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Eté D’urgence !! début d’occupation et mise à sac du chantier à Bure, appel à soutien !!

dimanche 19 juin 2016

Appel à nous rejoindre dès maintenant dans l’occupation de la forêt de Mandres pour empêcher l’installation de l’ANDRA et les début des travaux de CIGEO (Bure). + récit de la manif’ du dimanche 19 juin au terme de laquelle s’est batis un presidio à l’emplacement de la plateforme de l’Andra.
Toutes les info sur https://vmc.camp (fil info)

L’Andra commence à s’approprier physiquement la forêt de Mandres-en-Barrois, dénommée le bois Lejuc (200ha). Elle déboise, tout d’abord pour installer un périmètre de sécurité (1 plateforme + des km de grillage). Ce lieu est stratégique pour la construction du projet de poubelle nucléaire Cigéo (pour lequel aucune demande d’autorisation de création n’a pour le moment été déposée), il s’y construirait l’un des deux site de surface de cigeo. Depuis le 09 juin les chantiers sont entravés, et ce dimanche 19 juin une manif emmenée par les habitant.e.s, tracteurs, a débouché sur la destruction de la plate-forme et l’installation à cette même place d’un bâtiment occupé.

Rappel de la chronologie des semaines passées : Début mai, dans cette forêt vieille de plus de 300 ans, l’Andra a commencé par élargir les voies d’accès et le chemin blanc qui traverse la forêt et a posé des barrières aux deux entrées (côté Mandres-en-Barrois et côté Ribeaucourt/Houdelaincourt). Une parcelle a par ailleurs été complètement défrichée, le sol comblé de cailloux, et le tout clôturé avec du bon gros barbelé (ces photos datent du 10 mai).

Le 17 mai des engins de chantier sont parqués sur la plate-forme, un premier bungalow est installé, des vigiles sont présents.

Le 19 mai on trouve sur la plate-forme beaucoup de matériel : engins de chantier, véhicules, groupe électrogène, matos pour les forages, un deuxième gros bungalow dans lequel des personnes s’affairent et plusieurs vigiles. En continuant notre marche sur le chemin blanc on trouve une foreuse gardée également par un vigile qui essaie de nous empêcher de prendre des photos.

On avait entendu que l’Andra voulait clôturer le bois Lejuc dans les deux mois, et une journée de ballade / pic nique / action publique s’organisait pour le 19 juin avec les habitants et autres composantes de la lutte. Mais l’Andra a commencé ses travaux le 7 juin, au lendemain des 200 000 pas.

Des manifestations spontanées pour bloquer l’avancée des travaux ont alors été organisées du jeudi 9 au samedi 11 juin, réunissant une belle diversité de personnes, autour de pratiques diverses. Les grilles de la plate-forme sont tombées le 11, et des engins ont été saboté.

Retour sur l’orga du 19 juin :

La semaine du 13 au 19, l’énergie s’est focalisée sur l’organisation de la du 19 juin qui prend maintenant la tournure d’un appel large à venir rejoindre le pic nique des habitants. Mardi 14 juin, on a pu constater que le chantier pour clôturer le bois avance à grand pas : des engins coupent la forêt pendant que plus bas des personnes installent une double clôture

Extrait de l’appel à la manif du 19 juin :

Dans une forêt, des machines arrachent, déracinent et jettent à terre des centaines d’arbres. Depuis quelques jours, des chenillards labourent un sol encore gorgé des pluies abondantes du printemps. Des vigiles traînent dans la boue leurs allures de mercenaires. Ce sinistre monde s’agite à l’abri d’une lisière de forêt subtilement préservée, mais ces quelques arbres ne suffisent plus aujourd’hui à cacher le désastre en cours.

Nous affirmons qu’une ligne rouge a été franchie. Cette nouvelle emprise territoriale marquerait le début de Cigéo, projet d’enfouissement de 99 % de la radioactivité française, gage de l’avenir de la filière nucléaire francaise. Pourtant leur décharge atomique ne dispose d’aucune existence légale. Elle ne repose que sur les spéculations scientifiques les plus délirantes et la volonté politique la plus crasse de perpétuer la catastrophe nucléaire. Vingt ans de colonisation intérieure, à coup de pognon, de pressions et de foutages de gueules camouflés sous le verbiage technocratique n’ont pas éteint les colères d’une région choisie pour sa faible densité d’habitant.e.s. Le dernier simulacre de débat public, en 2013, avait déjà été joyeusement sabordé.

Deux ans plus tard, des centaines de personnes ont afflué dans ce coin de la Meuse pour un camp anti-autoritaire et anti-capitaliste. Depuis, dans la rigueur de l’hiver, un nouveau lieu d’organisation a commencé à se construire. Nos cultures squattent maintenant un bout de terre accaparée par le projet. Début juin, plus d’un millier d’opposant.e.s se sont rassemblé.e.s devant le labo lors d’un week-end réjouissant entre concerts punk, randonnées actives et secouage de grilles.

Le bruit des arbres qui craquent sous les assauts de leurs machines nous est insupportable. Si nous sommes encore peu, nous avons été réactifs et multiplié ces derniers jours les balades dans le bois. Nous avons semé leurs vigiles, esquivé les poulets et fait face à une ligne de gendarmes mobiles. Sur la voie qu’ils pensaient toute tracée, nous avons tenté de monter des barricades, creusé des tranchées à la pioche et fait tomber leurs grilles. Ce que nous avons modestement ouvert dans cette forêt c’est un front, celui qu’ils avaient pris soin de ne plus nous offrir.

Nous devons l’investir ensemble. Tous les moyens sont nécessaires pour empêcher qu’un bois ne soit bientôt rasé et clôturé de barbelés tranchants. Sa destruction créerait un nouveau désert, condition indispensable à la prolifération nucléaire. Nous pensons pique-niques, balades, manifestations populaires. Nous imaginons sabotages, occupations, actions décentralisées.

Cette manche se joue dès maintenant et nous savons que cet été sera décisif. Notre seule limite, c’est le nombre. Certain.e.s commencent déjà à nous rejoindre. Comme nous l’a appris le mouvement de contestation en cours : « quand on est nombreux, on fait c’qu’on veut ».

Fil info du 19 juin : MANIF PIC NIK DANS LA FORET DE MANDRES

- 11h : Une soixantaine de personnes sont en marche depuis Bure en direction de Mandres, accompagnés de 3 tracteurs en tête ! Les flics tournent, sans mettre de pression, attention quand même aux contrôles routiers. Départ prévus à 12h depuis Mandres vers le bois.
- 12h : On est 200 personnes à Mandres, habitant.e.s, assos, toutes les composantes sont présentes et de nombreuses personnes qui ont fait le déplacement de plus loin. Cortège colloré (le noir est aussi une couleur), oiseaux masqués, tracteurs en ouverture et fermeture de la marche qui s’apprètent a partir pour le pic-nik en foret ;). Pas de pression policière pour l’instant.
- 13h05 : Le cortège est devant le bois, aucune présence polière, seulement des vigiles stressés. La barrière posée depuis peu a l’aurée du bois vient de sautée, et la manif scande « on veut pic niquer dans la forêt », pendant que les (déjà nombreuses) clotures en cours d’installation commencent à être cisaillées.
- 13h45 : C’est la folie !! le cortege entoure la plateforme, dans laquelle sont retranchés une dizaine de vigiles. TOUTES les grilles tombent, se tordent au sol, les plot en béton partent en éclat, les barbelés sont cisellés, sous les slogans de « ANDRA DEGAGE SABOTAGE ET AFFOUAGES », que les habitants de mandre ont coutume d’exercer historiquement sur ce bois. Une tentative de contenir les vigiles dans un rond de barbelés les font s’écarter du groupe de 250 personnes maintenant. Le pik nik peut commencer.
- 15h30 : Les flics on rendu visite, précisant qu’ils n’interviendraient pas tant qu’il n’y auras pas de violences physiques adressées aux vigiles, mais on quand même ordonner aux vigiles de s’en aller ! Pendant ce temps là, dans les bois, plusieurs ateliers se montent : une centaine de personne s’affaire a se réaproprier la plateforme, une autre cinquantaine prend de temps de démonter toutes les clotures du bois, et d’autres se balladent. Le pic nique est et sera interminable.
- 15h45 : Nouvel atelier barricade à l’entrée de la forêt, avec de nombreux habitants, à partir du démontage général. Les clotures continuent d’être assallie
- 17h30 : TOUT L’APRES MIDI UN PREAU / PRESIDIO S’EST CONSTRUIT SUR L’EMPLACEMENT DE LA PLATEFORME, ON RESTE LA !!!
- 17h45 : UN APPEL A OCCUPATION EST LANCE , BESOIN DE MONDE A VENIR SOUTENIR, RISQUE D’EXPULSION La nuit va être longue jusqu’au petit matin, un groupe à d’ors et déjà prévu de rester, il faut du soutien !! (voir l’appel du 19 juin occupylameuse)

#EteDurgence #OCCUPYLAMEUSE

A Bure, appel à blocages et occupations tout l’été contre le début des travaux de la poubelle nucléaire CIGEO !

Aujourd’hui, dimanche 19 juin, nous avons temporairement libéré le bois communal de Mandres-en-Barrois du joug de l’ANDRA et sa poubelle nucléaire CIGEO. Devant notre grand préau de bois érigé là où les premiers déboisements ont eu lieu, nous, habitant-e-s en résistance d’ici et ailleurs, associations, collectifs, déclarons la forêt de Mandres occupée !

Nous engageons un nouveau pas dans la résistance : face aux débuts des travaux, nous opposons notre joie et notre espoir tenace. Nous ne voulons pas d’une « zone des puits » branchée sur des milliers de tonnes de déchets remisés à l’oubli dans les entrailles de la terre : nous allons défendre physiquement cette forêt qui appartient à toutes et tous. Ce qui se joue derrière ces taillis de charmes et de hêtres, c’est le symbole de la lutte contre l’arrogance et la violence de l’ANDRA. Sous la canopée des grands chênes, notre volonté, herbe folle, ne se laissera pas bétonner.

En 2013, l’agence a agité ses millions et ses promesses d’emploi pour faire main basse sur ce bois : lors d’une consultation, la majorité des habitant-e-s de Mandres a dit non. Car dans cette forêt on fait les affouages pour le bois de chauffe, on flâne, on chasse, on se promène, on cueille : elle fait partie de la vie. Les habitant-e-s ont dit non car il y a là 300 ans de souvenirs, d’usages et de secrets qui ne peuvent être échangés ou compensés. A la manne financière nous préférons les chemins de terre, aux fausses promesses d’emploi celles d’un chêne qui vieillit.

A l’été 2015 l’ANDRA est revenue à la charge. A 6h du matin, le conseil municipal a voté l’échange du bois par 7 voix pour et 4 contre. Cette fois, pas d’illusion de démocratie ou de « consultation », mais deux vigiles pour barricader l’entrée de la mairie.

Depuis presque an, les habitant-e-s ont multiplié les recours pour récupérer ce bois et empêcher le début de la décharge atomique. Réunions publiques, recours gracieux et recours au tribunal administratif contre l’échange du bois ont fait renaître une résistance locale, mais n’ont pas empêché le début des travaux. Nous ne sommes pas dupes : ce n’est pas uniquement devant les tribunaux qu’on enterrera un projet aussi vital et stratégique pour l’Etat et sa filière nucléaire.

#OCCUPYLAMEUSE

Aujourd’hui, nous occupons cette forêt pour nous opposer physiquement à l’annexion de ce bois par l’ANDRA. Nous l’occupons car le craquement des arbres qu’on arrache nous est insupportable, car leurs barbelés-rasoirs, leurs vigiles mercenaires et leurs gros chiens ne nous arrêterons pas. Nous l’occupons pour empêcher le vol du territoire par les mains voraces de l’industrie nucléaire.

Nous occupons cette forêt pour bloquer le début des travaux de CIGEO. Nous savons que rien n’arrêtera l’avancée de la poubelle dans les couloirs feutrés du Parlement, sinon le rapport de force sur le terrain. De gauche à droite, les politiciens applaudissent à tout rompre au son du clairon atomique, plus encore quand il s’agit de « rendre service aux générations futures ». Occuper maintenant, c’est reprendre la main sur un projet refusé depuis plus de 20 ans, c’est tenter d’avoir une prise sur un ennemi qui, partout ailleurs, s’est rendu insaisissable.

Nous occupons cette forêt d’une autre vie, joyeuse, inventive, collective, contre la société nucléaire et son monde de militaires et de vigiles, d’experts souriants et de dosimètres, d’exploitation des terres et des peuples. Là où ils veulent déboiser, nous construisons des refuges. Là où ils érigent des barbelés nous ouvrons des chemins. Là où ils fabriquent leur désert de solitude et de résignation, nous affirmons notre joie d’être ensemble, en résistance.

Maintenant, tout l’été, toutes et tous à Bure pour bloquer CIGEO !

Sous les piliers de notre préau il y a, sédimentée, toute l’épaisseur de 30 ans de lutte contre la colonisation du territoire, ici et ailleurs, par l’ANDRA. Les cabanes d’aujourd’hui et de demain sont les complices de nos patates rebelles qui squattent les terres de l’agence, les alliées des grandes marches populaires contre la poubelle, les camarades des campements de résistance à CIGEO et son monde. Ce début d’occupation ne doit pas être le point d’orgue de deux semaines d’action mais le prélude d’un été déterminé. Notre préau, c’est l’invitation à un pique-nique interminable, un nouveau lieu de rencontre et de passage contre la fabrique du désert de l’ANDRA. Notre préau, c’est un appel en bois massif à converger largement vers Bure dès maintenant pour soutenir l’occupation et empêcher, par tous les moyens nécessaires, la destruction de ce bois et le début des travaux de CIGEO. Nous pensons pique-niques, actions directes, manifestations populaires.
Nous imaginons blocages, balades et actions décentralisées.

Des peuples spoliés par les mines d’uranium d’Arlit aux bocages rebelles de Notre-Dame-des-Landes, en passant par les reliefs escarpés du Val de Suse et le campement anti-nucléaire de Pyhajöki en Finlande, nous nous tenons sur une seule et même chaîne de résistance contre ceux qui prétendent aménager nos vies !

ON NE NOUS ATOMISERA JAMAIS ! ANDRA, DEGAGE !

Contact : sauvonslaforet@riseup.net // 0758654889
Infos : http://vmc.camp
Infos sur le projet CIGEO : http://burestop.eu ; http://pandor.at ; http://burezonelibre.noblogs.org