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La violence ne règlera pas l’avenir, la gestion collective de la planète, oui !

samedi 14 avril 2018

Alors qu’un travail était en cours entre les diverses parties, qu’une sortie de conflit se profilait, que toutes les parties avaient fait un pas dans la direction de l’autre, avec douleur pour beaucoup, paysans expulsés ou non, occupants, jeunes ou moins jeunes, organisations agricoles, malgré tout ce travail, ce lundi 9 avril à 3h30, le gouvernement a pris l’irresponsabilité d’intervenir sur la Zad . En piétinant l’énorme travail collectif réalisé depuis quelques mois, le gouvernement a jeté de l’essence sur des braises encore rouges mais en cours de refroidissement.

En refusant une gestion collective d’une partie de la zad, un quart de la surface totale, soit 0,000003 % du territoire français, le gouvernement a fait une lourde erreur. En croyant pouvoir faire le tri en « bons » et « mauvais » zadistes, la préfecture est sortie du chemin difficile des négociations. Tous les occupants ne partagent pas les mêmes points de vue, n’ont pas les mêmes pratiques, chacun son histoire. N’oublions pas le contexte, l’aéroport a été abandonné, légitimant de fait la lutte de ceux qui se sont battus contre. Avoir su sauvegardé ce territoire agricole peut être légitimement la fierté de tous. Permettre une gestion collective sur une partie de la zone, dans un cadre légal, est la voie, la seule, à une solution moderne et pérenne pour l’avenir.

L’avenir demande des changements urgents, notre planète n’attendra pas. Ce qui se construit depuis plusieurs années sur la Zad répond à cette urgence et cela passe par une vision collective de la société, à l’opposé des choix individualistes actuels comme les grands de ce monde nous les imposent depuis trop longtemps. L’urgence, pour le gouvernement ne devrait pas d’être d’expulser des hommes et des femmes en recherche d’une autre société, mais de protéger ceux qui font l’avenir, les enfants. Nombre de jeunes arrivés sur la Zad, y sont arrivés cassés et pourtant ils réussissent à construire plein de trucs et à nous faire rêver. Parole d’un zadiste « si je n’étais pas sur la Zad je serais en prison ou en hôpital psychiatrique, or ici j’ai appris à cultiver, à vivre avec d’autres ».

Une société qui ne prône que la compétition individuelle ne peut que générer de la violence sociale, morale, physique. Nous devons remettre du collectif et de la solidarité dans nos vies, et particulièrement dans le monde du travail où chacun se replie sur lui-même au risque de sa vie. La priorité des priorités d’un gouvernement digne de ce nom, celle qui doit passer devant toutes les autres, c’est de préparer l’avenir pour les enfants, y compris les enfants en errance, les petits, les grands, ceux qui rêvent les pieds dans la boue et les yeux dans les d’étoiles.

Paroles de militantes de longue date qui saluent cette espoir qui s’allume sur la zad.

Le 13 avril 2018