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14h RDV pour le procès d’un ami

jeudi 14 mars 2013

Nous sommes le 21 mars 2012 à Vigneux de Bretagne sur la zad. Trois jours avant la grosse manifestation à Nantes contre le projet d’aéroport, les comagnies de CRS et de gardes mobiles invitées pour l’occasion (ils seront environ 1500) défilent et effectuent des repérages en ville. Les gendarmes mettent en place un dispositif de barrages filtrant les véhicules autour de la zad et surveillent le bocage avec leurs hélicos. La manif est annoncée tendue par la presse anti-émeute qui parle d’une arrivée massive de casseurs qui viendraient même d’au-delà des frontières ! Incroyable !

C’est dans cette belle ambiance répressive qu’une embrouille intervient devant le Rosier, une maison occupée. En gros, un idiot refuse de freiner sur son tracteur et fonce vers quatre personnes se trouvant sur son chemin, s’ensuit une altercation verbale et une tentative d’intimidation physique de sa part. La volonté de discuter pour régler ce conflit entre personnes concernées prendra fin très tôt le lendemain matin quand l’idiot en question aura déposé plainte pour couvrir sa connerie et qu’une bande de 80 gardes mobiles casqués et cagoulés fracassera la porte du Rosier et braquera au gun les résident-e-s du lieu.

Tels des charognards, les journaux locaux s’engoufrent dans la brèche au moyen d’articles puants mettant dos à dos agriculteurs et occupant-e-s, afin de faire apparaître divisé-e-s les opposant-e-s au projet avant le rassemblement nantais.

Voilà comment il est possible de se retrouver en garde-à-vue puis convoqué en correctionnel pour violence et menace avec arme, refus de signalétique et d’ADN. L’arme en question ? Une pauvre grille de clapier qui traîanait par là et qui n’a rien demandé à quiconque avant de se voir mise sous scellé à la gendarmerie et considérée come pièce à conviction. On a aussi pensé à une mauvaise blague et eu envie d’en rigoler.

Une année s’est écoulée depuis. Et on se dit que la stratégie de soumission et de division du pouvoir n’est pas toujours payante. Car c’est aussi avec leurs tracteurs que des agriculteurs opposés au projet se sont regroupés et ont foncé vers la zad pour se mêler à la bataille contre les expulsions des occupant-e-s. Le temps d’une action, d’un labour ou d’une occupation de ferme, des rencontres permettent de renforcer les liens entre toutes celles et ceux qui luttent. C’est à travers ces alliances que l’on peut imaginer casser l’isolement des personnes qui se retrouvent à comparaître devant la justice.

L’audience du pote qui passe en procès pour cette histoire sera le jeudi 14 mars 2013 au tribunal de Nantes (en face de l’arrêt de tram médiathèque). Rendez-vous à partir de 14h, en sachant que ça peut traîner jusqu’en fin d’après-midi.