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Nous ne voulons pas d’un nouveau martyr !

jeudi 12 avril 2018

Il y a plus de trois ans, dans le Tarn, Rémi Fraisse a été tué par un tir de grenade offensive. Localement, de nombreux habitants, citoyens, militants, sympathisants de la lutte contre le barrage de Sivens avaient été choqués par la violence et la brutalité déployées par l’Etat pour tenter d’imposer son projet. Une concertation est aujourd’hui en cours visant à mettre en place un "projet de territoire" durable. Mais personne ici n’oublie que le Préfet avait envoyé l’armée contre de jeunes défenseurs de l’environnement et assassiné un homme.

Il semblerait que rien n’ait changé. Alors que toutes les composantes du mouvement anti-aéroport ont fait un pas vers le gouvernement en participant aux négociations sur l’avenir de la zad et en y portant des revendications claires, celui-ci choisit d’employer la méthode forte. 2500 militaires, chars blindés, hélicoptères, maître-chiens, grimpeurs etc. Pour libérer une route, vraiment ? En piétinant des jardins potagers, en rasant des cabanes faites de bois, de terre et de paille, des serres et des bergeries ? Pur mépris des existences qui se sont construites depuis des années dans le bocage. Pire, Collomb le bien-nommé met gravement en danger des vies humaines. Les blessures par flash-ball, grenade offensive, tirs tendus de lacrymos se comptent par dizaines. Nous n’avons pas besoin d’un nouveau martyr pour avoir envie de lutter ! Que cesse ce déchaînement gratuit de violence !

L’Etat n’est pas capable de diminuer d’un iota les pesticides utilisés en agriculture malgré l’argent investi depuis des années dans le plan EcoPhyto mais il attendrait des habitant.e.s de la zad de ré-inventer l’agriculture en quelques mois ? Laissez-nous rire ! La zad pourrait être un "laboratoire" de l’agriculture de demain, mais surtout sans rien changer des règles du jeu actuelles ? Non-sens ! Comment expérimenter si on ne change rien ? Les habitant.e.s de la zad réclament à ce titre des formes juridiques plus collectives pour leurs installations ce qui est légitime quand on voit l’état de désarroi de nombreux agriculteurs isolés aujourd’hui, souvent au bord du suicide, mais la Préfecture n’en veut pas. Cela fait la différence entre une démocratie où les luttes portées par la société civile peuvent faire bouger les lignes du droit et un régime de plus en plus autoritaire et brutal.

Avant qu’il ne soit trop tard,

Stop au déchaînement de violence à l’encontre des militants sur la zad !

Stop à la destruction de tout ce qui fait la richesse de la zad !

Pour imaginer un avenir commun dans le bocage !

La ZAD vivra !

Des habitant.e.s du Tarn

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