Accueil > Communiqués du mouvement > Communiqués de presse > Prise de parole pour la manif anniversaire du 19 octobre à Nantes
lundi 21 octobre 2013
Nous allons prendre la parole à partir du mouvement d’occupation de la ZAD. Nous nous sommes retrouvé-e-s à quelques occupant-e-s pour contribuer notre point de vue à cette occasion.
Il y a un an, a eu lieu l’opération César qui visait à expulser les occupants illégaux de la zone à défendre. Le pouvoir a essayé de déraciner l’opposition au projet d’aéroport. Tous ensemble nous avons fais échouer cette opération. Plus encore, nous l’avons tournée à notre avantage. Les expulsions ont donné lieu à une large mobilisation ou tous les modes d’action ont trouvé leur place : affrontement avec les flics sur le terrain ; élan de solidarité avec des rassemblements et des actions directes dans de nombreuses villes de France et d’Europe ; barricades, tranchés et fêtes sur les routes ; reconstruction de cabane ; etc. Cette résistance n’auraient pas pu avoir lieu sans les nombreux dons de nourriture et de matériaux venus de personnes variées et sans le soutien de voisin-e-s et paysan-ne-s en lutte. Nous avons réussi à donner à l’opposition au projet d’aéroport et au monde qui va avec une ampleur sans précédent. Nous avons montré que désobéir à la loi était non seulement légitime mais aussi nécessaire et efficace.
Aujourd’hui, un ans après, la vie et la lutte se sont intensifiés sur la ZAD. De son côté le pouvoir a fait mine de reculer. Il a nommé des experts qui n’ont jamais remis en question le projet mais ont tenté de le repeindre en vert. Avec ce semblant de trêve, ils cherchent à nous endormir. Mais ils continuent à avancer. Une gigantesque campagne publicitaire en faveur de l’aéroport a été mise en place. La semaine dernière, des huissiers sont venus dans plusieurs lieux pour avancer les procédures d’expulsion. Le déplacement des espèces protégées, qui est une étape nécessaire au projet d’aéroport, est prévu pour le mois de novembre. Les travaux du barreau routier pourraient reprendre d’ici la fin de l’année. Parallèlement, la répression continue : des compagnon-ne-s passent en procès, subissent des contrôle judiciaires ou sont en prison. Nous pensons à elleux continuons à nous organiser et à les soutenir.
Mais notre lutte n’est pas seulement une lutte locale. Au delà de Notre-Dame-des-Landes, des projets d’aménagement capitaliste du territoire voient le jour partout, en France et dans le monde. Le projet d’aéroport s’inscrit dans une logique capitaliste qui détruit la nature et opprimes les peuples partout dans le monde. Mais partout dans le mondes, des gens sont déterminé-e-s à ne pas se laisser faire par les puissants. Notre lutte ici est la même lutte que celles contre l’exploitation des gaz de schistes au Royaume-Uni ou en Espagne, contre les lignes à très haute tension en France ou en Catalogne, contre le nucléaire en Allemagne, contre les lignes à grandes vitesse, contre des barrages géants au Brésil, contre des mines d’or au Pérou, en Roumanie ou de charbon en Australie ou encore contre les expulsions de sans papiers de la forteresse Europe. Et ce ne sont que quelques exemples parmi toutes les luttes contre l’exploitation des ressources naturelles et humaines et le développement d’infrastructures qui ne profitent qu’à une petite minorité alors qu’elles nuisent à la plus grande partie de l’humanité. Nous tentons de faire converger nos luttes et de construire une force toujours plus grande pour nous opposer au système dominant capitaliste et destructeur. Nous ne voulons plus nous laisser faire par les puissants qui décident pour nous.
Ici comme ailleurs, la lutte continue. Nous appelons déjà : à des actions décentralisées dans la semaine du 17 au 23 novembre, semaine anniversaire de le riposte à l’opération César ; à la fin de cette semaine, à un week-end de plantation de haies sur le tracé du projet de barreau routier sur la ZAD les 23 et 24 novembre : à la journée mondiale d’actions contre les grands projets imposés le 8 décembre. Mais surtout nous savons qu’en cas de nouvelle attaque ou de début de travaux, nous résisterons et ne seront pas seules : que des milliers de personnes reviendront à Notre-Dame-des-Landes ; que plus d’une centaine de comités de soutien sont prêtes à se mobiliser ; que des milliers de personnes vont occuper des centres de décision politique, des agences et des chantiers de multinationales ; que plein d’autres actions auront lieu partout dans le monde.
Nous sommes plus déterminé-e-s que jamais !
Vinci dégage, résistance et sabotage !
voici la prise de parole du Comité Anti-Répression à la manif de samedi
Le comité anti-répression a tenu à participer à cette manif pour marquer l’anniversaire de la répression qui s’est abattue sur la zad l’automne dernier.
La tentative grotesque et démesurée de vider la zone prévue pour l’aéroport ne nous étonne pas. Elle s’inscrit intégralement dans la politique du PS qui voudrait voir briller des villes propres où circulent et travaillent des humains-robots, et des campagnes de plus en plus quadrillées par des routes, des zones industrielles, et des lotissements pour les travailleurs-robots de la ville. Tous les individus ne rentrant pas dans leurs cases sont indésirables, et peuvent donc être expulsés, déportés, radiés du pôle emploi, ou emprisonnés.
Une grande différence entre la répression subie par les marginaux du système dominant et la répression des militant-e-s, c’est que la première est permanente et souvent passée sous silence, alors que la répression des militant-e-s évolue avec l’ampleur du mouvement de résistance et son aptitude à déranger le pouvoir.
La lutte à NDDL a connu différents niveaux de répression au cours de ces dernières années : les pressions sur les habitant-e-s, les procédures d’expropriation, le fichage des opposant-e-s, les arrestations musclées suites à des actions, les articles de presse puants, etc. Puis l’opération militaire pour essayer de vider la zad s’est confrontée à une telle résistance populaire qui mettait en danger leur objectif, qu’ils n’ont pas hésité à mettre en oeuvre toute sorte de tactiques répressives pour décourager les opposant-e-s : l’acharnement pour soutirer l’identité de toute personne s’approchant de la zad, les jugements expéditifs en comparution immédiate après chaque moment de confrontation, l’usage massif et à tir tendu de leurs armes si faussement appelées "non-létales", les arrestations par des prvocateurs infiltrés dans les barricades, etc.
La détermination du mouvement de résistance n’a fait que croître depuis le 16 octobre dernier. Et, même si individuellement ça n’a pas toujours été facile de se confronter à ces expériences traumatisantes, cette lutte est toujours bien vivante, sur la zad et ailleurs, et le gouvernement le sait bien. La prochaine fois qu’ils viendront attaquer, ils savent qu’ils devront venir encore plus en force et mettre en place des stratégies répressives encore plus brutales pour essayer de casser le mouvement. On doit s’attendre à ce que la manipulation répressive, que ce soit sur le terrain ou à travers les médias, prennent des formes différentes à celles que nous avons connu jusqu’ici. Ne nous laissons pas prendre à leurs pièges. Gardons les yeux bien ouverts, même par-dessus les cagoules ! ;)
Dans les mois à venir, plusieurs dates de procès vont tomber, suite à des arrestations au cours de la dernière année. Le comité anti-répression continuera son action de solidarité et d’information. Et tant que ce projet mégalomane et destructeur ne sera pas abandonné définitivement, nous serons dans la lutte.
Le CARILA (Comité Anti-Répression Issu de la Lutte anti-Aéroport)