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vendredi 30 novembre 2012
Commission du dialogue ou compromission du dialogue ?
Pour régler un différend, on dit souvent : "faut qu’on parle". Mais ça vaut pour crever un abcès, évacuer les non dits, déballer ses motifs de divergence. Ici quel dialogue, quel apaisement ? Dans la fumée des grenades, c’est bien de la poudre aux yeux.
Porte parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a expliqué ce dimanche 25 novembre qu’il fallait expliquer aux obtus anti aéroport qu’il n’ont rien compris : "Il est pris acte qu’il y a des divergences d’interprétation sur l’impact de ce projet sur l’environnement, et pour lever ces divergences, cette commission du dialogue servira à exposer à toutes les parties prenantes la réalité des travaux réalisés, de leur impact sur la biodiversité", a dit. C’est ça, le dialogue façon Ayrault : de la pédagogie forcée, et à retardement. Une commission qui lèverait le flou sur les intentions des promoteurs. Comme si’l ne s’étaient pas assez exprimé. serait donc la méthode enfoncez-vous bien ça dans le crane, bande de réfractaires à la bonne interprétation. Une commission du dialogue, ce n’est pas une instance qui envisage les bonnes - ou mauvaises- raisons d’abroger la déclaration d’utilité publique. C’est juste un machin pour temporiser, espérer démobiliser, et enfumer ceux qui participeraient.
Certains ont suivi les exploits de la commission (tiens encore une commission) du débat public qui a en 2003 fait semblant d’écouter tout le monde. On a vu le résultat. Depuis Ayrault raconte partout que le débat a eu lieu à cette époque. Un peu coincé il suggère de la même manière une autre instance d’acceptabilité, un truc pour faire passer la pilule. Comme les enquêtes d’utilité publique, qui font mine de solliciter les avis de tout le monde et qui finissent par donner l’avis qu’attend le commanditaire. Lors du débat de la commission de débat public sur les nanotechnologies (déjà inclues, bien avant ce débat dans des programmes de recherche financés par l’état), les opposants aux nanotechnologies ont bien eu raison de foutre le souk dans ce machin bidon.
Ayrault propose donc sa commission de dialogue. Il le fait le dos au mur, alors que l’image de la vaste et longue opération militaire sur la Zad est un double désastre : de com externe (vis à vis de l’électorat de goche qui s’est réjoui mollement de l’avènement de Hollande et qui trouve que cette répression opiniâtre fait tache dans le paysage ) et de com interne, par rapport aux socialistes qui jugent que dans le genre contre productif, faudrait voir à mettre le hola.
A quoi sert d’aller causer dans ce machin à dialogue, inventé par le grand expert du monologue sur l’aéroport ? Le gouvernement n’a qu’à abroger la DUP et on gagnera du temps, de la salive. Et du gaz.
Nicolas, futur retraité