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Communiqué suite à l’action du jeudi 12 juillet sur la rd 81

vendredi 13 juillet 2018

Ce jeudi vers 15h30 une quarantaine de personnes sont venues déployer trois banderoles au carrefour de la Saulce, sur la route départementale 81 traversant la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes. Ces banderoles dénonçaient les meurtres des policiers et de la gendarmerie dans les quartiers populaires et dans des villages. Cette action faisait suite à la mort d’Aboubacar Fofana, tué par la police le 3 juillet lors d’un contrôle routier dans le quartier du Breil à Nantes, et de Madhi Boualouan, mort quelques minutes après avoir été interpellé au Taser à Vic-sur-Aisne le 5 juillet.

Après avoir déambulé le long de la route des Fosses Noires nous nous sommes déployées sur les côtés de la rd 81 afin d’être visible des automobilistes mais sans chercher à bloquer ni restreindre l’accès à la route. Cette semaine accueillant le rassemblement des ZadenVies, un festival de rencontres, d’échanges et de transmissions autour de la ZAD, la position au carrefour nous semblait surtout opportune pour sensibiliser chacun, passants et arrivants. L’action proposait des photos de groupe à transmettre en soutien, c’est pourquoi des personnes étaient masquées et d’autres non, les deux positions étant assumées. Deux véhicules de la gendarmerie sont alors passés en reconnaissance puis se sont postés quelques mètres plus loin. Des gendarmes sont sortis de leur voiture et un gendarme portait un lance-grenade de type Cougar à la main, un autre exhibait un pistolet-mitrailleur MP5.

Les manifestantes ont continué calmement le rassemblement et ont scandé "Justice pour Abou" et expliqué le meurtre de Mahdi Boualouan. Les gendarmes se sont postés plus loin et ont mis leur casque sur la tête....On a alors vu l’hélicoptère de la gendarmerie voler très bas à la fois au-dessus du carrefour, sur le rassemblement et plusieurs lieux alentours. Nous voyons ensuite plusieurs fourgons de gendarmes mobiles se poster au sud du carrefour et apprenons dans le même temps que trois accès de la Zad (Vigneux, les Ardillières et la RD 281) sont interdits d’accès par la gendarmerie sous le prétexte fourni aux automobilistes que des occupants bloquent la route, allument des feux et caillassent depuis la route.

A ce moment-là nous sommes toujours quelques dizaines à simplement regarder les fourgons en chien de faïence.

Les gendarmes finissent par se rapprocher à une centaine de mètres au sud de la Pruche, lancent une première sommation puis projettent des lacrymos. Ils entrent dans le bois au sud de la Pruche, en font le tour puis tentent d’entrer dans la maison sans succès, tout en gazant les gens qui se trouvaient au carrefour de la Saulce. Un petit groupe de GM prend alors la direction de l’Est puis bifurque au Nord pour tenter de nasser les personnes qui se trouvent sur le chemin de suez. C’est peu après que 3 personnes se sont fait interpeller puis placer en garde à vue, pour le simple motif qu’elles ne fuyaient pas.

Les gendarmes ont alors gardé le carrefour quelques dizaines de minutes, coupant plusieurs barbelés des champs alentour, et gazant les gens qui s’y promenaient, avant de se replier vers le nord dans un gros nuage lacrymogène...

A l’heure où les manifestations semblent en voie de s’interdire à Nantes, où une déambulation également pacifique le 28 mai contre d’autres violences policières ayant mené à la mutilation de Maxime Peugeot par la gendarmerie a donné lieu à des charges aveugles de la BAC, où un barbecue en la mémoire d’Aboubakar FOFANA a été gazé par la BAC au quartier de Breil, où dans les quartiers les gendarmes mobiles et les compagnies républicaines de sécurité pratiquent des contrôles d’identité et des fouilles systématiques, où la BAC arrête et inculpe des gens en déformant les faits...On constate que sur la Zad le prétexte de la libre circulation des axes routiers est surtout utilisé pour empêcher la moindre expression revendicatrice.

Nous continuerons à laisser circuler toute personne voulant passer sur cette route sans avoir besoin que la gendarmerie nous en fasse la leçon, mais aussi à visibiliser les violences policières et militaires d’où qu’elles viennent, ainsi que notre soutien aux victimes.

Des participantes à l’action du 12 juillet 2018