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samedi 15 octobre 2016
MAJ 28/10 à 14h50
Nous le mettrons à jour toute la semaine. La liste des rendez-vous en lien avec ces expulsions est mise à jour est disponible ici.
Une liste des actions de solidarité sera également relayée.
D’autres infos en continu (entre autres) plus détaillées sur :
https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com
https://passeursdhospitalites.wordpress.com. Consultez notamment l’article Destruction du bidonville : que pouvez-vous faire ?
Pour savoir quelles sont les entretreprises qui font du profit sur ce business de la surveillance et de l’exploitation on peut consulter le site Calais Research. Et oui, évidemment, Vinci y est en bonne place, notamment en construisant le mur anti-immigrés le long de la route d’accès au tunnel.
RAFLES, ARRESTATIONS, MINEURS À LA RUE : LE SOUTIEN EST PLUS QUE JAMAIS NECESSAIRE
14h50 : Les expulsions de la jungle ont commencées lundi. Le gouvernement a plus ou moins réussi à tenir l’image qu’il voulait le premier jour et puis progressivement ça s’est cassé la gueule comme c’était prévisible.
Depuis plusieurs nuits entre 150 et 200 personnes se sont retrouvées à dormir dans les débris du camps, en grande partie brulé ou détruit... un bon nombre d’entre eux sont des mineurs. Aucun dispositif ne semble être prévu pour eux... à l’exception de cars de CRS et de centres de rétention. Hier, une bonne partie d’entre eux ont été emmenés de forces. comme le montre la vidéo d’help refugees.
Deux appels sont lancés, l’un par passeur d’hospitalié, rappelant la nécessaire solidarité des calaisiens avec les migrants n’ayant plus d’endroit où se réfugier à Calais, se cachant comme ils peuvent pour dormir et éviter les rafles des flics... les pires heures de l’histoire ne sont pas bien loin.
Un autre par Calais Migrant Solidarity que l’on publie ici directement : Contre les rafles // Against racist raids
L’expulsion “humanitaire” est terminée. Il est maintenant l’heure des rafles systématiques. Tou-tes cell-eux mis-es de côté par la première partie du dispositif de l’État en sont maintenant à la deuxième étape, à la merci des hordes de policiers qui remplissent les rues calaisiennes.
Entre cell-eux qui n’ont pas pu accéder aux bus, les mineur-es que les services “sociaux” n’auront pas jugé comme tel-les, cell-eux qui veulent rester à Calais, etc… ils sont décidément nombreu-ses à avoir été oublié-es par les “diagnostics sociaux” des institutions (les associations humanitaires incluses). Les contrôles et arrestations au faciès se font à tous les coins de rue, les personnes sont emmenées directement dans des centres de rétention, parfois à l’autre bout de la france. C’est là qu’ils font face aux dangers des déportations dans des pays où ils risquent à coup sûr l’enfermement ou la mort.
C’est pour ces raisons que nous vous appelons à porter votre vigilance sur les centres de rétention et les CAO. Le harcèlement et la ségregation de cell-eux qui ne sont coupables que de leur couleur de peau ou de la validité de leurs papiers doivent faire face à notre colère. Ne laissons par leur fascisme envahir nos vies ! Guerre à leurs CRA, OQTF, rafles et à leur déportations !
Envoyez vos infos sur les centres de rétention et les déportations, vos rendez-vous et vos récits d’actions à calais_solidarity@riseup.net.
A regarder également, les méthodes de transparences employés par le gouvernement sur cette vidéo du groupe G.R.O.I.X enregistrée hier au abord de la jungle. On peut y voir notemment deux personnes se faire interpelés. Selon la personne qui a permis cette vidéo,
un peu plus tôt 2 personnes ont été embarquées pour une vérification d’identité, l’une s’est vu infligée une interdiction de paraître à Calais jusqu’à la fin de l’État d’urgence, pour être rentré dans la zone interdite aux personnes non accréditées. Une autre s’est faite arrêter pendant la conférence de presse. 4 sont toujours en garde à vue ce vendredi à 01h20. Avant la conférence de presse, 4 mineurs étaient arrêtés puis conduits à la Police aux Frontières (PAF). Aucune solution n’avait été proposée à la centaine d’entre eux qui attendaient un éventuel départ devant le "sas" ce matin, ou une place dans les conteneurs du camp, déjà saturés. Une centaine d’autres exilés ont été enfermés en CRA (Centres de Rétention Administratives) depuis Lundi. Toute la journée en centre ville et aux carrefours qui mènent à la jungle, les contrôles et arrestations semaient la terreur chez les réfugiés qui circulaient.
QUAND LE VERNIS COMMUNICATIONNEL S’EFFRITE
- 21h
des copin.es sur place racontent que la vie continue tant bien que mal, plusieurs centaines de personnes sont encore présentes et essaient de se réchauffer autour de feux. Les flics ne sont pas venus annoncer que les derniers départs en CAO avaient eu lieu à 20h, normal puisque selon la préfète la Jungle est vide.
On vous conseille la lecture de cet entretien avec Nadel, la trentaine, érythréen, qui a fait le choix de rester :« La jungle, malgré sa dureté, est devenue le lieu de nos rêves » (libération).
On a appris que les travaux de démolition étaient effectués par la SOGEA... une filiale de...Vinci ! Mais pourquoi est ce que ça ne nous étonne pas ??
Dans le genre "envie de gerber" on apprend sur le site de la BBC que le Royaume-Uni aurait accueilli, tenez nous bien... 40 migrants mineurs ! Ce qui provoque déjà un début de scandale, certains se demandant s’ils sont vraiment mineurs, à vomir on vous dit !
- 19h Témoignage d’une personnes sur place : les personnes qui restent dans la Jungle s’appretent à passer la nuit comme elles peuvent : vu que l’opération est soit-disant terminée l’électicité a été coupée, la plupart des habitations ont été détruites. Quelques bénévoles distribuent des repas en bordure de zone.
- 18h L’Auberge des migrants annonce qu’il n’y aurait plus de place en CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation) et qu’il reste 5000 personnes sans toits. Le seul succès de cette opération aura donc pour l’instant été médiatique.
- 16h On apprend que plusieurs dizaines de BACqueux sont entrés pour arrêter les personnes qui refusent de partir. Autant pour une zone soit disant vide depuis midi... Alors quelles solutions pour les irréductibles ? Beaucoup de migrant.e.s ont fui la Jungle pour se cacher, le temps que le dispositif policier diminue. Illes disent qu’illes reviendront à la charge, tenter le passage une fois encore. La mairie elle craint par dessus tout l’ouverture de nouveaux squats en villes et déclare avoir mis en place des moyens exceptionnels : mobilisations 24h sur 24h de la police municipale, renforts des départements voisins. Les lieux susceptibles d’être ouverts sont sous surveillance, tout comme les activistes, plus d’une cinquantaine de lieux ont été muré préventivement. Heureusement que les batiments vides, ce n’est pas ce qui manque à Calais... Se cacher en attendant on sait ce que ça veut dire : vivre dans la crainte perpétuelle de la patrouille de condés, des attaques de fachos, les abris de fortune alors que la température dégringole...
- 14h Le 16 octobre 2016 le préfet du 44 déclarait que l’opération César était terminée et qu’elle était un succès... aujourd’hui, à 14h, c’est la préfète du Nord Pas de Calais qui déclare aux médias avec la même mauvaise foi que l’opération de démantèlement est terminée et qu’il ne reste plus un migrant dans la Jungle. Le mensonge est gros, énorme, quand des centaines de personnes y sont encore présentes, ce que confirment les camarades sur place. Après avoir interdit hier soir l’accès aux journalistes, même munis d’accréditation, l’objectif est clair, finir dans le silence l’expulsion des lieux de vies et des personnes qui résistent. Car derrière le discours gouvernemental sur une opération exemplaire la réalité est bien plus sordide : les migrant.e.s qui passent dans le centre de tri ont entre 30 et 40 secondes pour choisir entre 2 régions où elles seront expulsées. Des milliers de personnes refusent ce prétendu choix qui nie l’évidence : leur désir de rester à Calais pour tenter, encore et encore, de passer en Angleterre. Ce que la préfète ne dit pas c’est aussi la détresse des mineur.e.s qui doivent passer devant un tribunal improvisé de personnes qui s’arrogent le droit de décider qui est mineur.e ou pas. Les recalé.e.s resteront sur place. Cette nuit ce sont environ 150 mineur.e.s qui ont dormi par terre, dans le froid, parce que leurs lieux d’hébergements dans la Jungle venaient d’être détruits.
La préfète parle des incendies qui éclatent partout sur la Jungle, relayée en ça par des portes paroles d’associations collabos comme l’Auberge des Migrants, comme de phénomènes culturels difficiles à comprendre pour nous (comprendre, blancs, occiddentaux) de personnes qui quittent leurs domiciles. Pourtant plusieurs témoignages d’activistes témoignent que de nombreux départs de feux sont difficilement compréhensibles, des lieux opportunément situés près des entrées, des flics. Les pompiers n’interviennent pas, ou peu, c’est bien pratique de laisser le feu faire le ménage dans la Jungle...
Ensuite il n’y a plus qu’à envoyer les équipes de démolition sous forte protection policière, et là on y va au bulldozer, on n’est plus dans l’opération de com’ de mardi avec 20 keufs au pied de biche pour démonter une cabane...
Ca y’est... on arrive au moment où ça craquele... et c’est de moins en moins visible médiatiquement puisqu’il semble que les médias aient eut les images dont ils avaient besoins les premiers jours et qu’ils sont de moins en moins présent. Ou bien ils continuent comme Le Figaro à titrer que les expulsions continuent de se dérouler dans le calme en s’appuyant sur les chiffres du nombres d’exilé.e.s "mis.e à l’abri" en partant pour les CAO.
Et puis bien sur le souhait de transparence et d’opération en douceur annoncé par le gouvernement... Hier, la jungle étaient entourés de camion de CRS, l’accès aux journalistes étaient bloqués. Parce que les travaux de démolitions ont commencés. Une démolition qui se veut "humaine","non violente" ... on nous ressort le même schéma hypocrite que lors de la démolition de la partie sud :
Selon le Nouvel Observateur (à propos des travaux de démantelèment de mardi) :
À la main, aidés d’un pied de biche et d’une tronçonneuse, des ouvriers d’une entreprise de nettoyage, en combinaison orange fluo avec casque et gants de protection, ont commencé à déblayer tentes et cabanes. Sur le chantier, une petite tractopelle était utilisée uniquement pour déverser les débris dans des bennes, l’objectif étant de ne pas donner l’image d’une destruction forcée. Certains migrants semblaient toutefois tétanisés devant l’opération.
Les bulldozers, qui donneraient une image médiatique "trop choquante" sont remplacés par des travailleurs de Sogea (filiale de Vinci) (au passage on image que c’est encore un contrat juteux pour les entreprises) et des pelles mécaniques. Et on veut nous faire croire que la main remplaçant la machine, ce n’est pas la destruction de milliers de vie qui est en court.
Hier, le calme décrit était tout à fait relatif. Dans les files, ça se bouscule, les mineurs ont pris à partis les associations. Ils refusent d’être traités comme des objets, de ne pas comprendre, de ne pas savoir. L’organisation logistique de l’état ne répond pas comme prévu à une problématique humaine. La solution : les CRS... à lire sur Passeurs d’hospitalités
MAJ 17H20
Dans l’après-midi, une manifestation des femmes du centre Jules Ferry est partie en direction du hangar de tri. Elles demandent le droit à aller en Angleterre, et scandent des slogans comme "« where is the humans right »" "« please, england help all the womens »" . Une vidéo de jungle news relayé sur passeurs d’hospitalité
On met aussi un lien vers une video de S.Tephano : Petit guide pratique pour déguiser la destruction d’un camp de migrant.e.s en une opération humanitaire _
MAJ 10h20 NOUVELLES DE LA PREMIERE JOURNEE D’EXPULSION
La journée d’hier s’est passée "dans le calme" selon les médias. Comme si ce calme pouvait justifier ces expulsions et ne cachait pas de la peur, de l’incompréhion, un manque d’information pour beaucoup de personnes.
Un calme qui ne prend pas en compte les nombreuses personnes qui ne se sont pas rendues dans la file d’attente pour monter dans un bus mais qui ont essayé de s’éloigner de la jungle pour aller se cacher ailleurs, essayer de passer vers le rêve lointain de l’angleterre, les nombreuses personnes qui sont restées dans la jungle, souvent d’origine Afghans parce qu’elles craignent un renvoi vers leur pays d’origine. Peu de médias ont relayé cette information. Cette peur s’appui sur l’accord entre l’union européenne et l’afghanistan passé au début du mois d’octobre prévoyant le renvoi de 80 000 personnes d’origine afghan vers ce pays. Peu importe que nombres d’entre eux ne connaissent même pas ce pays parce qu’ils et elles sont nées sur les routes migratoires. Peu importe que ce pays soit en guerre, peu importe qu’ils et elles aient risqué leurs vie pour arriver jusqu’ici, peu importe qu’on ne leur ai pas demandé leur avis...
A la signature de ce traité, des migrant.E.s afghan.E.s ont fait une manifestation à Paris. Leurs revendications en texte et vidéo sont à voir sur passeur d’hospitalité.
Avoir confiance dans la parole du gouvernement ?
Il est important de rappeler que le gouvernement, par la voix de B. Cazeneuve à annoncer que les personnes qui partiraient en CAO ne serait pas Dubliner (renvoyer dans le premier pays dans lequel elles ont données leur empreinte). Cette déclaration n’a été faite qu’à l’oral, de la même manière qu’elle avait été faite pour les expulsions de la partie sud en février dernier.
Hors, lors des ces précédentes expulsions, il a été rapporté plusieurs histoires de personnes ayant été dubliné à leur arrivé dans les CAO... A lire ici ou là
Egalement, depuis la semaine dernière les affirmations du gouvernement se contredisent et changent chaque jour. On ne sait toujours pas si les personnes qui ne souhaitent pas partir en CAO seront envoyées de force dans les Centres de rétentions administratifs. Il semble en tout cas, selon les camarades de Calais MIgrant Solidarity présent sur place que hier le choix de partir de la jungle sans aller en CAO n’était pas possible. « Toutes les habitantes du bidonville sont bloquées dans le périmètre contrôlé par les keufs. Elle ne peuvent passer les barrages policier qui les empêchent de se rendre en ville. »
LES RASSEMBLEMENTS DE SOUTIEN :
Un rassemblement a eu lieu hier devant la préfecture de Nantes hier soir. Environ 200 personnes étaient présentes ainsi qu’un dispositif policier important.
Des lectures ainsi que des informations sur la première journée d’expulsion à Calais ont été données.
Lors de ce rassemblement 4 camarades ont été arrété.E.s et ils semblent qu’il y ait au moins eu une garde-à-vue, les trois autres ont eu droit à une "vérification d’identité" autrement dit la poursuite du fichage de toute personne qui s’oppose et dénonce les politiques gouvernementales !
Un appel est lancé à se réunir tout les soirs de la semaine à 18h devant la préfecture de Nantes. D’autres villes donnent également des rendez-vous. On vous invite à les rejoindre et à crier le rejet des politiques xénophobes et racistes, à lutter contre tout les facismes.
L’ARRIVEE DANS LES CAO EN REGION PAYS DE LA LOIRE
Autres informations importantes : des migrant.e.s sont arrivées au centre CCAS de St Brévins les pins. Malheureusement l’accueil n’a pas pu être à la hauteur des envies, la nouvelle de leur arrivée ayant été donné trop tard.
Un dispositif policier digne de l’accueil à la française dont nous font preuve le gouvernement et autres partis politiques depuis un certain temps était par contre présent... plus de 100 agents avec flashball, gardes-chiens et une impossibilité pour les soutiens d’approcher du CCAS pour accueillir les réfugiés.
Une poignée de fachos présents aussi mais vite repartis.
Un appel est lancé pour vendredi 28 Octobre à partir de 19h devant le CCAS pour soutenir les réfugiés et exprimer le refus du fascisme et des frontières ! Par contre, vu le dispositif policier qui risque d’être présent, rendez-vous est donné pour un départ vers le CCAS à partir du casino de saint brévin l’océan.
Mais il est certainement possible et souhaitable d’aller rencontre ces personnes dès que possible. Surtout que les fafs de Saint Brévins ont l’air d’être bien présent...
A 20h, Cazeneuve a annoncé que 1 918 migrants avaient quitté Calais au terme de cette première journée d’évacuation de la « jungle », à bord de 45 cars, partis vers 80 centres d’accueil et d’orientations, dans onze régions de France. Il a par aileurs indiqué que 400 migrants mineurs avaient pour leur part été orientés vers le centre d’accueil provisoire (CAP), qui leur est maintenant consacré.
Si les premiers jours seront évacuées des personnes "volontaires" (entre guillemets parce que leur souhait premier est bien de passer en Angleterre, et pas d’être répartis sur le territoire français), il est assez évident qu’à partir de mercredi-jeudi au plus tard l’opération prendra un tournant plus policier. Il est essentiel de ne pas laisser seules les personnes qui refuseront l’évacuation par la force, il n’est pas trop tard pour se rendre sur place. De nombreux témoignages prouvent qu’il est encore (lundi soir) possible de rentrer dans la jungle en contournant le dispositif policier. Il est possible de manifester partout son dégoût contre cette expulsion déguisée en opération médiatique et humanitaire.
Toute la journée, en plus de l’opération d’évacuation, les policiers multiplient les contrôles au faciès, autour de la Jungle, à la gare. En effet, il semble que "la moitié du dispositif policier sera utilisé pour empêcher les exilé-e-s de s’installer ailleurs dans le Calaisis, ce qui signifie contrôles au faciès dans les gares et dans les rues, arrestations, possibles violences, expulsion des nouveaux lieux où les exilé-e-s tenteront de se mettre à l’abri".
vu sur https://passeursdhospitalites.wordpress.com/ Un arreté prefectoral anti-No Border vient de sortir : "Pour être présent dans le large périmètre où se déroulent les opérations, il faut soit faire partie des « occupants ayant leur résidence principale au sein de la zone d’accès réglementé » – comprendre « les migrant-e-s », lesquel-le-s sont identifié-e-s au faciès, mais ça la préfecture n’a pas le droit de le dire – soit avoir une accréditation délivrée par la préfecture. Toute autre personne se trouvant sur les lieux est passible de six mois de prison et de 7500 € d’amende en vertu de la loi du 3 avril 1955 portant sur l’état d’urgence (on applique à une opération présentée comme humanitaire à Calais une législation adoptée dans le contexte de la guerre d’Algérie).
arreté à télécharger ici
Les expulsions de la "jungle" ont commencé tôt ce matin avec des personnes faisant la queue dès le milieu de la nuit pour monter dans un bus, d’autres faisant leur bagages pour fuir et la jungle et les CAO avec les risques qu’ils représentent de déportation dans les semaines à venir.
Le comité anti-faciste Sud-loire à écrit un appel à rassemblement pour accueillir les migrants qui arriveront au centre CCAS de St brévins-les-pins dès que nous auront l’information de leur jour et heure d’arrivée. Ils proposent une analyse de l’accueil à la française et des liens entre système capitaliste, phénomène migratoire et montée du racisme dont voici quelques extraits :
Sous prétexte de leur donner des conditions dignes, il sera proposé aux migrants de monter dans un bus parmi la centaine qui sera déployée pour partir dans un coin de France qu’ils n’auront aucunement choisi pour retrouver souvent un racisme et une xénophobie de plus en plus décomplexée !
Après avoir parcouru des milliers de kilomètres pour fuir la misère, la guerre, la torture, la privation de leurs libertés fondamentales, après s’être arraché à leur terre et leur famille pour survivre tout simplement et souvent pour aider les proches qui sont restés dans le pays, nous proposons aux réfugiés de briser leur espoir et de leur montrer le vrai visage du monde occidental : on veut bien de vous si vous la fermez, si vous restez isolés, si vous travaillez pour un sou dans des restos de luxe pour bourgeois, si vous acceptez que vous êtes des "citoyens" qui avez plus de devoirs que les citoyens lambdas mais sans leurs droits, si vous acceptez d’être déplacés, humiliés et réprimés comme on peut le faire face à du bétail qui ne rentrerait pas dans le rang et qui refuse sa fonction productive obéissante !
ou encore
Nous sommes tellement cyniques, inhumains et hypocrites ! Nous créons les conditions de leur misère, nous leur exportons nos guerres pour nos ressources stratégiques, nous graissons la patte de leurs dictateurs et bourreaux (cf la Françafrique), nous pillons leurs ressources naturelles en détruisant leurs espaces de vie et nous les exploitons dans nos usines délocalisées pour la continuation de notre croissance économique et nous crions au scandale dès qu’à peine quelques milliers d’entre eux demandent asile en Europe ! L’Europe est une forteresse d’institutions et de "citoyens" gavés de leur richesse, prête à tout pour ne pas partager le gâteau et le défendre à tout prix, mais bien contente d’aller y trouver tous les ingrédients dans les pays du tiers-monde et ce en détruisant la vie de millions de personnes !
La grande menace qui sourde derrière ce cynisme économique et étatique est qu’il donne caution au thèses du fascisme. Pour le fascisme, le vrai ennemi ce n’est pas tant le capital et encore moins l’état, mais bien "les hordes de barbares qui veulent assaillir l’Europe et violer nos femmes" (propos entendus).
En tout cas à Calais le fantasme du "zadiste" est très fort : le torchon local ne cesse d’agiter le spectre des méchants activistes radicaux (la Voix du Nord, les Zadistes de Notre-Dame-des-Landes veulent perturber le démantèlement de la jungle. Dans l’édition d’aujourd’hui ils estiment à 2OO les militant.e.s "zadistes" et/ou "No Border" présent.e.s dans la lutte. Interrogé par leurs soins, Cazeneuve déclare :
« Les No Border sont des cyniques qui instrumentalisent la misère d’hommes et de femmes désespérés. Leur démarche ne relève pas d’une logique humanitaire. Nous ne les laisserons pas compromettre une opération digne de mise à l’abri et nous avons mobilisé les policiers et les gendarmes nécessaires, que je remercie pour leur engagement. Force restera à la loi. »
Aussi dégueulasse le discours de certaines associations, ainsi, par
crainte de voir arriver des activistes prêts aux affrontements, les bénévoles de l’Auberge des migrants ne distribuent plus de laisser-passer pour le camp aux arrivants. « Même si cela peut arriver », Jean-Claude Lenoir, pour Salam, ne croit pas à des contestations. « Les gens (les personnes migrantes) n’ont pas envie de se laisser manipuler par des gens avec des ambitions bassement politiques, quelle que soit leur étiquette
La solidarité est une arme et tant mieux s’ils craignent la nôtre !!!
En tout cas ils s’étonnent moins de la présence des 700 journalistes venus couvrir "l’évènement", et qui, toute honte bue, se balladent partout caméras en mains, sans rien respecter de la souffrance des gens. Une d’elle cependant, reconnait dans la Voix du Nord que l’opération semble avoir été pensé plus pour les journalistes que pour les migrant.e.s... on n’en doutait pas une seconde !
témoignage lu sur le blog passeurs d’hospitalité :
"Une atmosphère étrange dans le bidonville pour la dernière soirée avant le début de l’expulsion, comme une ambiance de fête, avec de la musique et des rires, mais dont on sent qu’ils cachent l’émotion, qui remonte sur certains visages jusqu’au bord des larmes. On veille, comme à la veille de quelque chose. Les tentatives de passage se feront plus tard dans la nuit. On hésite, on se ravise, on décide, que faire. Des gens sont sur la butte face à la rocade et à la police, qui a commencé tôt à bombarder le bidonville à la grenade lacrymogène pour cette dernière soirée".
Les expulsions commencent demain, lundi 24 octobre. On relaie un texte de Calais migrants solidarity qui présente l’organisation annoncé par le gouvernement
Et des textes déjà diffusé appelant à des actions de solidarité :
"Ni ici, ni à Calais. Ne pas rester silencieux"
un appel à actions de solidarité : Get ready, get angry