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Prise de parole du comité Nantais contre l’aéroport

lundi 19 novembre 2012

Voici la prise de parole du comité Nantais contre l’aéroport lors de la manifestation de réoccupation du 17 Novembre.

Le collectif Nantais est présent sur la lutte de l’aéroport depuis maintenant plusieurs années. Nous sommes surpris mais heureux de voire que le moment des expulsions, qui devait arriver, a aussi été celui du rassemblement de tous ceux et toutes celles qui s’oppose à l’aéroport et même plus largement à son monde.

L’élan inespéré de solidarité montre une détermination commune à annuler le projet, qui ne concerne pas que les habitantEs de la zone. Devant la mobilisation qui grossit, il redevient possible de penser que la lutte sera victorieuse. Comme elle fut à une autre époque, au Carnet, au Pellerin, ou encore à Plogoff.

Et dans ces luttes, on sait bien que ce qui a compté avant tout, c’est la solidarité entre les composantes. Faire bloc pour faire comprendre aux élites qu’on ne lâchera pas. Faire bloc aussi, parce que ce n’est pas aux décideurs du projet de définir les règles de notre combat, ni de comment nous le menons. C’est pourquoi le collectifs Nantais contre l’aéroport est solidaire de toutes les actions qui vont à l’encontre de ce projet.

Nous sommes un collectif d’habitants et d’habitantes de Nantes qui se sont rencontéEs autour de la lutte contre l’aéroport. Nous souhaitions porter cette lutte au cœur de la métropole Nantaise.

Assez vite lors de nos discussions, nous nous somme rendu compte que la question de l’aéroport n’était qu’un maillon de projets bien plus larges. Ils touchent tous les territoires et leurs habitants entre Nantes et Saint Nazaire.

Dans un premier temps, nous avons écrit et diffusé un journal, Nantes Nécropole, qui nous a permis de définir plus précisément nos positions politiques et mieux cerner les enjeux que représente cette organisation du territoire, voulue par quelques élites. Vous pouvez le trouver sur les tables de presse.

Nous organisons aussi des manifestations mensuelles dans le centre ville de Nantes. La prochaine aura lieu le 24 Novembre à 16H Place royale. Vous êtes cordialement invités à nous rejoindre pour continuer cette mobilisation.

Nantes, dans sa course au développement, a pour ambition de créer la métropole la plus étendue de France en faisant se rejoindre Nantes et Saint-Nazaire. Comme dans beaucoup d’autres villes, et à grands renforts d’événements tels que Nantes Estuaire ou Voyages à Nantes, il y a la volonté de conquérir des terres jusque là peu « attractives ».

Leur but est d’y attirer certaines franges aisées de la population Nantaise afin d’amorcer l’urbanisation, le bétonnage et l’implantation d’une nouvelle culture.

Ainsi tout le territoire se retrouverait compartimenté en espaces dédiés à une seule activité : pôle financier avec Euronantes, loisirs et créativité sur l’île de Nantes, banlieues et zones dortoirs dans certaines campagnes, agriculture parquée en Brière, etc...

Les décideurs, Ayrault et Auxiette en tête, assument ainsi d’avoir déjà planifié l’aménagement du territoire de la métropole jusqu’en 2030 avec une pseudo-concertation de la population.

Cette pratique de démocratie participative est un outil bien connu des municipalités PS. Elles laissent croire comme lors des enquêtes publiques que la population pourrait donner son avis et changer des choses. Mais les décisions sont déjà prises ailleurs, et tout cela n’est qu’une opération de communication.

Nous ne croyons pas à leur démocratie, et préférons celles que nous construisons ensemble dans cette lutte, au sein de l’AG, de nos collectifs et entre eux.

Nantes s’est lancée dans la compétition acharnée qui sévit entre les métropoles européennes. Chaque métropole cherche à se démarquer des autres en se créant de la singularité. Dans le cas de Nantes, après la culture, c’est l’écologie qui est devenue l’argument marketing. Ainsi Nantes a décroché son titre de capitale européenne de l’écologie en mentant sur le dossier de l’aéroport soit-disant HQE.

Cela ne l’empêche pas pourtant de raser des arbres centenaires au parc Mercoeur ou encore de planter des vergers dans le centre ville qui sont destinés à être arraché à la fin de l’année. Ceci nous ferait bien rire, si ce n’était représentatif de la nouvelle mode du capitalisme vert. L’écologie sauce capitalo devient un lobby, un marché juteux et un moyen de contrôle de la population.

Le projet de métropole Nantes Saint-Nazaire rencontre des oppositions dans différents bourg qui sont concernés par un de ses projets. Ainsi les résistances contre le tram-train, contre les nouveaux franchissements de la Loire, contre la destruction du parc Mercoeur, ou encore les luttes paysannes montrent que ces projets ne sont pas les bienvenues. Comme autrefois au carnet, au pellerin, et lors des velléité d’agrandissement de la raffinerie de Donges.

C’est pour toutes ces raisons que nous sommes là aujourd’hui. Nous refusons cette logique et voulons pouvoir décider nous même du devenir de nos espaces. En ce sens, il nous semble que cette lutte n’est qu’un début, et un bout d’une lutte à mener contre la pieuvre de la métropole.

Mais pour que cette lutte prenne de la puissance et pèse sur les décideurs jusqu’à la victoire, il nous faudra continuer à être solidaire. C’est pourquoi le comité Nantais contre l’aéroport condamne fermement les déclarations de certaines élites d’Europe Ecologie Les Verts visant à la désolidarisation et à la division du mouvement.

Ces élites ne font que répéter les mêmes discours que les décideurs du projet et ne contribue qu’à nous affaiblir, en pointant du doigt une partie de l’opposition au projet, pour des fins électoralistes et de reconnaissance par le pouvoir. Nous appelons la base, qui est elle sur le terrain au côté des occupants, à faire pression sur les « cadres » afin que cesse ce comportement !

Nous tenons à affirmer que nous ne voulons pas de médiateur ni de moratoire. Ceux et celles qui se permettent de négocier en haut lieu sans concertation avec le mouvement ferait bien de ne pas oublier la volonté de ceux et celles qui luttent sur le terrain contre ce projet : son arrêt immédiat !