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lundi 24 octobre 2016
(parole de réfugié syrien)
« J’ai fui mon pays pour fuir les bombardements et les massacres, si j’avais su ce qui m’attendait en France, je serais resté là-bas . »
(phrase d’une affiche officielle de la ville de Béziers et sentence de plus en plus communément admise)
« Les migrants nous envahissent ! »
- Depuis le continent, Calais est un point de passage privilégié vers l’Angleterre. Les camions de marchandises circulent en permanence. L’Eurostar file à toute allure par le tunnel de la Manche. Les bateaux larguent les amarres plusieurs fois par jour, dans un sens comme dans l’autre. Facile de traverser quand on est muni-e d’un passeport d’un pays de l’espace Schengen. Les Européen-nes « légitimes » peuvent aller où bon leur semble grâce aux hasards de leur naissance.
Contrairement aux idées reçues, les migrant-es ne sont pas une armée de zombies surgissant de nulle part. Ces personnes fuient des zones de guerres, des régimes totalitaires, des endroits où la vie leur était insupportable, ou pour d’autres raisons qui leur appartiennent et que nous pouvons comprendre. Il leur a fallu traverser des continents et des mers à la merci des mafias et des polices pour arriver jusqu’ici. Une fois en Europe encore, ils sont contraints à la survie face à une population au mieux indifférente, une police abjecte et une administration labyrinthique. Ils doivent se battre contre l’image largement diffusée par les médias de terroriste, de voleur, de criminel en puissance. Leur arrivée ici découle de conflits géopolitiques complexes. L’État français en est un des responsables, de par son passé de puissance coloniale et de par sa politique néo-colonialiste actuelle. Cette dernière le guide notamment dans les guerres et interventions militaires internationales qu’il mène en Afrique (Centrafrique, Sahel, Somalie, etc.) et au Moyen-Orient (Syrie, Irak, Lybie, etc.)
Des réfugié-es se retrouvent bloqué-es aux frontières. À Calais ou ailleurs, les migrant-es se regroupent pour pouvoir gérer collectivement leurs santés, leurs quotidiens, leurs papiers et les possibilités de circuler : être ensemble pour recréer des solidarités. Cependant, l’État nie la liberté de circulation de centaines de milliers de personnes, créant des situations intolérables de misère et d’oppression. Il crée une situation de ségrégation, et les habitant-es de la « jungle » de Calais subissent quotidiennement le harcèlement de la police et de groupes d’extrême-droite.
Le gouvernement a décidé de raser la « jungle » pour « gérer » le « problème » que les réfugié-es lui posent, en les plaçant dans des centres d’accueil dans l’attente que soit traitée leur demande d’asile. La volonté de l’État est d’éparpiller les migrant-es au quatre coins de la France pour compliquer leur route et dissoudre le-dit « problème ». En ce moment, la plupart des demandes d’asile sont rejetées. Les personnes déboutées du droit d’asile vont être illégalisées, enfermées puis déportées comme l’État a coutume de le faire avec les sans-papiers. L’État veut supprimer la « jungle » pour mieux contrôler/expulser ensuite, en aucun cas pour des raisons « humanitaires », comme le soutient sans scrupule le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.
Aucune existence n’est illégale. Nous sommes contre l’expulsion de Calais. Nous sommes contre la politique migratoire raciste et xénophobe de l’Union Européenne et celle de l’État français en première ligne. Pour que cela ne se passe pas dans l’indifférence totale ou noyé dans un flot d’information, et en soutien aux exilé-es :
Rendez-vous le soir du début des expulsions à 18 h devant le local du PS à Douarnenez
Rendez-vous le samedi suivant le début des expulsions à 15h place de la préfecture à Quimper.