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Conseils antirep en vue de l’acte IV dans toute la fRance

vendredi 7 décembre 2018

Conseils en manif - avril 2018

Prenons nos précautions quand on sort pour une manif, une action, ou autre. Face à la police, face à la justice... réduisons les risques !

Quelques conseils...

... AVANT LA MANIF

Éviter de venir seul.e. Former des binômes ou trinômes (personnes se connaissant et ayant les mêmes objectifs), si possible venir en plus grand groupe et fixer un rencard d’après-manif pour voir si tout le monde va bien et même témoigner.

Éviter d’amener agenda, carnet d’adresses, tracts et papiers personnels. Faites vos poches pour vous assurer de ne rien avoir de compromettant (couteau suisse, boulette de shit oubliée, ...). Il est important d’avoir de l’eau et il peut être utile d’avoir quelque chose à grignoter. Les nasses policières peuvent être longues. L’alcool n’est pas une très bonne idée, cela favorise la déshydratation et le risque d’hémoragie en cas de blessures. Prendre de l’argent liquide, ça peut toujours servir. Les portables sont pratiques (garder en tête la géolocalisation), mais attention à les éteindre en cas d’arrestation. Un foulard peut être utile, ainsi que du sérum physiologique. Avoir des chaussures adaptées et éviter de porter des vêtements trop amples. Si on a les cheveux long on peut les attacher, et si cela est possible il est mieux de laisser boucles d’oreilles et piercing à la maison. Emporter le nom ou le numéro d’un avocat et de la commission anti-répression (si elle existe).

Trousses de secours

Il est important d’avoir toujours sur soi de quoi soigner de petites blessures, qu’elles soient le fait de la répression policière ou de simples accidents. Pensez par exemple à du sérum phy ou un produit pour les yeux, de quoi faire un pansement d’urgence si vous êtes séparéE de votre secouriste ; une bande, quelques compresses... Essayez d’avoir dans chaque groupe quelqu’un ayant des notions de secourisme, et une trousse de secours complète, avec des gants stériles, des pansements, des compresses, des bandes stériles, du coton, des antiseptiques et les médicaments classiques contre les maux de tête, les problèmes digestifs...

... PENDANT LA MANIF

Rester mobile et attentif.ve à « l’environnement » : "forces de l’ordre" (CRS, BAC, RG...), vidéosurveillance urbaine, téléphones portables, go-pro ... Avec leurs caméras, les flics fichent les manifestant.e.s, se masquer le visage peut être utile ; dans certaine situations cela parait indispensable. Essayer d’évaluer avec votre trinome des "portes de sorties" dans chaque nouvelles situations.

La première arme de la police c’est la peur. Sirènes, fusées, grenades et intimidations orales sont surtout des techniques de dissuasions. Face à cela, essayer de rester le plus calme possible, même dans les mouvements de foule ; éviter de crier ou de courir inutilement (cela augmente le stress collectif). Ne pas céder à la panique... La peur est naturelle mais on peut apprendre à la canaliser (chanter ensemble, crier des slogans, se regrouper...).

Une charge de police dépasse rarement 50 m donc il est inutile de courir plus loin ; il vaut mieux marcher groupé.e.s et éviter de laisser des personnes isolées derrière le groupe. La BAC est souvent là pour interpeller : ils agissent en roue libre avant de se replier derrière les lignes de CRS/GM, rester groupé.e.s face à elle, former des chaînes si nécessaire, c’est un bon moyen d’éviter les arrestations.

Rester toujours attentif.ve aux autres manifestant.es : l’entraide est essentielle. Si on voit une arrestation, on peut s’y opposer en agrippant la personne et en interpellant les gens autour. Mais attention, ça ne sert à rien de jouer les zorros... et de se faire serrer aussi.

Si rien ne peut être tenté, essayez de trouver des infos puis transmettez les à la commission « anti-répression ». Si il n’y en a pas, contactez-nous. Cela aide à accélérer l’aide juridique (préparer un dossier, discuter de la défense...) et l’ami.e incarcéré.e se sentira moins seul.e. Si on est arrêté.e, se signaler aux témoins, et éviter les insultes et les coups : l’« outrage et rébellion » est l’arme judiciaire préférée des flics pour charger un dossier.

En cas de nasse d’une partie des manifestant-es c’est presque toujours une bonne idée de rester en soutien à l’extérieur de la nasse. Ça réchauffe les coeurs et ça peut désorganiser la police.

Les lacrymos sont souvent très localisées, il suffit de se décaler de quelques mètres pour les éviter. En cas de gazage, respirer par la bouche au travers d’un tissu imbibé d’eau (attention ! si le citron fait du bien sur le coup, l’association citron+lacrymos est très nocive). Les lacrymos collent à la peau et aux tissus, il faut donc éviter de se toucher les yeux et les lèvres avec des mains ou des vêtements contaminés. Se rincer la peau avec de l’eau. Pour les yeux, le mieux est le sérum physiologique, sinon on peut utiliser de l’eau (éventuellement mélangée à du Malox).

... EN CAS DE GARDE A VUE

La durée maximale d’un contrôle d’identité est de 4 h ; une garde-à-vue peut durer 24 h, prolongeables jusqu’à 48 h. Depuis la réforme de la GAV en 2011, il est possible d’exiger la présence d’un avocat dès le début de la GAV et pendant les interrogatoires ; il a 2 h pour arriver. Dans les faits, les flics peuvent insister pour commencer sans lui, sous prétexte qu’il n’est pas joignable, et débuter une audition. Ne pas céder sur ce point. Rester vigilant.e même en présence d’un avocat : un avocat peu soucieux de la situation vous conseillera peut-être de tout dire, ou de donner votre ADN… Demander à voir un médecin (si cette demande n’est pas satisfaite il y a vice de procédure... et ça fait toujours du bien de rencontrer des gens).

Il faut savoir que tout ce que vous direz lors d’une audition sera utilisé ensuite par un juge pour vous condamner. La loi n’oblige qu’à donner ses noms, date de naissance et adresse. Une des techniques policières employées est de vous inciter à reconnaître ce qui vous est reproché pour sortir plus vite de garde à vue. Accepter est un mauvais calcul.

Malgré toutes les pressions des flics on a évidemment le droit de ne rien déclarer. Attention, les flics manipulent souvent les Procès-Verbaux, il faut bien les relire avant d’éventuellement les signer. Il est quasi impossible de revenir, lors d’un procès, sur des déclarations faites au cours d’une garde à vue.

Le fichage génétique (ADN) est un grand pas vers la surveillance totale. Même si refuser de donner son ADN aux flics constitue un délit (un an de prison et 15 000 euros d’amende), les poursuites ne sont pas systématiques, et les condamnations sont souvent légères ( une amende de quelques centaines d’euros...) quand la.e prévenu.e invoque un refus du fichage génétique et est soutenu.e par des associations, syndicats… Là aussi, la Caisse de Solidarité ou - s’il y en a une - la commission « anti-répression » de votre mouvement sont là pour organiser la solidarité en cas de condamnation pour refus ADN.

En règle générale il vaut mieux demander à reporter la comparution immédiate pour préparer sa défense car les condamnations sont en moyenne plus lourdes lors de celles-ci. Il faut que vous jugiez selon la gravité des faits, le contexte de l’arrestation et les garanties de représentation (information qui prouvent que vous ne risquez pas de ne pas vous présenter à votre jugement : attestation de travail, formation, logement...) que vous pouvez fournir, on encourt alors le risque d’une détention préventive (quelques semaines). D’où l’importance aussi de préparer un dossier solide lorsque vos ami.es sont arrêté.es pour confirmer les garanties de représentation.

... APRES LA MANIF

Changer ses vêtements si nécessaire, éviter de rentrer seul.e chez soi. S’assurer que les membres de son trinome sont eux aussi bien rentrés. C’est souvent bien de trouver un moment pour discuter de la manif et de nos ressentis, et pour s’organiser pour la prochaine !

[Repris de Paris Luttes : https://paris-luttes.info/conseils-en-manif-septembre-2017-5083?lang=fr}

Sortez couvert.e.s (V3 - dec 2018)

Le groupe légal de la Coordination contre la répression et les violences policières (*) vient d’éditer la version 3 de sa brochure « Sortez Couvert.e.s » - décembre 2018 (format A5 recto-verso)

Le groupe de soutien pourra organiser des permanences téléphoniques lors de moments particuliers (annoncés sur PLI régulièrement). Le numéro de téléphone cité plus bas ne sera donc pas activé en permanence. Contactez nous aussi par mail à stoprepression(AT)riseup.net.

A TELECHARGER format A5 SORTEZ COUVERT.E.S

Si ... tu es témoin d’une interpellation ou de violences policières, tu cherches des nouvelles de proches qui ont été interpellés ou dont tu es sans nouvelles, ou pour d’autres urgences, appelle : 07 53 13 43 05 Attention, au tél : ne pas donner de noms ou de détails qui pourraient être dangereux pour les personnes interpellées. Pour les autres cas, envoie un mail à : stoprepression(AT)riseup.net

Caisse de soutien, pour soutenir les interpellé.e.s : bit.ly/stoprep

En cas de contrôle d’identité ● On peut être retenu.e par des flics lors d’un barrage, en nasse, ou au poste pour une « vérification d’identité » ?. Au delà de 4 h, les flics doivent te libérer ou te placer en garde à vue. ● Avoir ses papiers sur soi n’est pas une obligation ; le refus collectif de montrer ses papiers, ou le choix de ne donner que son nom, peut être une stratégie ; ne rien déclarer sans la présence d’un avocat.e est le plus prudent. ● Évite d’aller en manif avec ton téléphone. Si tu l’as, éteins-le au plus vite. Et refuse de leur donner accès au contenu (photos, vidéos, textos) ou tout élément sur tes identités numériques.

En Garde à vue ● En garde à vue (GAV), la police doit te proposer l’aide d’un.e avocat.e, de voir un médecin et d’appeler des proches (attention : le groupe légal n’est pas considéré comme « un proche »). ● Des noms d’avocats circulent, il faut n’en retenir qu’un seul (et le barreau auquel il/elle est rattaché.e). Les flics savent comment joindre l’avocat.e, tu n’as pas à donner son numéro. ● Contrairement à ce que les flics peuvent dire, un seul avocat peut représenter plusieurs personnes interpellées en même temps ; si refus, insister ! ● Tu as le droit de voir ton avocat.e seul.e pendant 30mn avant d’être auditionné.e. ● Parler en GAV, c’est mettre soi-même ou les autres en danger. C’est un droit de garder le silence face aux flics (« je n’ai rien à déclarer »). Stratégie à affiner pendant l’entretien privé avec l’avocat.e, notamment sur ce qu’il conviendra de dire à la justice en cas de procès. ● Les flics chercheront à fouiller dans ton téléphone, en menaçant de te le confisquer si tu refuses. Dans certains cas, ne pas donner son code PIN est un délit. Mais en GAV, les flics doivent avoir un papier précis du procureur ou d’un juge pour pouvoir l’exiger. Comme tu ne pourras jamais voir ces documents en GAV, garde le silence et ne leur donne pas ton code. ● Accepter le prélèvement ADN et la « signalétique » (photos, empreintes digitales) ne te fera jamais sortir plus vite ! C’est un délit de refuser. Mais s’opposer au fichage généralisé est un acte politique qui peut établir un rapport de force au service d’une défense collective. ● Signer les PV peut t’empêcher de revenir sur ce que tu as subi. Tu as le droit de ne pas signer : cela n’aura pas de conséquences malgré ce que diront les flics.

Attention à la comparution immédiate ● À l’issue de la GAV, si tu es « déferré.e » devant la justice (procureur), il vaut mieux refuser d’être jugé en « comparution immédiate » (voir avec l’avocat.e pendant l’entretien en GAV), procédure express qui ne permet jamais de préparer sa défense. ● Devant les juges, ton avocat.e demandera un « renvoi » pour un procès ultérieur. ● L’enjeu est alors d’éviter la « détention provisoire » (en prison) avant ce procès. ● Pour cela, l’avocat.e devra fournir des « garanties de représentation » (papiers attestant d’un logement, travail, formation ou études) afin de s’assurer de ta présence le jour de l’audience. ● Pense à préparer ces « garanties » à l’avance : confie-les à des proches qui pourront les communiquer au plus vite à l’avocat.e ou au groupe de soutien (via nos mail et n° de tel). ● Juger selon la situation sociale des personnes est la marque d’une justice de classe. Refuser ce jeu des garanties, ou des « questions de personnalité » lors du procès, relève de l’acte politique. Si tu es mineur.e ● On est mineur.e jusqu’au jour de ses 18 ans mais la procédure peut varier selon l’âge. ● En cas de GAV, les flics doivent contacter tes parents et leur rappeler leurs droits. ● Une GAV dure en général 24h (13-18 ans) ; pour les 10-13 ans, c’est une « retenue » de 12h. ● Sont obligatoires la présence d’un.e avocat.e, la visite d’un médecin et l’enregistrement vidéo de tes auditions. ● L’avocat.e peut être désigné.e par toi, tes parents, ou sera commis d’office. Le groupe de soutien peut en fournir un.e si les proches le contactent au plus vite. ● Un.e mineur.e ne peut pas être jugé en « comparution immédiate », mais dans certains cas une procédure similaire est possible, laissant peu de temps pour organiser sa défense.

Les principes de la défense collective ● La « justice » laisse les prévenu.es seul.e.s face à leurs actes présumés, écartant toute défense commune, concertée et politique. La réponse doit être large, auto-organisée et réinvestie par le plus grand nombre sans la réserver aux spécialistes, militants ou avocats. ● La défense collective suppose de ne pas choisir entre de supposés « bons » ou « mauvais » manifestants : la défense de l’un.e ne doit pas mener à la mise en cause d’autres. ● En contactant le groupe de soutien, la personne ou ses proches peuvent être mises en relation avec des avocat.e.s, obtenir conseils afin d’organiser collectivement sa défense. ● Le groupe de soutien n’est pas pour autant un prestataire de service : il souhaite surtout construire ensemble, avec les réprimé.e.s, une défense politique. Toute personne concernée est donc invitée à le contacter. ● La défense se prépare dans un dialogue à trois (prévenu.e, avocat.e et groupe de soutien). Le/la prévenu.e aura le dernier mot sur la stratégie. L’avocat.e devra adapter ses pratiques. ● Le groupe de soutien alimente une caisse collective qui permet d’aider celles et ceux qui en ont besoin à régler les frais de justice : faites circuler le lien pour encourager la solidarité.

***

Référence : "Face à la police, face à la justice", le guide d’autodéfense juridique de Cadecol (Syllepse, 2016), que l’on peut consulter en intégralité sur actujuridique.com (avec mises à jour régulières en ligne). NB : le schéma ci-dessus est tiré de ce guide.

* A propos de la Coordination, elle se réunit généralement le mardi, à la Bourse du travail au 3 rue du Chateau d’eau (changements possibles - vérifier avant sur Demosphere où notre AG s’affiche tous les mardis).

[Pour l’article en entier, les documents à télécharger et les liens externe, voir Paris Luttes : https://paris-luttes.info/sortez-couvert-e-s-7928?lang=fr Merci à elles et eux]