Zone A Défendre
Tritons crété-e-s contre béton armé

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[Appel Toulouse] en solidarité avec les ZAD et contre la répression policière

mardi 9 décembre 2014

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Le 21 février à Toulouse, manifestation en soutien aux ZAD et contre le monde des bétonneurs

La mort d’un homme le 25 octobre 2014 face aux forces de l’État sur la ZAD du Testet a marqué le début de deux mois de lutte à Toulouse, où se sont succédé manifestations, actions publiques et occupations. Ce mouvement fait écho à ceux qui animent les ZAD, à Notre-Dame-des-Landes, au Testet, et ailleurs, là où une occupation s’est installée pour s’opposer aux projets nuisibles de l’État. Les modes d’organisation et de vie commune expérimentés sur les ZAD ont été mis en pratique à Toulouse, dans les espaces arrachés un moment au contrôle de la Métropole.

Par « Métropole » nous désignons l’organisation autoritaire et destructrice du territoire mise en place par l’État et les multinationales qui aménagent nos vies. Un véritable rouleau compresseur, qui réduit les milieux de vie à leur capacité de captation et de gestion des flux, conforme les lieux et les pratiques aux impératifs du marché, et étend dans toutes les directions ses tentacules d’infrastructures d’acier et de béton. Ici un aéroport, là une voie rapide, une retenue d’eau ou un parc à touristes.

Sur les ZAD comme à Toulouse, l’enjeu est bien le même. Il s’agit de reconquérir notre autonomie politique, notre capacité à s’organiser et s’entraider. Mais aussi de reprendre en main nos existences, de faire vivre et de défendre collectivement nos territoires. De se réapproprier ce que la Métropole nous confisque. D’ouvrir des brèches dans le monde morbide que nous construisent les aménageurs, pour y réinsérer de la joie de vivre, de la création, de la diversité et du bonheur.

Il y a un an, plusieurs dizaines de milliers de personnes convergeaient à Nantes pour dire leur refus de l’aéroport et de son monde, celui qui impose la subordination d’un bout de bocage à la métropole Nantaise. Mais aussi pour soutenir la ZAD, porteuse d’un autre monde plus respectueux de l’humain et du vivant. Face à ce mouvement populaire, l’État se crispe, réprime, mutile et tue.

L’ « union républicaine » soudain proclamée de toutes parts s’accompagne de la militarisation de l’espace public et prépare le terrain pour des lois sécuritaires, qui donneront de nouveaux moyens à la répression d’État. Face à ces dérives, nous sommes déterminé-e-s à défendre les ZAD pour continuer à y construire des expériences et des pratiques communes.

Il ne se passe plus un mois sans qu’un ministre promette la fin d’une ZAD. Force est de constater que nous opposons à la vanité des réactions de la classe dirigeante la puissance de nos actions et de nos convictions. Les ZAD essaiment. Il faut les soutenir.

Le 21 février à Toulouse, à 60 km de la ZAD du Testet, rassemblons-nous nombreuses et nombreux à nouveau. Nous montrerons notre force créatrice au cours d’une manifestation, dans toute notre diversité. Nous ouvrirons une nouvelle brèche dans le monde formaté de la Métropole, chacun-e à notre manière. Nous nous réapproprierons nos espaces. Ce regroupement massif et éphémère nous appartient. Il sera le pendant de l’émergence progressive des mondes nouveaux porté par les ZAD.

Toutes et tous à Toulouse samedi 21 février 2015 !

Collectif ZAD 31

http://21fevrier2015.noblogs.org/appel-zad-31/

Appel à la préparation d’une manifestation pour le 22 février

Retrouvons-nous un an après la manifestation du 22 février 2014 qui a eu lieu à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes et son monde. Cette date résonne a posteriori comme l’affirmation définitive que l’aéroport ne se fera pas. Des dizaines de milliers de personnes ont fait le déplacement en Loire-Atlantique dans le but d’asséner une dernière fois aux bétonneurs que ce projet n’est plus d’actualité, mais bien que c’est l’horizon proposé par la ZAD qui nous convient.

Cette manifestation a également été un laboratoire expérimental pour la police et la justice en matière de répression. La première en mutilant, la seconde en distribuant les lourdes peines sur les militant·e·s. Une brigade a même consacré son temps à identifier les participant·e·s à la journée du 22 février.

Aujourd’hui, le fait de s’opposer physiquement à un projet en créant de la vie est devenu une évidence pour toutes celles et ceux qui sont en lutte contre la globalité du système. Les ZAD se multiplient, de l’École Polytechnique d’Athènes à la maxi-prison de Bruxelles.

Se rassembler à nombreuses et nombreux dans une ville permet de faire émerger une puissance commune. Si ces luttes semblent en effet s’ancrer dans des contextes locaux, se réunir tou·te·s à certains moments permet de visibiliser un rapport de force global.

Occupons la ville, car il nous parait nécessaire de signifier notre mécontentement au sein même des métropoles : elles concentrent les pouvoirs de nuisance qui se diffusent ensuite sur l’ensemble des territoires.

A Toulouse, l’actualité nous amène à considérer comme pertinent un événement contre la répression étatique. Parallèlement, nous voulons affirmer, à moins de cent kilomètres du Testet, tou·te·s ensemble le caractère autonome des Zones à Défendre. Certain·e·s veulent nous faire croire que le barrage se fera, soyons suffisamment fort·e·s pour affirmer le contraire.

Les manifestations du mois de novembre à Toulouse ont réuni de nombreuses personnes dans la rue. Mais le face à face avec la police était risqué : après les lacrymos et les déchaînements de haine de la part des différentes brigades, les peines judiciaires continuent de s’abattre sur nos camarades.

Or, préparer un événement sans être dans l’urgence permet à chacun·e de s’en emparer : les diverses modalités de lutte doivent pouvoir s’exprimer. Au sein d’un seul cortège, ou de plusieurs s’il le faut.

Si l’aéroport de Notre-Dame des Landes a été un biais pour s’opposer concrètement à la dévastation des terres, impliquant celle de nos vies, il nous semble d’actualité d’élargir notre focalisation à tout ce qui est susceptible de nuire à la réappropriation de nos existences.

Donnons-nous les moyens d’organiser un événement massif, aux formes multiples, qui puisse créer un rapport de force face à un État sourd à une revendication élémentaire : nous voulons décider nous-mêmes de notre avenir. Nous appelons les différents comités locaux en soutien aux ZAD, les groupes et les individu·e·s à s’approprier l’organisation de cette manifestation pour qu’elle soit un succès.