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Marche de commémoration et concert « Hommage à Lamine Dieng » le 15 juin 2019

mardi 11 juin 2019

Marche de commémoration à 13H12 dans le 20e à Paris et concert dès 19h à la Parole Errante à Montreuil avec Billie Brelok, Fik’s Niavo, L’Uzine, Mokless & Koma (Scred Connexion), Sitou Koudadjé, Koffi Anani, Siska, Blacka l’Ange, Rxnde Akozta...

Il y a douze ans, notre fils, frère, ami, Lamine Dieng succombait à Paris, sous les violences exercées par des policiers.

Depuis, nous parents, amis et soutiens avons affronté dix longues années de procédures judiciaires pour faire reconnaître la responsabilité des brutalités des agents dans la mort de Lamine. Dix ans pour déboucher sur un non-lieu en 2017... Alors que l’asphyxie a été reconnue comme cause du décès.

Dix ans d’instruction pour dire qu’il ne s’est rien passé, qu’il n’y a pas matière à poursuivre les tueurs de Lamine Dieng. Selon le magistrat Patrick Gachon, il n’y a pas matière à ouvrir un procès contre celui qui a étranglé Lamine avec sa matraque, ceux qui ont comprimé son thorax, celui qui a comprimé sa tête et celui qui a replié ses jambes jusqu’au bassin. Le juge motive cette décision par le fait que la technique du plaquage ventral n’est pas interdite en France et que les policiers se voyaient en situation de rébellion face à un homme... pourtant déjà à terre à leur arrivée. Et ensuite, entravé aux 4 membres.

Le 17 juin 2007, Lamine avait 25 ans, était en bonne santé et heureux de vivre. Il a perdu la vie dans des conditions atroces, aux mains de quatre policiers. Quatre professionnels garants de la sécurité publique, appelés pour tapage nocturne. Seul, non armé, ne menaçant aucune vie, Lamine Dieng, a été plaqué face contre terre, chevilles sanglées et menottes aux mains, un bras passé par-dessus l’épaule et l’autre replié dans le dos, son calvaire a duré une demi-heure au cours desquelles il a été plié et écrasé par près de 300 kg, correspondant au poids total des policiers agenouillés sur son dos. Après avoir traîné Lamine, entravé, sur le bitume avant de le jeter sur le plancher du fourgon de police, un agent s’agenouille sur sa tête pendant que deux autres compriment son thorax, agenouillés sur ses épaules, un quatrième agent s’agenouille sur les jambes de Lamine, repliées jusqu’au bassin. Le décès de Lamine est constaté trente minutes après l’intervention.

Le 18 juin, la police des polices (IGS) conclut que Lamine Dieng est « mort naturellement d’un arrêt cardiaque, qui pourrait être dû à une overdose de cocaïne et de cannabis ».

Le 22 juin, la famille dépose une plainte avec constitution de partie civile, qui ouvrira une information judiciaire le 10 juillet 2007.

En 2008, l’asphyxie est définitivement reconnue comme cause du décès de Lamine. Les conclusions des expertises médicales sont accablantes : « mort d’une asphyxie mécanique par suffocation, due à l’appui facial contre le sol avec pression du sommet de la tête dans un contexte toxique ». Et les auteurs de ce crime sont identifiés.

La contre-expertise médicale a également relevé plus de 30 hématomes sur le corps de Lamine (de 5 cm sur 3 cm à 7 cm sur 3 cm) du cuir chevelu en passant par les pommettes et jusqu’au menton. Des pétéchies conjonctivales, signe d’une compression violente du cou, une morsure profonde de la langue, un œdème cérébral important qui a mis en péril les fonctions vitales, une plaie à la lèvre, des zones de peau arrachées, des hématomes profonds aux genoux et aux pieds, une cyanose des ongles des doigts et des orteils résultant d’une compression thoracique.

https://paris-luttes.info/marche-de-commemoration-et-concert-11906?lang=fr