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De la zad à Beaumont-sur-Oise, solidarité

jeudi 19 juillet 2018

Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, était tué par des gendarmes à Beaumont sur Oise. En cette date commémorative, nos pensées vont à la famille Traoré et aux proches d’Adama qui depuis cette date mènent un combat sans relâche pour faire reconnaître son assassinat. Nous leur exprimons notre soutien total face à cet ennemi aux multiples ruses et coupable des pires horreurs. Ainsi qu’à tou.te.s les proches de victimes des violences policières. 

Nous voulons aussi souligner le courage des habitant.e.s de Beaumont-sur-Oise qui ont montré que uni.e.s, solidaires et organisé.e.s, on pouvait faire éclater la vérité et changer la réalité. Ensemble, déter, en faisant preuve de diversité tactique, ils et elles ont su contester les mensonges d’Etat jusqu’à obtenir il y a quelques mois, une reconstitution dans la cour de la gendarmerie de Persan où Adama a été assassiné. Un pas vers la justice.

Dès l’annonce de la mort d’Adama, les habitant.e.s se sont mobilisées et nous ont montré par leurs actes que le drame vécu par la famille Traoré est un drame collectif qui va au delà du cercle familial et qui touche chaque habitant.e issu.e des colonies de chaque quartier populaire. Ils réclamaient Justice et Vérite. Pour seule réponse : flics en nombre et en armes, tirs de LBD, de grenades, coupures de courant généralisées, hélicoptère avec de puissants projecteurs tournoyant une partie de la nuit... Bref, une occupation totale du territoire avec son lot de blessé.e.s, de mutilé.e.s, d’incarcéré.e.s. 

Ces méthodes oppressives d’inspiration militaire étaient initialement réservées aux colonies, puis se sont développées dans les quartiers populaires. Sur la zad, les dernières opérations d’expulsion nous ont donné un aperçu de la violence que l’état est prêt à déployer contre une partie de sa population (même si nous ne subissons pas les violences et humiliations quotidiennes que subissent nos camarades non blancs). Le niveau de militarisation de ces conflits montre qu’il ne s’agit plus seulement de maintien de l’ordre. L’Etat est prêt à mener la guerre à toutes celles et ceux qui s’organisent pour vivre sans lui, à Beaumont-sur-Oise, comme sur la zad. 

Les assassinats récents, par balle à Nantes, et au taser à Vic-sur-Aisne, nous rappellent de la plus dure des façons que la police tue, régulièrement, et principalement dans les quartiers populaires. Et rien n’indique qu’ils comptent s’arrêter. D’après leurs propres chiffres, les flics utilisent de plus en plus leur armes à feu, réclament et obtiennent toujours plus d’impunité. 

Comme d’habitude lorsque la police tue et que la colère s’exprime, les médias ne retiennent que les voitures incendiées et le casier judiciaire de la victime. Ainsi, ils font oublier qu’une personne a été tuée par la police, ou plutôt, ils agissent comme si c’était normal que la police tue et anormal que la rage éclate. Mais pour nous, toutes les voitures de la terre entière ne valent pas une vie humaine. Nous ne voulons pas être réduits à des « ultra-radicaux », ni à des « délinquants défavorablement connus des services de police », nous sommes juste pour la vérité et la justice et contre le monde qu’ils nous imposent.

Peu après la mort d’Aboubakar Fofana, Nicole Klein déclarait sur un ton solennel : « Il appartient désormais à la justice de faire toute la lumière, en toute indépendance, sur cet événement ». Nous savons que leurs paroles ne valent rien, comme nous savons que Adama Traoré a été lâchement assassiné le 19 juillet 2016 par des gendarmes...

Aujourd’hui nous savons qui ils sont, et qui nous sommes.

Ni oubli Ni pardon

Force et respect aux habitant.e.s de Beaumont-sur-Oise, de Persan et de Champagne qui mènent un combat sans relâche depuis deux ans.

Soutien et solidarité sans faille a la famille Traoré

Des habitant.e.s d’une ZAD blessée, mutilée mais encore al...