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Récit d’une action lilloise le 18 : la police y était aussi ...

mardi 18 décembre 2012

Aujourd’hui, mardi 18 décembre 2012, à Lille Grand Palais, c’était le 30ème anniversaire des Missions locales avec la présence « VIP » de Monsieur Jean-Marc Ayrault pour clôturer cette petite sauterie.

Une opportunité rêvée pour aller dire à ce cher Jean-Marc (oui, le même qui fichait les SDF lorsqu’il était encore maire de Nantes !) que ici aussi, comme partout, on est farouchement opposé à ce projet de d’aéroport sur la ZAD de Notre dame des Landes. Notre action s’est « organisée » un peu au dernier moment, bon, je n’imaginais pas, que nous serions des milliers, mais je ne pensais surtout pas me faire arrêter à 100 mètres du Grand Palais, par une bande des CRS stationnés avec une vingtaine de véhicules. Au menu, confiscation de la banderole « Ayraultporc NON ! » avec l’aide musclé d’un flic en civil qui m’a gratifié d’une « caresse » (un peu contrainte, face à mon refus...), vous savez en appuyant avec conviction sur ce fameux point de pression qui se trouve entre les métacarpes de l’annulaire et du majeur et qui fait tout lâcher, obligatoirement. ça fait monter les larmes aux yeux, on ne sait plus si c’est à cause de la douleur ou de la haine. Suivi ensuite, d’un contrôle d’identité, très banal, sans de justification, ni rien...

Alors, j’entends déjà les mauvaises langues qui s’indignent, « Rien n’a changé après Sarkozy, Police partout... » Hé bien, détrompez-vous, après cette prise de contact maladroite avec la maréchaussée, j’ai pu ensuite, en toute liberté, rejoindre la manif, vous voyez, on est dans un beau pays. Bon, d’accord, c’était sans compter, qu’après cette arrière-garde, planquée dans les rues adjacentes, sur le trottoir face au Grand Palais, attendait une autre forme d’accueil... Des types, tous en civils, certain semblant sortir directement d’un bureau, d’autres arborant de temps en temps un brassard « Police » et d’autres encore ressemblant terriblement au fameux service d’ordre du GUD, vraiment, et parmi cette belle bande de pleutre, errant comme une âme en peine, le vieux Mr Chewing Gum, RG, trop bien connu et reconnu des Lillois.

Et nous, les manifestants, au milieu de ce merdier sans nom, nous au nombre de 6 (quand même !) contre 20, 25 molosses en civil, refusant catégoriquement de définir leur statut « Mais, si tu sais bien qui on est... arrête... allez barrer vous maintenant... on vous fait une fleur...après ça sera pas pareil... » , de charmants compagnons rêvant que d’une chose, que ça cogne ! Comme dans la chanson « faut qu’ça saigne... ». Bon, on n’était pas assez nombreux pour ça, alors, ils nous ont, littéralement, poussés hors de la zone de "sécurité", nous bousculant sur 200 mètres, insistant (probablement avec bienveillance) sur le fait que si on n’obtempérait pas, alors ce serait ensuite, je cite : « avec perte et fracas ! ». qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Je l’ignore, mais en recoupant avec le reste de cette charmante discussion, je crois qu’on peut parler d’intimidation. Et il faut avouer que ça fonctionne pas mal comme méthode, surtout dans un rapport de force aussi déséquilibré que celui là ! Alors, on est reparti la queue entre les jambes, on s’est dispersé avec un goût amer dans la bouche.

Bref, en soit, tout ça c ’est anecdotique, ce n’est pas grave, il n’y a pas mort d’homme. C’est vrai. Sauf que face à une telle violence, car c’est réellement violent, j’en arrive à croire qu’on n’a rien à envier à un pays comme la Russie en matière de liberté. Putain ! on était six, deux vieux, deux ados, un type avec des béquilles et moi, le gringalet ! seulement nos bouches pour gueuler et on s’est fait jeter sans ménagement... Qui sait ce qui aurait pu arriver si on avait un peu plus taquiné ces types ? Aucun passant, seulement cette bande de pleutre constitué pour l’occasion de flics, de CRS et de je ne sais quelle garde rapprochée et secrète du premier ministre.

Il y a un truc qui va vraiment pas là, on marche sur tête. Je commence à comprendre Sartre, qui en 1972 parlait du terrorisme en disant « C’est une arme terrible, mais les opprimés pauvres n’en ont pas d’autre ». Comment réagir face à cette violence ?Face à cet État dégénéré et barbare ? J’ai la faiblesse de croire que la ZAD et tout ce qu’on génère autour d’elle, est un début de réponse... En tout cas une réponse plus pertinente que leurs attaques.

À suivre...

Soyons pas sage !

Salut et fraternité les amiEs.

PS : Mikis THEODORAKIS avait vraiment raison.

France socialiste puisque tu existes Tout devient possible...