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Soutien aux camarades de Belo Monte

lundi 13 mai 2013

Pendant la chaîne humaine, une action de soutien aux camarades en lutte contre un barrage à Belo Monte (Brésil) a eu lieu. Voici le tract diffusé à cet occasion, suivi d’un texte des camarades de là bas. Une vidéo de l’action est en cours de montage.

Urgence à Belo Monte

Nous lançons un cri d’urgence pour nos camarades en lutte à Belo Monte au Brésil. Il est plus qu’urgent de communiquer, de diffuser l’information sur les risques qu’encourent nos sœurs et frères. Informations étouffées pas les autorités françaises et brésiliennes.

150 autochtones ont investi les locaux d’un chantier pour affirmer leur opposition à la construction d’un barrage hydroélectrique à Belo Monte au brésil. En effet, un projet de destruction massive mené par GDF-SueZ et Norte Energia entre autres, est en train de voir le jour en forêt amazonienne, entraînant avec lui la destruction de plusieurs milliers de kilomètres carrés de nature irremplaçable, exterminant les peuples selon des méthodes plus ou moins directes. Maladies, suicides, implantation de drogues et d’alcool, viols, déportation vers des ghettos, assassinats purs et simples. Réduisant à néant l’harmonie entre l’homme et la nature instaurée depuis des temps immémoriaux.

Ce projet prive les autochtones de leurs seules ressources, les exproprient de leurs terres en les parquant une fois de plus. Il détruit la biodiversité et les peuples d’Amazonie préservés du monde moderne.

Les entreprises coupables de ce massacre sont soutenues et portées par l’état français, actionnaire à 36% de GDF SueZ. Sur place, une milice privée a été instaurée par GDF pour veiller au bon déroulement des travaux. Les témoins dont des opposantEs au projet ainsi que la presse, se sont fait évacuer des lieux avec interdiction d’y revenir sous peine d’emprisonnement. Le risque de cette censure médiatique est de laisser nos camarades en luttes seulEs avec leurs arcs et leurs flèches face à une milice déterminée. Face à ce risque de crime organisé, nous nous faisons le devoir de nous tenir informéEs sur la situation et sur le devenir de nos sœurs et frères qui ont exprimé leurs peurs quant à l’imminence de leur assassinat.

Le projet de Belo Monte, qui se veut être le troisième plus grand barrage du monde projette d’inonder 700km2 composés aux trois quarts de forêt primaire en territoire autochtone. 20 000 personnes doivent être déportées et des centaines de familles vont perdre leurs ressources vitales. Le projet enclenche une grave accélération du processus de destruction du poumon de notre planète. Il n’est que le premier d’une longue liste de barrages permettant l’alimentation de nouvelles mines d’or. Le tout menant à terme, au massacre de la totalité de la jungle et des peuples.

Le barrage de Belo Monte n’est pas seulement une catastrophe sur des terres étrangères. C’est une agression dirigée contre notre Terre à touTEs. C’est à cet instant que nous voulons faire entendre nos voix et rassembler nos énergies inconditionnellement.

Nous appelons les individuEs et les collectifs à continuer de s’informer, lutter ici et relayer l’information pour parer au désastre en marche.

La lutte de Belo Monte apparaît comme un écho cinglant au mouvement de Notre Dame des Landes. Toutefois, l’ampleur de ces conséquences sont sans communes mesures. Nous restons éveilléEs, nous exigeons des nouvelles de nos camarades, le retrait des milices et l’annulation du projet.

Solidarité avec les opposantEs au barrage de Belo Monte.

Des occupantEs de la ZAD d’ici et d’ailleurs

Déclaration officielle des indigènes des fleuves Xingu et Tapajós

(traduction française)

Nous sommes les hommes et les femmes qui vivent au bord des fleuves sur lesquels vous voulez construire des barrages. Nous sommes Munduruku, Juruna, Kayapó, Xipaya, Kuruaya, Asurini, Parakanã, Arara, pêcheurs et riverains. Nous sommes de l’Amazonie et nous voulons qu’elle reste debout. Nous sommes Brésiliens. La rivière est notre supermarché. Nos ancêtres sont plus anciens que Jésus Christ.

Vous êtes en train de pointer des armes sur notre tête. Vous investissez nos territoires avec des soldats et des camions de guerre. Vous faites disparaître le poisson. Vous volez les os de nos ancêtres qui sont enterrés dans nos terres. Vous faites cela car vous avez peur de nous entendre. D’entendre que nous ne voulons pas de barrage. De comprendre pourquoi nous ne voulons pas de barrage. Vous inventez que nous sommes violents et que nous voulons la guerre. Qui tue nos proches ? Combien de blancs sont morts, et combien d’indigènes sont morts ? C’est vous qui nous tuez, de manière rapide ou lente. Nous sommes en train de mourir et chaque barrage tue un peu plus. Et quand nous essayons de parler, vous apportez tanks, hélicoptères, soldats, mitrailleuses et fusils paralysants. Ce que nous voulons est simple : vous devez soutenir une loi qui règlemente la consultation préalable des peuples indigènes. En attendant, vous devez stopper les activités de construction et d’étude, et les opérations policières sur les abords des fleuves Xingu, Tapajós et Teles Pires. Et ensuite vous devez nous consulter. Nous voulons dialoguer, mais vous ne nous laissez pas nous exprimer. C’est pour cela que nous occupons les lieux de vos constructions. Vous devez arrêter tout et simplement nous écouter.

Vitória do Xingu (PA),

2 mai 2013