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mercredi 5 novembre 2014
TOUT.E.S TERRORISTES ?! (suivi de "Aux syndicats, associations, collectifs de luttes : Ensemble, contre la répression et les violences policières"
Le meurtre de Rémi Fraisse le 26 octobre au Testet, les blessures et mutilations de militants de plus en plus nombreuses durant les manifestations et sur les ZAD, les condamnations après la manif anti-aéroport du 22 février sur la base de photos floues et de fichiers politiques constitués par la DGSI, démontrent une volonté politique inacceptable de durcissement de la répression policière et judiciaire.
De la ZAD de NDDL à celle du Testet, en passant par les quartiers populaires des grandes métropoles, la ferme des 1000 vaches aux sans-papiers de Calais, tous ceux et celles qui s’opposent au monde tel qu’il nous est imposé sont touché.e.s. C’est donc dans un même mouvement cohérent qu’ils gazent, mutilent, condamnent, emprisonnent.
Ces procès pour l’exemple, cette surveillance et ces violences policières n’ont qu’un but : nous diviser, nous terroriser, nous convaincre de ne plus manifester, s’organiser, se révolter.
Mais ils auront beau distinguer les bon.ne.s manifestant.e.s des mauvais.es, nous savons désormais que nous sommes tou.te.s concerné.es, de l’action symbolique à l’accès de colère un jour de manif : ils tirent sur tout ce qui bouge. Et c’est l’absence de réaction solidaire unitaire qui laisse le champ libre à la répression.
Face à cette volonté d’intimidation, nous souhaitons assumer notre entière solidarité à l’égard de toutes les personnes victimes de cette répression arbitraire, ainsi que notre participation à la manifestation joyeuse et offensive du 22 février à Nantes .
C’est pourquoi nous affirmons aujourd’hui haut et fort notre opposition au harcèlement policier et judiciaire en nous « auto- dénonçant ».
Puisqu’il suffit d’avoir été présent.e à cette manif pour être condamné.e...
Puisqu’il suffit d’être contre l’aéroport pour être suspect.e...
Puisqu’il suffit d’être zadiste pour être terroriste...
... Nous nous déclarons aussi (peu) coupables que nos camarades condamné.e.s !
Nous avons choisi de remettre ces lettres au procureur lors d’une MANIF CE 22 NOVEMBRE, 2 ans après la fin de « l’opération César », lorsque des centaines de personnes s’opposant aux expulsions sur la ZAD ont été blessées par la police, puis une manif à Nantes a rassemblé 20.000 personnes en solidarité.
Nous vous invitons à vous associer à cette « auto-dénonciation » collective, en signant la lettre ou en participant à la manif.
Samedi 22 novembre à 14h sur le parvis du palais d’INjustice de Nantes
Dans un contexte très préoccupant pour les libertés publiques nous vous proposons de diffuser cette information et d’être présents lors de cette initiative du 22 novembre 2014, 14h, devant le tribunal de Nantes ( voir ci dessous et en pièce attachée la lettre d’auto-dénonciation qui peut être envoyée jusqu’au 22/11 ). Les courriers signés (faites signer autour de vous !) seront communiqués au Procureur de la République .
Par cette lettre, nous tenons à vous alerter sur la répression toujours plus grande que nous subissons lors de nos luttes. Le 22 février dernier, lors de la manifestation contre le projet d’aéroport, un impressionnant dispositif de police interdisait le passage sur le parcours qui avait été annoncé. Il s’agissait pourtant du parcours traditionnel des manifestations à Nantes, la traversée du cours des 50 otages. Il s’agissait également d’une manifestation d’ampleur avec quelques 40 000 manifestant-e-s.
Cette manifestation survenait dans un contexte tendu, où depuis des années le mouvement anti-aéroport gagne en force sans que l’État ne bouge d’un pouce dans sa volonté d’imposer le projet. Au cours de la manifestation, un local de Vinci a été saccagé et des engins de chantier détruits. Quelques projectiles sont venus s’écraser sur les grilles anti-émeutes et sur les boucliers des CRS. Pour nous, cela ne justifie pas que ces derniers aspergent l’ensemble de la manifestation de gaz lacrymogène. Cela ne justifie pas non plus les tirs de flash-ball qui ont fait perdre un œil à trois personnes.
Suite à la manifestation, l’État s’est acharné à trouver des coupables. Non pas au sein des forces de l’ordre qui ont mutilé des manifestant-e-s, mais au contraire parmi ces dernier-e-s. Pour contrer l’individualisation de la répression d’une manifestation que nous assumons collectivement, nous proposons à tou-te-s celles et ceux qui souhaitent se solidariser avec cette manifestation d’écrire des lettres d’auto-dénonciation que nous allons remettre au procureur le 22 novembre au cours d’une nouvelle manifestation.
Entre temps, les gendarmes ont tué Rémi Fraisse au cours d’une manifestation dans le Tarn. Nous avons donc élargi la manifestation du 22 novembre, pour en faire une manifestation contre les violences policières.
Nous pensons que chaque syndicaliste doit se soucier des rapports de force qui permet à l’État de réprimer les mouvements sociaux. La mort de Rémi Fraisse n’est pas un accident. Elle est le résultat logique de l’utilisation massive de la force pour mater les manifestations. Accepter cet état de fait, c’est se condamner à toujours plus d’impuissance dans nos luttes et laisser à l’État une plus grande marge de manœuvre pour contrôler et décourager les mouvements sociaux.
Au delà des manifestations, nous tenons aussi à dénoncer l’utilisation de la violence d’État . Chaque année la police est responsable de nombreux meurtres, notamment quand il s’agit d’imposer l’ordre dans les quartiers populaires, de protéger la propriété privée ou de contrôler les frontières.
Nous vous appelons à relayer cet appel auprès de vos adhérent-e-s, et à venir nombreux et nombreuses le 22 novembre.
Samedi 22 novembre, manifestation contre les violences policières, 14h sur le parvis du palais d’INjustice de Nantes
Le collectif d’organisation de la manif, composé des membres de différents comités locaux contre le projet d’aéroport, de collectifs anti-répression et de membres de différentes associations.
La répression qui s’abat sur les opposant-e-s aux projets mafieux des gouvernant-e-s est chaque fois plus violente.
L’arrivée du Parti Socialiste au pouvoir n’y aura rien changé.
La police, la gendarmerie et l’armée blesse et mutile tout autant, peut-être davantage en surfant sur la vague du fascisme montant sous couvert de crise économique mondiale, et ce, grâce aux armes, dont l’efficacité s’accentue par les crédits apportés à la technologie militaire.
Mais outre les budgets alloués à la guerre, toujours plus importants, ce qui inquiète encore plus, c’est la volonté des policer-e-s, gendarmes et et militaires comme de leur patron-ne-s politicien-ne-s d’assumer leur violence. L’omniprésence et l’utilisation effrénées de leur flashballs, "lanceurs de balles défense" (qui sont en fait des flashballs taill XXL !) et grenades explosives désencerclantes en son des exemples concrets.
Le discours est lui aussi décomplexé et la violence banalisée ! Face à nous, les flics sourient ou nous menacent quand on leur demande s’ils sont fier-e-s d’avoir tué. L’un des responsables de la police du Tarn affirmait récemment que celles et ceux qui s’opposent aux "forces de l’ordre" doivent s’attendre à subir des violentes et éventuelles blessures !!!
Et, il y a quelques jours, la police a tuée. Encore.
Nous, réuni-e-s au Testet pour lutter contre le projet mortifère du barrage de Sivens, nous avons perdu un ami. Aux premières heures du dimanche 26 octobre 2014, à quelques mètres des soldat-e-s de l’état, armé-e-s et protégé-e-s par leurs armures et leur bouclier, c’est là que Rémi Fraisse a été assassiné par le bras armé de l’état.
Par un tir tendu d’un-e salarié-e de la guerre de grenade de désencerclement, visant probablement sa tête, s’est coincée entre sa nuque et ses épaules. Pourtant, même les lois internes des bras armés de l’état interdisent les tirs tendus à une certaine distance et interdisent également de viser la tête ou de viser tout court avec certaines armes.
Ceci n’est pas un accident. Il est même étonnant qu’un tel drame ne se soit pas produit plus tôt. En effet, les attaquent des policier-e-s, gendarmes et militaires ont tous les jours dépassées le cadre de leurs propres lois ! On ne compte plus les genoux, mains, ventres et têtes visés !!! Leur violence inouïe et illégale nous a laissé à tou-te-s des traces qu’elles soient physiques, ou morales. Cette fois elle a emportée un homme : Rémi Fraisse.
Mais si la mort de Rémi fait la une des médias et embarrasse les gouvernements, ne croyons pas qu’il s’agit d’une exception.
Fin août, une personne sans-papiers est morte dans une voiture de la BAC (Brigade Anti Criminalité) au cours du trajet qui la ramenait à l’aéroport. Cela fait bientôt 10 ans que les adolescents Zyed Benna et Bouna Traoré sont morts dans un transformateur électrique suite à une course-poursuite avec la police. Sans parler des guerres économiques, au Mali ou ailleurs...
On ne compte plus les procédures lancées par les proches de victimes de meurtres d’un des bras armé de l’état. Aucune plainte ne donne lieu à des emprisonnements !
Nous exigeons une justice rapide et implacable pour les meurtrier-e-s caché-e-s dans les rangs des bras armés de l’état.
Nous demandons, dès maintenant, une amnesty juridique pour tou-te-s les inculpé-e-s opposant-e-s au barrage de Sivens, que nous considérons presque comme des prisonniers politiques.
Nous demandons également, le désarmement total des multiples bras armés de l’état, pour en finir avec les assassinats, les bavures et les violences policières, gendarmes et militaires.
Nous rejoignons ainsi l’appel de la ZAD de Notre Dame des Landes à manifester contre la répression policière le samedi 22 novembre 2014 :
- à Nantes, à 14h sur le parvis du palais de (l’in)justice
- ou ailleurs et partout !
Nous appelons chaque personne et chaque groupe qui se sent concerné par le danger que représentent la police de l’état à mener des actions et à manifester où qu’elle/il soit.
Faisons du 22 novembre une date nationale et internationale contre les violences des bras armés de l’état, mais n’oublions pas que chaque jour, avant et après cette date, est propice pour s’insurger contre l’existence d’une institution qui mutile et assassine pour le compte de l’état "de droit" et de ses projets juteux, mafieux et dévastateurs.
Indignons-nous !