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Notre Dame des Landes : Après le bâton : la carotte. Petit air de pipeau pour soirées champêtres.

jeudi 29 novembre 2012

Un peu de prose recu par mail aujourd hui

Leur cogner dessus n’a pas réussi à les calmer. On va leur faire le coup du dialogue. Le dialogue, c’est imparable. Si tu refuses c’est que tu n’es pas démocrate. Tu passes pour un petit dictateur qui veut juste imposer ses choix (Donc : Un terroriste potentiel). Et, si tu acceptes d’entrer dans leur théâtre, après qu’on t’ait gavé de langue de bois et qu’on n’ait rien écouté de ce que tu avais à dire, on te dit que le débat à eu lieu, que tu ne peux pas te plaindre, que les procédures démocratiques ont été respectées, et que donc maintenant ce que tu contestais on va te l’imposer quand même. C’est ainsi qu’on a dupé les gentils opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes au moment de la « DUP » (Déclaration d’utilité publique) et de la parodie de « débat public » l’ayant précédée (« Cause toujours » signifiait bien alors le bras d’honneur adressé au public par un des vénérables porteurs du projet).

C’est bien ce qu’on prévoit de refaire aujourd’hui : Il ne s’agit nullement d’entendre toutes les objections raisonnables à ce projet venant pour beaucoup de gens qui ne sont pas vraiment « anarcho-autonomes venus d’ailleurs ». Il s’agit de « convaincre ceux qui ne sont pas convaincus de l’utilité de l’aéroport »*. C’est clair. Ce dialogue là ça consiste à dire : C’est moi qui ai raison. Tu la ferme et tu te laisses convaincre, sinon tu te casses, espèce d’anti-démocrate. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui « démocratie » (Et pas seulement ici !) et même « démocratie participative » : Une belle guignolade. En fait, ça ne vise évidemment pas à débattre avec les opposants au projet mais à envoyer un clin d’œil appuyé au public qui doute : Vous voyez comme on est conciliants, ces opposants sont bien des abrutis bornés tout de même. Ne perdez pas de temps à examiner leurs arguments. On vous dit que c’est pour le progrès, l’emploi, l’avenir de vos enfants. Croyez nous. Ne cherchez pas plus loin.

C’est aussi une perche tendue aux écolos alliés du gouvernement pour qu’ils puissent sortir de ce bourbier « la tête haute », en baissant culotte. Si on arrivait à les faire rentrer dans le rang, ceux-là, le front de résistance en serait fragilisé. On pourrait alors taper plus facilement sur les « jusqu’au-boutistes ».

Mais ça devient difficile de faire gober ce genre de magouille. Les jusqu’au-boutistes barons politiciens et châtelains du commerce risquentd’avoir un peu plus de mal à faire avaler leurs couleuvres de bitume. Le dialogue à gueule de bouledogue, bien des gens n’en veulent plus, et le « progrès » qui asphyxie l’humanité, non plus.

G

29 novembre 2012.

*Frédéric Cuvillier, Ministre délégué en charge des transports. Ouest-France, 28 novembre 2012. (Avouer aussi franchement à quel point on prend les gens pour des cons est une caractéristique de l’arrogance des gouvernants modernes. Ils ont l’habitude que ça passe. Jusqu’à quand ?)