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vendredi 21 octobre 2016
C’est une question que beaucoup se posent, nous apportons donc des éléments de réponse.
Si vous n’êtes pas à Calais.
Le gouvernement essaye de faire passer la destruction de l’équivalent d’une petite ville et le déplacement forcé de sa population en opération humanitaire. N’hésitez pas à faire circuler largement l’information sur ce qui se passe réellement à partir des sources que estimez fiables, par mail, par les réseaux sociaux, par les autres canaux à votre disposition.
Plusieurs appels à rassemblement partout en France circulent pour le soir du premier jour de l’expulsion et pour le samedi suivant. La date du 24 octobre se précisant des appels circulent en ce sens. Rejoignez les rassemblements déjà organisés ou regroupez-vous pour en organiser dans votre localité si rien n’est encore prévu.
Les personnes expulsées du bidonville de Calais vont être envoyées dans 160 Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO – voir ici, ici, ici et là) partout en France (sauf Île-de-France et Corse), qui s’ajouteront aux CAO déjà existants. Vous aurez donc fatalement un CAO pas trop loin de chez vous. Nous n’avons pas la liste de ces centres. Vous pouvez avoir des informations par les pages facebook Info CAO par grande région et par la page facebook générale Info CAO https://www.facebook.com/Info-CAO-484548968414251/, par les associations de votre région comme la Cimade, ou par la presse. Il est important de savoir ce qui se passe dans ces CAO, ce que deviennent les personnes, s’il y a des risques d’expulsions vers d’autres pays, si les personnes ont besoin d’un soutien sur place ou pour revenir vers Calais. Si des associations sont déjà actives par rapport à un CAO, prenez contact avec elles.
Des places ont été libérées dans différents centres de rétention pour des personnes expulsées de Calais, soit venant directement de Calais soit venant des CAO. Vous trouvez dans ce document une carte des centres de rétention, ainsi que d’autres informations, pour savoir s’il en existe près de chez vous. Vous pouvez prendre contact avec les associations ou collectifs impliqués sur le sujet pour les aider dans leur action.
Les personnes dont le projet n’est pas de rester en France et qui veulent aller au Royaume-uni ne resteront pas dans les CAO, et tenteront de revenir à Calais ou de rejoindre d’autres campements à la frontière britannique. Il est probable que des contrôles au faciès et des arrestations auront lieu dans les gares et les trains en direction de Paris et du littoral. Si vous êtes témoin de contrôles au faciès, d’arrestations, de comportements agressifs ou violents de la police, rédigez un témoignage précis et circonstancié (lieu, date et heure, policiers impliqués, description des faits) et saisissez le Défenseur des Droits : http://www.defenseurdesdroits.fr/fr/saisir-le-defenseur-des-droits. Vous pouvez aussi communiquer ces informations aux associations de défense des droits de l’homme et des droits des personnes étrangères de votre voisinage. Il serait souhaitable que des vigies citoyennes se mettent en place dans les principales gares.
Si vous êtes à Calais.
Il est important qu’un maximum de personnes puissent voir les conditions réelles de l’évacuation et de la destruction du bidonville, et donc puissent être présentes sur place et aux alentours. Il est par contre probable que la police bloquera les accès pour éviter qu’il y ait des témoins.
La moitié du dispositif policier sera utilisé pour empêcher les exilé-e-s de s’installer ailleurs dans le Calaisis, ce qui signifie contrôles au faciès dans les gares et dans les rues, arrestations, possibles violences, expulsion des nouveaux lieux où les exilé-e-s tenteront de se mettre à l’abri. Vous pouvez également envoyer vos témoignages au Défenseur des droits : http://www.defenseurdesdroits.fr/fr/saisir-le-defenseur-des-droits. Toute forme de veille citoyenne est la bienvenue.
Les exilé-e-s ne s’arrêteront pas de venir à Calais, et une opération à grand spectacle du gouvernement ne stoppera pas les mouvements migratoires. Il est donc fondamental que la solidarité et la veille citoyenne continuent au-delà de l’expulsion.
Article publié à l’origine sur Passeurs d’hospitalité