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jeudi 11 octobre 2012
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En cet automne 2012, l’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes rentre dans une phase délicate. L’écho qu’elle a pu avoir ailleurs que sur la zone directement concernée va etre déterminant pour l’avenir de cette lutte.
Créer une zone d’aménagement différé (ZAD), préempter, racheter, détruire quelques maisons, mettre en scène une arnaque sous la forme d’un dispositif démocratique, puis certifier le projet d’utilité publique avant d’entamer les premiers travaux de sondage. Ça, c’est fait.
La zone que le Conseil Général a dépouillé, puis cédé à Vinci, commence sérieusement à se vider. Harceler les personnes en bail précaire pour les convaincre de dégager, préparer l’éviction des récalcitrants (qu’illes squattent ou qu’illes cessent de payer leur loyer) et exproprier les dernièr-e-s qui n’ont pas vendu terrains et bâtis. Ça, c’est actuellement la besogne des décideurs. Cette offensive arrive à une période charnière puisqu’il s’agit de virer une bonne partie des habitant-e-s avant les premiers travaux de la grande route d’accès en 2013.
Contrairement aux rumeurs répandues par la presse quant au faux “moratoire” concédé par les crapules du PS, il ne s’agit en fait que d’une promesse, qui ne leur coûte rien, de ne pas virer celles et ceux qui ont refusé de négocier jusqu’ici, et ce jusqu’au terme de certains recours juridiques. En réalité les personnes concernées continuent à subir des pressions de plus en plus fortes pour dégager.
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Cette lutte a connu un tournant déterminant en 2009 avec l’invitation à occuper les espaces vidés. Le choix d’habiter sur le terrain a concentré des forces localement. Mais le risque c’est que les expulsions impliquent la fin de l’engagement de toutes les personnes d’ici et d’ailleurs qui s’y croisent et tissent des liens autour de pratiques d’organisation autonome et d’une critique des politiques d’aménagement du territoire.
Si cette histoire d’aéroport est effectivement l’élément qui a permis à beaucoup de se rencontrer, c’est aussi le biais par lequel nous avons choisi de nous affronter à ce monde. C’est-à-dire à la marchandisation des espaces, à l’aménagement de nos vies, au contrôle des populations ; toute une politique répressive et autoritaire qui frappe partout et nous concerne tou-te-s au quotidien, que ce soit dans les quartiers, à l’école, au travail ou dans les mouvements sociaux. L’expulsion des habitant-e-s de la ZAD pour la construction de cet aéroport, symbole de cette politique, ne peut être laissée sans réaction.
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Le dispositif militaire qui sera mis en place au moment des expulsions face à la résistance sur le terrain sera tel qu’il concentrera plusieurs centaines de gardes mobiles et de CRS dans une même zone verrouillée. Un bon moyen de tirer de la force de ce moment décidé par l’ennemi serait de créer d’autres champs de tension au-delà de l’enclave de la ZAD. Ce serait l’occasion de chercher des brèches et d’attaquer là où ils ne sont pas, là où ils ne s’y attendent pas.
Dans un contexte où les aménageurs font face à de plus en plus de résistances, il semble nécessaire de s’organiser afin que la répression d’une lutte ne fragilise pas les autres. Nous vous invitons donc à vous mobiliser aussi chez vous, non pas pour affirmer votre soutien, mais votre solidarité, car vos luttes sont les nôtres.
Se rassembler, occuper un bâtiment, une rue, poser un tag ou une banderole, s’attaquer à des locaux, saboter un chantier, bloquer des axes de circulation, partir en manif sauvage, frapper des cibles dans des espaces inattendus,... Bref, autant de moyens possibles de faire déborder le conflit.
Guerre aux animateurs de la misère !
À nous de jouer !