Prise de parole du Tertre au procès

Nous comparaissons au tribunal car nous sommes assignés en justice en tant que sans droit ni titre, occupant illégalement une maison. En outre cette occupation constitue, je cite, « un trouble manifestement illicite,illégale, qui perturbe les travaux de réalisation de l’aéroport... ».

Les habitations qui sont occupées sur Notre Dame des landes étaient des lieux laissés à l’abandon ou inexistants, qui ont tous été rendus viables, en vue d’y développer mille et un modes de vie sensés à chacun. Nous nous défendons en tant qu’habitants de Notre Dame des Landes, nous n’entendons pas nous laisser expulser.

Nous sommes attaqués, car je cite : « L’occupation s’inscrit dans un contexte d’opposition à la réalisation du projet d’aéroport ». Alors si opposition est négativement associée à militantisme, il nous semble qu’utiliser notre militantisme comme chef d’accusation supplémentaire n’a pas lieu d’être.

Nous défendons que notre occupation s’inscrit dans une volonté de réaliser des projets humains et artistiques. Nous utilisons pour ce faire le langage de la législation concernant le droit au logement. Nous nous accrochons à l’idée que l’expulsion est un évènement conséquent qui ne doit pas être banalisé.

Nous consacrons du temps à batailler contre cette expulsion. Si pour les décideurs d’AGO c’est une moindre étape face à leur projet, pour nous rester est une réalité et un choix au quotidien. Nous pensons que cette simple parole à sa place dans un tribunal. Nous tenons à figurer dans ses décisions, à défaut de pouvoir les influencer.

C’est grâce à l’ENSEMBLE des diverses opinions que chaque position prend sens.

Nous comparaitrons donc au tribunal de St Nazaire….

Des habitants de la ZAD.