ZAD ? [Textes]