Communiqué de soutien venant de Londres

Ni justice, ni paix pour Remi Fraisse, tué par l’Etat français

Le 26 Octobre au petit matin, Rémi Fraisse a été tué par des gendarmes mobiles lors d’une manifestation au Testet dans le Tarn. Il s’y trouvait avec des autres manifestants qui tentaient d’empêcher la construction d’un barrage dans une zone humide et forestière, abritant plus de 93 espèces protégées. Il était tué par une arme explosive antiémeutes, tirée par les gendarmes.

Ici, au Royaume-Uni, nous avons une longue histoire d’homicide par les forces policières, comme le meurtre de Mark Duggan en 2011, après lequel des émeutes ont éclatées dans tout le pays, ou celui d’Olaseni Lewis qui était tué sous contrainte policière dans un hôpital psychiatrique en 2010, ou encore celui d’Ian Tomlinson tué lors des manifestations du G-20 en 2009 par le simple fait de s’etre trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, ou voir même le cas de Blair Peach, tuée pendant une manifestation anti-fasciste en 1979 ; la liste est longue. La police est pareille partout, dans le sens qu’au lieu de défendre les intérêts du peuple, elle défend ceux de l’Etat, qui bien trop souvent, sont racistes, classistes, motivés par le gain, et résolus à écraser ceux qui tentent de les remettre en cause.

Ici, nous n’avons pas seulement affaire à un meutre commis par les forces de l’ordre, mais plutôt un meurtre commis par le Gouvernement. Ce dernier doit être tenu responsable.

Le projet de barrage à Sivens est une quête par l’Etat pour le profit et le pouvoir, et dans ce cas, une fois de plus, nous voyons de première main que l’avarice tue. Plus habituellement, elle tue ceux ou celles qui sont loins et hors de vue – les personnes marginalisées, démunies, opprimées dans d’autres pays, mais pas cette fois-ci : l’avidité des entreprises a tué un étudiant français de 21 ans.

Nous écrivons de Londres, la géo-capitale de la cupidité et du béton, où la seule zone humide qui reste est consacrée par un musée. Dans l’ombre des milliardaires, de nombreux parmi nous font face à une lutte au quotidien, ne serait-ce que pour maintenir un toit au dessus de nos têtes. Tout autour de nous, nous voyons la pauvreté s’accroitre, les sans-papiers ciblés, et une augmentation de la militarisation d’un Etat de surveillance, conçu pour protéger les riches et puissants. Nous sommes inspirés par l’ambition, la diversité des tactiques et la détermination des luttes comme la ZAD au Testet.

Toutes nos luttes sont liées, qu’il s’agit d’occuper une cabane dans un arbre au Testet, ou un bureau de conseil municipal à Londres demandant qu’un groupe de mères SDF aient accès au logement. Que vous soyez aux émeutes dans les rues d’Athènes ou à Ferguson, la racine systématique de nos mécontentements est la même.

A tous ceux tués par l’oppression de l’Etat, maintenant, nous nous organisons.

Solidarité

source : http://rabble.org.uk/no-justice-no-peace-for-remi-fraisse-killed-by-the-french-state/