Accueil > Textes > Récits (actions, manifs...) > Prise de parole d’occupant-e-s Manif à Nantes le 20 octobre
samedi 20 octobre 2012
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Merci d’être venu-e-s aussi nombreux-ses aujourd’hui
Depuis maintenant cinq jours la plupart de nos maisons ont été expulsées, la Belichroute a été incendiée aux premières heures des expulsions, les Planchettes ainsi que le Tertre, l’Isolette, une maison collective de la forêt de Rohanne et le coin ont déjà été détruites à l’aide de leur tractopelle. Bel air, la Gaité, une maison de Grandchamps, la Pointe ainsi que les trois maisons de la Préfaillite ont été murées voire détruites en partie. Malgré cette vague destructrice on est toujours là ! Et ce n’est pas le murage de certaines maisons qui nous a empêché d’y retourner. Le Sabot, les Cent chênes, le Rosier, le No-name, le Farouezt, Pimki, la Mandragore, le Champs de ronce, la Gare, la Forêt de Rohanne, la Saulce, la Potironnerie, la Sècherie, le Champmé, ainsi que d’autres lieux, vivent encore. Il ne faut pas oublier nos voisin-e-s, futur-e-s squatteur-euse-s, qui continuent de résister aux pressions, au rachat et aux expropriations de la part de Vinci-AGO.
Certains insistent sur l’illégalité de l’occupation des maisons et des terrains mais ceux-là ne remettent pas en question la légalité d’un projet qui détruira des terres, des espaces naturels et des lieux de vie. Contrairement à ce qui a été mis en avant par le préfet, l’opération ne s’est pas terminée mardi matin à 10h. Jour et nuit la zone reste militarisée avec des effectifs et des moyens démesurés ; nous ne cessons d’être soumis-e-s à une pression permanente. Un aéroport HQE est une illusion, une expulsion en douceur aussi. Cela ne se passe pas comme on essaye de vous le montrer ! Que veut dire 0 arrestations, 0 blessé, quand des centaines de gendarmes mobiles et CRS viennent détruire nos lieux d’habitation, de vie, de rencontre, d’expérimentation ? Malgré ces quatre longues journées, la résistance s’organise et on ne se laissera pas abattre. Hier soir, une maison a été réoccupée. Ce qu’il faut souligner, c’est que le moral tient bon grâce à tous les soutiens qui se manifestent à l’extérieur, dans toute la France et même au-delà : ravitaillement généreux, chaussettes sèches, manifestations devant les mairies et les préfectures, messages de soutien variés, mobilisations dans les réseaux, multiples actions commises dénonçant Vinci et ses alliés du monde politique. Autant d’actions qui nous donnent l’énergie de poursuivre. Sans compter la venue de nombreuses personnes croisées ici ou là et qui rejoignent la zone en nous apportant force et chaleur. Notre victoire naîtra de cette solidarité active. Continuons à stopper ce saccage et mobilisons-nous pour préparer les ré-occupations.
Il ne faut pas oublier pourquoi ces maisons ont été occupées, ces cabanes construites et ces terrains cultivés. Ce n’est pas que pour vivre une belle vie dans la campagne. C’est parce que l’on est en lutte contre un projet d’aéroport mégalomane dans un contexte de rigueur, d’austérité et de changement climatique ; c’est pour mettre en actes notre résistance à la tyrannie du capital dans un monde où nos vies sont contrôlées et où la terre est bétonnée.
Notre-Dame-des-Landes n’est pas un cas unique. Cette situation se répète partout où le capitalisme ou toute autre forme de domination règne. Partout des gens font face quotidiennement à la répression, à l’aménagement autoritaire de leur vie ou de leur lieu de vie. Et partout des gens luttent. Nous leur envoyons tout notre soutien, et les remercions du leur, car nous croyons à la force collective de ces luttes qui se complètent et se répondent, de Notre-Dame à Atenco, en passant par Rezé, le Chéfresne, Calais, Khimki et tant d’autres lieux.
Cette résistance ne prendra pas fin avec cette opération policière. Il sera encore possible d’agir en tous lieux et bien sûr aussi sur la ZAD. Ils peuvent détruire nos maisons, mais pas les liens entre nous …
Signé : des encore occupant-e-s de la ZAD