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A propos des derniers jours sur Zad Nadir

mardi 26 mars 2019

A propos des derniers jours sur ZAD.NADIR

Détournement du site et de la boîte mail

Jeudi 14 mars, des personnes participant actuellement à l’équipe de publication du site internet zad.nadir.org ont eu la surprise de découvrir que toutes visites sur le site était renvoyées directement sur un article d’indymedia nantes, et que le site était inaccessible aux visiteurs et à la publication. Dans la demi-heure qui a suivi, il n’était plus possible de lire la boite mail zad@riseup.net ainsi que d’utiliser les listes de diffusions, et ce pendant plusieurs jours.

De ce que nous en comprenons, malgré l’absence de revendications et de tentatives de discussion, cette action de détournement et de saisie de la boite mail a été faite en réaction à la gestion des communications suite aux expulsions de Lama, Youpi Youpi 2 et de la cabane sur l’eau. On est désolé de notre manque de réactivité pour donner des nouvelles suite aux expulsions de ces cabanes et du délai de publication du communiqué concernant ces interventions policières. Ces derniers mois, nous ne pouvions avoir qu’une présence limitée derrière la boite mail et le site. Nous faisons de notre mieux avec les moyens du bord. Malheureusement ce ne sera pas la premiere fois qu’incompréhensions, conflits et procès d’intention se mélangent.

Et au passage, nous rappelons que les personnes faisant vivre ce site ne sont que des intermédiaires et n’en produisent pas le contenu.

A propos de la Comm Externe

Il y a plusieurs mois, nous avons traversé une période complexe suite à la demande de diffusion de certains textes dont la publication ne faisait pas l’unanimité au sein du groupe. De longs débats n’ont pas permis d’arriver à un compromis et nous avons donc appelé à une réunion ouverte pour rediscuter de la charte de publication. Lors de cette discussion, il a été proposé de la modifier rajoutant comme critères de non-publication des textes pouvant être incriminant ou diffusant des propos diffamatoires. Cette charte a ensuite été diffusée dans le zad news ainsi que sur le site zad.nadir.org. A ce moment là, deux personnes de l’équipe ont décidé de quitter le groupe en raison de désaccords insolubles.

Aujourd’hui, à l’image de ce qu’il se passe sur la ZAD, la diversité de ce groupe s’est réduite, sans pour autant qu’une unanimité de pensée existe entre nous. Ce qui nous réunit avant tout, c’est la volonté de continuer à faire vivre zad.nadir.org, afin de continuer le lien avec d’autres luttes tout en permettant la diffusion de textes et d’informations pouvant porter des points vue contradictoires afin de laisser chacun et chacun.e se forger un avis. Nous ne souhaitons pas qu’il participe à résumer les conflits de la ZAD dans une division binaire : d’un coté les légalistes asujettis au pouvoir de l’Etat et de l’autre les pirates défenseurs de la "radicalité", notre réalité est tout autre.

La publication d’articles à partir d’une charte reste toujours un exercice difficile, soumis à nos diverses subjectivités et qui peuvent amener à de longs débats. Nous essayons d’informer des raisons pour lesquels nous ne souhaitons pas publier un article afin qu’une modification puisse être apportée si la personne le souhaite, ou tout du moins d’ouvrir un débat et d’en discuter. Il s’agit d’un choix du groupe de ne pas faire d’open-publishing, d’être honnêtes et transparent.e.s sur ce fait et sur les critères qui nous guident, tout en ne faisant pas de censure à proprement parler.

Et sur le fond..

En ce qui concerne l’article publié sur indymedia et vers lequel a été détourné zad.nadir. Si celui-ci nous avait été transmis pour publication, nous ne l’aurions pas refusé mais nous aurions probablement demandé des modifications factuelles, tout en l’accompagnant de précisions car l’appel large qu’il porte n’est pas sans implications et conséquences. Ce texte souligne la possibilité d’un accueil "inconditionnel", qui plus est dans des lieux qui n’ont meme pas été concertés prealablement et n’ont donc pas donné leurs accords de principe.

Au delà de la question de la publication de ce texte et donc de son respect de la charte, celui-ci nous pose un certain nombre de questions qui auraient pu être évoquées dans un texte de réponse : nous ne partageons pas l’idée qu’il est possible de s’installer et de construire n’importe où, sans prendre en compte l’existant avec un minimum d’attention sur l’historique de la lutte ou tout simplement de prendre le temps de discuter avec ses potentiels futurs voisins. De la même manière, il ne nous parait pas souhaitable d’affirmer qu’il est possible de planter/semer au bon vouloir individuel de chacun.e, sans prendre en compte les structures collectives existantes qui participent à rendre la vie collective possible. Ce qui s’expérimente ici demande encore du travail, et d’autres conflits entre des positions divergentes nous attendent certainement ; mais une perspective où l’on tente de réfléchir collectivement aux questions d’installations et d’accueil en se coordonnant au possible nous semble toujours plus désirable qu’une vision libérale et individualiste ou "chacun fait ce qu’il lui plait, où bon lui semble".

Les discussions sont ouvertes, les désaccords peuvent être discutés et les luttes continuent

L’équipe de la Comm Externe