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Témoignage d’une personne blessée à la manif du 1er novembre à Nantes

lundi 17 novembre 2014

Bonjour, Je vous écris pour vous faire pars de ma blessure du à la manifestation du 1er novembre à Nantes. Voici mon témoignage.

Je m’appelle Zelda C., j’ai 15 ans. Je suis venue à la manifestation du 1er Novembre pacifiquement (plusieurs photos et vidéos peuvent le prouver.) Je suis venue car je trouve insupportable la violence que nous inflige les CRS. Car il devrait être interdit de nous mettre une telle pression ; car ils visent mal et que ça fait souffrir chacun d’entre nous.

Entre 16h00 et 18h30 (les horaires ne sont peut-être pas exacts) j’étais face au CRS, Vers 18h ils ont commencé à nous repousser du Cours des 50 otages avec une pression terrifiante. Nous étions 4 ou 5 à être très proche d’eux et entièrement pacifiques. A aucun moment nous les avons insulté ou leur avons lancé des projectiles. Au lieu de ça nous dansions, rigolions, marchions lentement ... Une fois arrivé à Commerce on était un trentaine de personnes à être assis devant eux. La peur commencé à monter. J’ai même eu un moment d’espoir en croyant qu’on allait pouvoir réussir à les faire assoir eux aussi. Mais non, à la place j’ai vu un homme avec qui j’avais passé l’après-midi se faire taper et gazer, d’une violence extrême ! Il était assis, et eux l’ont tapé à coup de pied et matraque. Quelques secondes plus tard j’ai sentie ma cuisse brûler. Je ne comprenais pas, je n’avais rien vu, on m’a aidé à m’enfuir, j’hurlais. Je ne me souviens pas de grand chose, j’entendais mes cries et les grenades explosaient mais à part ça ... je ne me souviens de rien. Je me suis ensuite écroulée par terre les mains sur les oreilles, je voulais disparaitre de ce champ de bataille devenue un enfer pour moi. Cinq homme m’ont accompagné à une fontaine pas loin, un ami m’a porté. Une fois assise ont m’a dit que j’avais reçus une grenade de désencerclement, mon collant était troué, un trou de sang. (...)

Je suis allez voir le médecin de garde aux urgence le lendemain. Aujourd’hui quatre jours plus tard un hématome d’une dizaine de centimètres se forme autour de la plaie qui à écrasé mon muscle et qui m’empêche d’étendre la jambe ou de la plier (donc de marcher). Ca brûle toujours ... IL m’a dit de rester chez moi quelques jours et m’a dispensé de sport. Mais je ne l’ai pas écouté et suis allez au lycée en bequille (j’y vais en train) lundi. J’y suis allée car je n’arrivais pas à faire la part des choses et n’arrêtais pas de penser à la manif. J’espérais qu’en voyant du monde je passerais à autre chose. Mais la violence était tellement forte à mes yeux que voir du monde m’a aidé en rien à "oublier". Le soir, je suis rentrée chez moi et ai éclaté en sanglot. Je n’aurai pas du y aller. J’ai eu mal toute la journée, il pleuvait j’avançais à la même vitesse qu’un escargot. Ca fait aujourd’hui deux jours que je ne sors plus de chez moi, que rien ne s’améliore.

Aujourd’hui j’ai peur de commerce, j’ai peur de ce lieu, j’ai peur des CRS, des policiers, ne veux pas les croiser ! J’ai honte de ce qu’il se passe, et je ne sais même plus si je suis fière de mettre battu. (...) Je vous joint en plus une des vidéos ou ont m’aperçoit au début passer en criant, on venait de me blesser ; On voit aussi l’homme dont je vous parlé qui s’est fait frapper.