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Adresse à nos ami-e-s paysan-ne-s et aux utilisateur/rices de la D81

lundi 20 mai 2013

Adresse à nos ami-e-s paysan-ne-s et aux utilisateur/rices de la D81

Voila plusieurs semaines que l’occupation militaire a pris fin. Soulagé-e-s de voir les gendarmes partir, nous n’avons pas su pour autant nous entendre pour réoccuper l’espace et nous réapproprier les abords de cette route. Au contraire, nous avons fait droit aux demandes des agriculteur/rices pour laisser la route libre, alors que beaucoup d’entre nous estimaient qu’on prenait là le risque d’affaiblir la ZAD : nous n’avons pas la prétention de croire que les chicanes nous protègent des incursions de police, mais elles ont le mérite de ralentir les automobilistes irrespectueux et de nous préserver des agressions anti-occupant-e-s.

Bien mal nous en a pris, puisque depuis lors nous avons subi plusieurs incursions et attaques de la part de fachos : des croix gammées et inscriptions fascistes ont fleuri un peu partout, deux voitures ont été incendiées le long de la route, les pneus d’un de nos camions ont été crevés au couteau à la Rolandière, plusieurs ami-e-s se sont fait-e-s presque renverser par un même véhicule noir aux vitres fumées...

Et c’est sans compter les abrutis qui profitent eux aussi de cet espace retrouvé pour foncer à toute vitesse à travers la zone, sans égard au fait que la ZAD est un espace de vie et que nous sommes nombreu-ses-x à nous déplacer à pieds ou en vélo le long des routes, avec nos enfants et nos animaux.

Aujourd’hui nous écrivons ce texte, parce que nous avons perdu un ami. Jako a été percuté ce dimanche après-midi par un chauffard décomplexé, avant de décéder dans nos bras quelques minutes plus tard. Jako n’était peut-être qu’un chien, mais pour nous il était un compagnon.

Et si ça avait été l’un-e de nous ?

Alors voilà, on s’interroge : quel sera le prix à payer en échange de la paix sociale ? Quels moyens nous donnons-nous pour préserver la ZAD des comportements nocifs de certaines personnes qui la traversent ? Si nous prétendons occuper la zone, ne devrions-nous pas sécuriser également les entrées et les axes qui la traversent ? Comment pourrions nous allier respect de la circulation et défense stratégique de la zone ?

Nous avons donc été contraints d’installer des chicanes près de la Rolandière, lieu où se sont déroulées les attaques, et souhaitons proposer l’installation de dos d’ânes aux emplacements à risques (carrefour de la Saulce...) pour remplacer les chicanes jugées trop agressives par certaines personnes.

Le jeu diplomatique avec la préfecture et une opinion publique imaginaire nous a déjà bien trop coûté. Il serait temps de déclarer la ZAD comme commune libre et de s’organiser pour la défendre, contre l’Etat d’une part, mais aussi contre les personnes qui la méprisent, tout en permettant aux autres un accès libre et peu contraignant...

Des habitant-e-s de la Rolandière