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NO TAV Comment protéger la montagne en la détruisant ?

mercredi 13 mars 2013

Comment protéger la montagne en la détruisant ?

Les leçons de communication de la ville de Chambéry et de la Région Rhône-Alpes.

La ville de Chambéry, du conseil municipal à la communauté d’agglomération Chambéry Métropole, ainsi que la Région Rhône-Alpes, sont d’ardents promoteurs du TGV Lyon – Turin. Ces institutions nous offrent cet hiver deux belles opérations de propagande, qui voudraient nous faire croire qu’il est possible de préserver les montagnes tout en défendant une myriade de projets de bétonnage, dont le Lyon – Turin n’est qu’une composante, étrangement jamais évoquée.

A Chambéry, durant toute l’année 2013, une multitude de salons, conférences, et autres manifestations publiques vont avoir lieu pour démontrer que Chambéry est « une ville au service des montagnes ». Cette opération de communication bas de gamme cache mal la crainte des industriels de la montagne de faire moins de profits si un nombre moins important de touristes venait s’entasser sur les pistes. Pour les rassurer, s’il faut proposer une industrie du tourisme bio, éthique, et durable, les « décideurs » le décident, et nous l’annoncent avec grandiloquence lors d’une pathétique « année montagne ». C’est ce qu’on appelle le « greenwashing », ou les balivernes d’un capitalisme vert.

Le numéro 27 du journal de la Région Rhône-Alpes a pour titre « Vivre là-haut ». Le journal entier est en effet consacré à encenser la place de la montagne dans notre belle région. Jean-Jacques Queyranne, Président de la Région et promoteur de longue date du Lyon - Turin, écrit : « La montagne, fragile, doit être aussi le lieu de développement des modes de transports alternatifs à la voiture et aux camions, trop nombreux à polluer les vallées alpines ». A quels modes de transports pense-t-il ? La mongolfière ? Les patins à roulettes ? On pense au train bien-sûr, mais venant de quelqu’un qui laisse mourir nombre de petites lignes TER, il s’agit d’un plaidoyer mal déguisé pour le pour Lyon – Turin. La suite n’est que pirouettes et non-sens, telle cette idée d’ « agriculture écologiquement intensive » prônée par le « délégué à l’agriculture et au développement rural ».

Pour conclure sur cette double opération de communication assez grossière, on peut s’étonner que ni la ville de Chambéry ni la Région Rhône-Alpes n’aient entrepris de parler du Lyon – Turin dans leurs déclarations d’amour aux montagnes. C’est probablement parce qu’il serait difficile d’expliquer le lien entre ce projet dévastateur et la protection minutieuse des massifs qu’on nous dépeint. Il n’y a jamais eu, il n’y a pas et il n’y aura jamais de TGV « écologique », tout comme une vie dans les Alpes se basant sur le développement – fût-il « durable » – du capitalisme, est une impasse suicidaire.

NO TAV Savoie, comité de Chambéry mars 2013