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De nouveaux semis sur une parcelle "historique" et "conflictuelle" à la Noë verte

samedi 20 octobre 2018

De nouveaux semis sur une parcelle "historique" et "conflictuelle" à la Noë verte / zad

(lire également Un verger prend racine dans l’Est !)

//// Pourquoi de nouveaux semis sur des terres dites « conflictuelles » à la Noë verte ?

Ce samedi 20 octobre et à l’occasion des 3 ans de la Noë verte, nous avons resemé un mélange céréalier sur une parcelle de 6ha. Nous y avons également creusé les trous qui accueillerons 50 nouveaux arbres le mois prochain sur le verger de la bande de gazon.

Cette parcelle avait été mise en culture à l’occasion d’une mobilisation du mouvement il y a un an. Des dizaines de personnes munies de pelles et de pioches était aussi venues y préparer un verger destiné à accueillir cerisiers, pruniers, pommiers, poiriers, figuiers, châtaigniers et noisetiers. Mais l’exploitant compensé, qui exploitait précédemment cette parcelle, refusait depuis de laisser place à ces nouvelles installations... Celles-ci devraient finalement pouvoir se poursuivre ! Mais si l’exploitant a finalement accepté cette semaine de cesser de revendiquer cette parcelle, c’est parce que la préfecture lui a octroyé des terres voisines en plus. Le GAEC concerné, celui du porte-parole de l’Amelaza, est un de ceux qui va continuer à s’agrandir le plus s’il se maintient sur le reste de ces parcelles dites « historiques ».

Sur l’ensemble foncier préservé par la lutte anti-aéroport, nous contestons toujours la volonté affirmée par la préfecture lors du comité de pilotage de faire automatiquement des baux aux agriculteurs compensés sur les parcelles qu’ils cultivaient avant 2008. Ceci n’est pas équitable à partir du moment où certains de ces exploitants ont obtenu à la fois des compensations financières et des équivalents en terres à l’extérieur.

Il doit au contraire y avoir enfin un diagnostic foncier rendu public et une analyse au cas par cas pour voir si la signature d’un bail viendrait entériner un agrandissement. Dans ce cas, une plate-forme de répartition foncière équitable doit privilégier de nouvelles installations de jeunes paysan.ne.s. Nous allons continuer à nous mobiliser à ce sujet dans le semaines à venir.

Par ailleurs, jean-baptiste, qui mène le projet de maraîchage à la Noë Verte, est maintenant au terme de son parcours d’installation. La préfecture a déclaré qu’il pourrait y avoir bail dans ce cas. Il doit donc maintenant pouvoir bénéficier d’un bail et d’une autorisation d’exploiter. Les nouveaux projets agricoles menés sur la zad doivent avoir des assurances de pouvoir eux aussi se pérenniser.

/// Pourquoi un projet de verger porté par des habitant.e.s de Nantes sur la zad ?

Si nous sommes arrivés ici durant la lutte contre un aéroport c’était à la fois pour défendre des terres contre le bétonnage impliquant la disparition de terres nourricières mais également pour contrer les pratiques d’un monde qui a tant désiré cet aéroport. Encore aujourd’hui ces terres sont menacées, mais cette fois-ci par des pratiques agricoles conventionnelles qui, cherchant sans cesse à s’agrandir, débouchent sur toujours plus de densification des sols, de rareté de la biodiversité, de pollution des sols et de pénurie d’accès à la terre... les mêmes conséquences que la construction d’un aéroport.

Alors nous ne renonçons pas. Après 50 ans de luttes nous continuons à défendre une expérimentation sociale et agricole sur ce territoire tout en liant et renforçant une agriculture paysanne à échelle humaine qui pousse à de nouvelles installations.

Le verger en est une, ancrée localement, qui a tout son sens à l’endroit précis où elle est située :

- Le champ que nous défendons se trouve à proximité de la Noë Verte, lieu de vie et de multiples activités agricoles et para-agricoles : maraîchage, élevage, apiculture, miellerie, conserverie.
- Celui-ci contient une mare de grand volume, qui a permis d’arroser les arbres fruitiers durant tout l’été, sans que l’on constate d’abaissement significatif de son niveau d’eau.
- Le verger a été mis en place par des membres des GASE (Groupement d’Achat Service Épicerie), réseau d’épiceries autogérées réparties sur le territoire du pays nantais qui réunissent des centaines de foyers. Les GASE visent à promouvoir un rapport à l’alimentation en rupture avec les modes de consommation dominants. Ils privilégient une logique de circuits courts ainsi qu’une production respectueuse de l’humain et de l’environnement.

Plus d’une trentaine d’arbres ont su s’adapter sans produits chimiques et sont prêts à affronter un nouveau cycle de saisons. 50 nouveaux arbres seront donc plantés cet automne.