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Comité de Bigouden - Lettre à l’ACIPA et au CEDPA

dimanche 29 avril 2018

A l’attention de Julien Durand , représentant de l’ACIPA ; Françoise Verchère, représentante de la CéDPA ; Le 23 avril 2018

Objet : réaction suite aux articles parus dans Ouest France

Bonjour Nous sommes militants du Comité Pays Bigouden, nous avons depuis 2012 mis de l’énergie pour lutter contre ce projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Nous nous sommes engagés parce que ce projet représentait un GPII avec toutes les dérives liées aux profits de certains contre le bien commun pour tous . Notre engagement n’était pas seulement lié à la perte de 1600 hectares agricoles et à la gabegie financière d’un nouvel aéroport, mais aux choix que font aujourd’hui les politiques dominants, l’Etat et ses dérives autoritaires. Notre engagement est indissociable également de tout ce qui se construit sur la Zad.

Chaque été l’ACIPA organise de beaux rassemblements, avec beaucoup d’échanges sur les luttes environnementales, sociales en France et ailleurs, avec l’invitation de nombreux artistes qui parlent d’un autre monde, Alors l’Acipa n’était pas contre « l’aéroport ET SON MONDE » ?

Vous dites : JD « l’état a fait un pas énorme en stoppant l’aéroport » ; FV « L’État ne peut pas attendre encore très longtemps. Même l’opinion publique ne le comprendrait pas » 

SI l’Etat a fait un pas en abandonnant le projet d’aéroport, c’est grâce à la pression des citoyens appuyant toutes les composantes du mouvement (les historiques, vos associations, les naturalistes, les juristes, les zadistes, les comités de France… ) qui ont amené l’opinion publique à réfléchir et prendre position contre ce projet d’un autre âge.

Ne croyez pas que nous sommes « hors sol », comme vous le dites Julien « Les soutiens présents dimanche dernier étaient hors-sol, venus majoritairement d’ailleurs. ». Le fait est que nous ne sommes pas confrontés aux difficultés quotidiennes, aux discussions longues et ardues que nécessite la diversité des personnes impliquées dans cette lutte mais notre énergie à défendre votre combat ( qui est aussi le nôtre), a permis, notamment dans notre secteur, de modifier l’opinion publique et de faire comprendre qu’on pouvait se mobiliser pour faire changer le monde (et pas seulement celui de Nddl).

Nous pouvons comprendre « votre fatigue et votre besoin de tourner la page » après toutes ces années où vous avez donné le meilleur pour défendre ce bien commun, et nous vous en remercions.

Mais pourquoi aujourd’hui donner une parole si négative dans la presse ?

Vous êtes deux personnes très représentatives du mouvement et très écoutées par l’opinion.. Ouest France est un journal très lu, vos interventions auront un impact fort.

Nous sommes désolés par ce qui se passe, mais l’Etat est responsable de de cette violence : 11000 grenades en une semaine alors que des négociations étaient déjà engagées.

La violence de l’Etat déployée sur la Zad augure de ce qu’il est capable de faire lorsqu’on s’oppose à lui.

Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’un sursaut citoyen nous amène à un changement de société et ce n’est pas un anniversaire de 1968 que nous voulons, mais un bel espoir pour nos avenirs.

Bien cordialement

Signataires : Sabine Bosc, Sylvie Peron, Anne Le Gall, Youenn Tempereau, Mireille Cachereul, Hervé Hameury