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Des baux sur la zad, mais un manque d’ambition environnementale du département

vendredi 3 mai 2019

Après avoir annoncé sa volonté de mettre en place une gestion exemplaire et que l’ex-zad devienne un territoire modèle en matière d’agriculture et une zone à haut niveau de protection environnementale le Conseil Départemental de Loire-Atlantique (CD44) valide aujourd’hui la signature de baux agricole pour des nouveaux installés issus de la lutte anti aéroport, mais aussi pour des agriculteurs qui avaient vendus leurs terres à l’état et qui ont profité de l’abandon pour s’agrandir.

Après la mise à disposition d’un diagnostic agro environnemental qui à précisé les zones à enjeux écologiques forts et très forts, et dans un contexte national et mondial où les mobilisations citoyennes autour du climat n’ont jamais ét é aussi fortes (marches pour le climat, mouvement des coquelicots, grève des lycéen.e.s pour le climat) le CD44 a toutes les cartes en main pour se donner un peu d’ambition et que ce territoire devienne réellement exemplaire sur le plan agroécologique.

Bien sûr, nous pouvons nous réjouir aujourd’hui que la majeure partie des nouvelles installations issues du mouvement anti-aéroport puissent signer dès maintenant un bail agricole de 9 ans avec le CD et sécuriser ainsi l’expérience paysanne qui s’est construite grâce au mouvement contre l’aéroport. Ces nouvelles installations vont toutes contracter des baux à clauses environnementales de niveau 2 sur l’ensemble de leur parcellaires, ce qui correspond à une conduite en agriculture biologique. Avec l’attention que nous avons développé pour ce territoire et le soutien des naturalistes en lutte, nos pratiques agricoles vont d’ores et déjà au-delà de ces clauses. Mais le département a laissé la possibilité aux différents autres agriculteurs de contracter ou non des baux à clauses environnementales. La signature de simples baux ruraux sur une partie des parcelles pourra permettre à certains d’entre eux de maintenir les pratiques les plus dévastatrices de l’agriculture conventionnelle, y compris sur des zones à très fort enjeux environnemental. Aucune mesure spécifique n’a été par ailleurs prise par le CD44 contre le drainage sur ce bocage qui est pourtant avant tout une zone humide avec des eaux de bonne qualité. De même pour l’arrachage des haies. Le CD44 promet que le cas se présentant, il n’accordera pas les autorisations nécessaires. Ceci laisse augurer que toutes ces destructions redeviendront faciles pour peu que la majorité départementale change ! La situation est même pire pour les zones oligotrophes : le choix d’un bail rural simple (niveau 0 de protection) n’interdit pas de les amender, ce qui les ferait disparaître irréversiblement.

Il nous semble aujourd’hui plus que jamais indispensable qu’à l’issue de la signature d’une première série de baux sur les « terres historiques », toute les nouvelles attributions de terres soient accompagnées d’un bail à clauses environnementales de niveau 2 (respectant à minima une agriculture biologique). Cela doit être le cas non seulement pour les nouvelles installations qui suivraient des départs en retraites mais aussi sur l’ensemble des « terres non historiques » sur lesquelles pourront être signées dem ain des baux. Si le CD44 n’accompagne pas cette évolution, nous continuerons à le faire par nous même, comme c’est le cas depuis des années, avec le mouvement pour une terre en commun sur le territoire de la zad. À ce titre, et alors que l’enquête publique sur le PLUI a commencé, nous rappelons que l’on ne peut séparer la question d’une paysannerie à petite échelle et protectrice de l’environnement de celle du maintien des habitats qui lui permet de se déployer. Ce que nous tentons de construire ici résonne pour nous avec l’ensemble des luttes face à un monde en voie d’être détruit par la folie économique et par l’instrumentalisation morbide de notre rapport au vivant.

Depuis l’expérience de la zad, nous appelons donc à rejoindre la grève mondiale pour le climat du 24 mai &a grave ; Nantes pour montrer qu’il faut répondre à la crise planétaire entre autre par une évolution concrète des pratiques agricoles à côté de chez nous. Nous continuerons à défendre sur la zad une agriculture paysanne et un territoire habité où l’on puisse réellement prendre soin de la biodiversité et des enjeux sociaux qui y sont liées.