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Manuel du Péage gratuit

mercredi 16 janvier 2013

Comment réussir un ptit péage gratuit entre Z amies ?

Faire un péage gratuit est une opération de soutien à la Zad (zad.nadir.org) assez simple à réaliser et qui permet en un minimum de temps de récolter une somme d’argent importante. Financer la lutte en puisant directement dans les ressources de l’adversaire…, c’est important aussi.

C’est aussi l’occasion de communiquer par tract avec des conductrices ravies et curieux de savoir pourquoi cette soudaine liberté de circulation !

Afin que l’action se passe du mieux possible, nous proposons quelques éléments et prescriptions :

L’ambiance de l’action : Quelque soit la situation, réaliser une action festive ! Essayez de rester affable, détendu, souriante. Eviter toutes relations agressives avec les agents de la société d’autoroute, les gens dans les voitures, et ne faites aucune dégradation du matériel…

Ne vous énervez pas et ne tombez pas dans la provocation verbale facile. L’énervement et l’agressivité sont plutôt des signes de faiblesse qui porte préjudice à l’action. Si un automobiliste s’énerve, le laisser partir sans broncher, l’important n’est pas que tout le monde soit en accord avec notre démarche ou donne de l’argent…

Si on prend un minimum de précaution, il y a peu de dangers et le risque de problèmes avec les flics est assez mince. En effet, les sociétés d’autoroutes sont assurées par rapport à ce genre de pratique et ne prennent donc pas de risques. Les gendarmes viennent pour assurer la sécurité…, autant du flux de voitures que des zadistes ! En principe, ils n’interviennent pas, il serait bien trop dangereux de poursuivre des gens au milieu du trafic autoroutier.

Généralement, les gendarmes entrent en contact pour savoir quand on a prévu la fin de l’opération. Ils seront probablement aussi équipés pour filmer et photographier.

La durée de l’action : Ensemble, c’est très important de déterminer avant la durée de l’action, et de respecter cette décision quelques soient les bonnes raisons de prolonger une fois en place.

Rester 45 minutes permet à la fois une action utile sans laisser le temps aux flics de s’organiser… Avec une fin d’action prévue, tout le groupe saura quand se replier sans danger.

Le nombre de Z amies pour un péage gratuit : Il y a un nombre minimum indispensable pour réussir cette action. En fonction du péage choisi, c’est 3 zamies par barrière, et la moitié du groupe pour assurer la médiation avec flics et agents de péage.

Par exemple, si 8 barrières, ça donne 24 zamies pour libérer la route…, et 24 autres pour médiationner, donc 50 minimum ! C’est bien de déterminer avant le nombre minimum pour valider l’opération, et de valider l’action le jour J que si assez de monde… Sinon, tant pis, trop de risques.

Les ¾ d’heure de l’action : C’est mieux de choisir un moment avec un flux maxi de voitures, donc un maximum de gens qui circulent gratuitement, donc un maximum de gens qui lisent un bon tract.

Choisir un we, entre 16 heures et 19 heures.

Le matériel nécessaire : Si collectivement vous êtes assez nombreuses avec assez de véhicules pour aller sur place, si vous avez choisi un lieu, une date, c’est le bon moment pour réunir :

Une grande banderole bien visible annonçant le « péage gratuit », utile pour que les voitures comprennent de loin en arrivant ce qui se passe. Attacher celle-ci en hauteur au niveau des cabines dès la prise de contrôle du péage. Choisir avant qui s’occupe de ça, très important pour la sécurité de tout le monde. Ça ne sert à rien d’afficher en amont du péage ou avant que le grand groupe ne soit en place aux barrières. 600 tracts expliquant l’action, à distribuer aux 600 voitures qui voudront bien ouvrir leur fenêtre… C’est à peu près ce qui passe en ¾ d’heure.

Pas besoin de signataires d’on ne sait trop quoi…, pas de ayrault, pas de héros…

Des boites à chaussures, autant que de barrières. La caisse de soutien est importante, alors penser à la faire bien visible de loin pour les voitures qui arrivent avec une grande ouverture pour permettre à un bras tendu par la fenêtre de laisser quelques pièces en passant sans que tout ça s’éparpille sur le bitume. Prévoyez un sac plastique pour tout verser à la fin de l’action, et le mettre dans les poches, plus discret, et parce que le repli en grand groupe passe parfois par l’escalade d’une barrière, bonne occasion de renverser un demi kilo de pièces dans la terre nourricière quand on trimbale une boite à chaussure…

Un gilet jaune par zamies , c’est important de se rendre bien visible au milieu de toutes ses voitures un peu excitées, ça sécurise, et ça permet de négocier plus de temps de présence aux barrières levées avec les flics.

Des sacs poubelles, à placer sur chaque caméra à chaque barrière, et à mettre en haut de plusieurs mats d’environ 3 mètres au niveau des bâtiments qui filment toute la scène. Il y a des voitures qui peuvent refuser de passer le péage sans payer si les caméras ne sont pas masquées par peur de poursuite, ce qui ralenti l’action pour rien… Bien sur, masquer les caméras sans les casser est très important.

Du scotch, pour mettre sur chaque fente de carte bancaire, parce qu’il y a toujours des gens qui veulent payer même si c’est gratuit. Pareil, ne pas casser les tirelires vinci…

Des masques ? Belle discussion de groupe en perspective… Surement que c’est mieux de faire cette action masquée, vous serez forcément filmé en pénétrant sur le site du péage, vous serez probablement filmé par les flics, un beau masque qui distrait les enfants, si possible un beau masque qui se retire facilement quand le grand groupe se replie, histoire de ne pas se retrouver après dans sa voiture anonyme maquillé en clown…

Sa carte d’identité ? Surement que c’est une protection de ne pas avoir de carte d’identité si tout le groupe est d’accord avec ça. Ca parait mission impossible pour les flics de prévoir un contrôle d’identité d’une cinquantaine de gens.

Un journaliste ? Ne sert à rien…, mais à voir si des photos peuvent etre auto prises par les participantes, si accord du grand groupe. Pour informer la presse locale, le tract et un communiqué suffise surement. Pour motiver la zad partout, de belles photos d’anonymes, c’est bien aussi !

Maintenant qu’on est bien motivé, maintenant qu’on est bien équipé, il faut préparer l’action : C’est indispensable de bien repérer le lieu choisi quelques jours avant, aussi bien du ciel par internet, que sur place pour repérer le meilleur endroit où stationner les véhicules, et comment pénétrer sur le site du péage.

Le meilleur moyen est peut-être de prévoir d’entrer en grand groupe par la route d’accès des voitures du personnel, à pied, en marchant, en se masquant et en mettant son gilet jaune à l’approche du portail (et donc de la première caméra…), en s’aidant à franchir le portail pour que tout le groupe soulève les barrières en même temps.

Une petite promenade quelques jours avant jusqu’à l’entrée du personnel est indispensable, pour informer le jour J le grand groupe du temps de marche entre les voitures et le péage (portail automatique d’1M20 de haut d’habitude, parfois ouvert au départ du grand groupe).

Communiquer le jour choisi une semaine avant, pour connaitre avant le nombre de volontaire, si possible de bouche à oreille…, sans annoncer ni le lieu, ni l’heure de l’action.

Etre sur que tout le monde aura bien un covoiturage pour etre au RDV.

Communiquer le lieu du péage et l’heure de RDV la veille. Choisir un lieu de RDV à 1 ou 2 kms du péage, histoire que les Zamies arrivent petit à petit, histoire d’éviter un rdv lointain avec ensuite un convoi, le meilleur moyen de perdre la moitié de l’équipe en route…

Le jour choisi pour l’action, placer 2 personnes avec un téléphone à proximité du péage 2 heures avant pour observer tout mouvement suspect des flics, qui informe d’autres personnes au RDV du grand groupe.

Choisir de réunir le grand groupe 2 bonnes heures avant l’heure choisie pour l’action, pour avoir le temps de bien expliquer, pour que tout le monde arrive (même les retardataires…), discrètement. C’est le bon moment pour répartir les rôles sur place.

La moitié du groupe sera la médiation, chargé du dialogue avec le personnel du péage, avec les gendarmes à leur arrivée.

C’est important que quoi qu’il arrive, le demi groupe reste compact et refuse que les gendarmes isole quelqu’un pour soit disant discuter avec le trop fameux « responsable »… Refuser aussi de donner votre carte d’identité, les flics peuvent tout simplement la garder. Veiller à ce que personne du demi groupe ne se prenne pour le super médiateur au point de bien trop parler.

Rester en contact visuel permanent ave le demi groupe des barrières. L’autre moitié du groupe sera aux barrières, répartie en équipe au minimum de 3.

Une qui tient la barrière en arrivant, normalement les barrières seront automatiquement bloquées ouvertes au bout de quelques minutes par mesure de sécurité, une qui se place 3 mètres avant avec la boite à chaussures (bottes ?) de soutien, une autre 3 mètres avant avec une partie des tracts pour expliquer.

« Bonjour !, vinci construit n’importe quoi… , comme des barricades payantes sur les autoroutes…, comme un aéroport inutile à nantes sur 2000 ha de nature préservée… Nous, comme on est contre les aéroports, comme on est contre les barricades (hihihi), on vous offre le passage !! Si vous voulez soutenir la lutte, vous avez une caisse de soutien juste là ! bizzzzouu « » »

Important, même si une file de voitures à l’arrêt se forme, ne pas aller tracter loin des barrières relevées, c’est dangereux, et même avec un gilet jaune, ça fait réagir les flics et ça ne sert à rien…

Bien sur, dans une belle ambiance de fête, en veillant à ce qu’il n’y ait pas d’accident de la route, permettre aux voitures de passer bien nombreuses et bien heureuses. C’est évident qu’il est possible au gens de varier les plaisirs, en changeant de place, bien que ¾ d’heure ça passe très vite quand on s’amuse.

Le repli du grand groupe :

A l’heure choisie, on quitte les barrières pour rejoindre le demi groupe de médiation, en commençant le repli par l’équipe de 3 (ou plus) la plus éloignée du batiment. On peut laisser la barrière relevée, le scotch et les sacs poubelles sur les caméras en place, ça évite de voir de nos yeux la malheureuse conductrice qui va etre la première à retrouver la barricade payante devant son parebrise…snif

On peut récupérer la banderolle, elle reservira bientôt ?

Une fois le grand groupe reconstitué, on repart en marchant par le même accès que pour l’entrée, on quitte l’autoroute, si pas de flics on rejoint les véhicules pour dispersion.

Pourquoi pas une ptite occasion de se retrouver quelque part pour discuter de l’action tous ensemble ?

Il peut arriver que les gendarmes soient stationner sur la route entre le péage et nos voitures, et suivent le grand groupe, soit en voitures, soit à pied.

Dans ce cas, la meilleur méthode est peut-etre de se disperser par petits groupes du même véhicule, et se promener en marchant en attendant le calme pour rejoindre la voiture.

Autre méthode, le grand groupe peut utiliser le nombre pour rejoindre les voitures, et partir en convoi avant de se disperser. Dans ce cas, les flics vont certainement prendre des photos des immatriculations. Sans plus. La source du mal pour la fin, l’argent : Les soutiens à la lutte peuvent vite atteindre un millier d’euros en ¾ d’heure. Donc si 150 péages le même we, 150000 euros…yep !

Qui repart avec les caisse de soutien ? Quoi faire avec cet argent ?

Comment le répartir si plusieurs comités de soutien participe ? Toutes ces questions doivent être abordées avant, pour éviter bien des complications…

Surement que dès le départ, il faut prévoir de verser 30 euros à toutes les conductrices qui acceptent de venir avec une voitures pleine, c’est bien normal. Le reste…

Et vive l’aventure. Zad partout.