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Un copwatcher refuse sa condamnation pour refus de fichage biologique après avoir filmé légalement des policiers, et fait appel

mercredi 27 février 2013

Il sera rejugé ce jeudi 28 février 2013 à la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence.

Michel D. témoigne avoir assisté a une interpellation musclée de deux très jeunes immigrés par les forces de l’ordre, qui l’a beaucoup inquiété. *« C’est quoi ton origine ? Tu me réponds ! … c’est quoi ton origine ?! »* entend-il d’un policier. Son sang ne fait qu’un tour : Inquiet pour les jeunes, il se met aussitôt à filmer l’interpellation avec son appareil photo, ce qu’il savait légal. Les policiers ont réagi très vivement, et illégalement (selon son avocat, et même selon le procureur) attrapant le copwatcher par les cheveux, lui saisissant l’appareil photo, et le mettant en garde à vue après l’avoir accusé de « violences volontaires sur agent » !

Une histoire qui en rappelle malheureusement plusieurs : l’Observatoire sur les Violences Policières Illégitimes des Bouches du Rhône ou OVPI 13 en recense de très nombreuses...

En garde à vue, on lui réclame son ADN, sa photo, ses empreintes… Il refuse, pour de multiples raisons qu’il liste dans un document [voir pièce-jointe], mais ce refus donne lieu à un deuxième chef d’inculpation.

En première instance, le tribunal a reconnu qu’il était effectivement dans son droit en filmant des policiers, que l’intervention des policiers pour l’empêcher de filmer était illégale, et n’a pas cru en l’accusation des policiers selon laquelle il aurait brutalisé l’agent E. Pourtant, les policiers n’ont pas été inquiétés, la plainte déposée contre eux ayant simplement été classée sans-suites. Une affaire qui fait penser aux deux rapports successifs d’Amnesty International sur l’impunité des policiers en France : *France - des policiers au dessus des lois *(avril 2009) puis *France « Notre vie est en suspens » *(novembre 2011).

Michel D. a pourtant tout de même été condamné à 1000€ avec sursis pour le refus de fichage. Une décision qu’il conteste en appel, la trouvant particulièrement injuste au vu de la gravité des abus policiers restés impunis qu’il a subis ; et considérant qu’elle n’est pas de nature à réellement défendre notre droit légal de se porter témoin d’éventuels abus policiers par le fait de filmer leur action.

Michel espère que les juges le dispenseront cette fois de peine, et même qu’ils le reconnaîtront victime. Et ajoute : *« Si la justice ne le fait pas, qui nous protège de la police ? »*

Documents joints