Sur les quartiers, fréquemment aussi, il y a des ventes directes de légumes organisées par les paysans-travailleurs et des ménagères. Les ventes directes ont commencé en 68, puis, à chaque grève ouvrière à Nantes, aux Batignolles, Ugico, Saulnier-Duval. Et tous les ans, lorsque la grève dure plus de huit jours, les paysans viennent vendre leurs produits.(...) Le but est de faciliter les contacts vivants entre ouvriers et paysans, et même de commencer à remettre en question la division sociale "villes/campagnes". Des groupes de chômeurs, d’immigrés ayant de vrais besoins de subsistance installent des petits stocks-magasins dans des caves de HLM "Le petit marché de la rue du Drac".
Extrait de la revue Camarades, entretien avec un autonome nantais, 1976
La longue histoire des luttes et des solidarités dans le pays nantais se prolonge aujourd’hui sur de multiples fronts (ordonnances Macron sur le travail, migrant-e-s, zad, état d’urgence, etc.). Nous habitons le bocage mais nous voulons continuer à contribuer de mille et une façons aux luttes qui se mènent en ville, et nous savons que nous ne sommes pas les seul-e-s.
Une façon parmi d’autres d’alimenter ces luttes, c’est justement de les nourrir, avec une partie des productions qui viennent des campagnes proches. Manger ensemble ou mettre en partage de la nourriture en dehors des logiques marchandes. Depuis la zad, nous tentons d’ors-et-déjà des dynamiques dans ce sens en ravitaillant d’autres luttes avec ce que nous produisons collectivement ; que ce soit de manière régulière (squat de migrant-e-s à Nantes, cantines...) ou ponctuelle (piquets de grève, place ou amphi occupé...). Nous savons que beaucoup de paysan-nes le font eux aussi de manière informelle.
L’ambition c’est de relier et d’étoffer ces gestes de ravitaillement. Parce qu’ils sont précieux et aident à tenir ; parce que nous voulons renforcer la circulation et les liens entre les mondes en lutte ; parce qu’il est urgent de s’essayer à d’autres formes de distribution des denrées alimentaires que celles dictées par l’économie capitaliste ; nous vous adressons cette invitation à constituer ensemble un réseau de ravitaillement des luttes dans le pays nantais.
L’architecture du réseau
L’idée est d’organiser un réseau qui relie les multiples initiatives ponctuelles des un-e-s et des autres pour ravitailler de manière plus conséquente les luttes urbaines. Concrètement, ce réseau s’articule autour de trois piliers : les paysan-nes, les colporteur-euses ambulant-es et les cotisant-es solidaires.
Les paysan-nes :
Nous cherchons des paysan-ne-s prêts à participer à ce réseau en fournissant des produits alimentaires issus de leurs fermes. C’est à chacun-e d’eux de définir au préalable les modalités d’échange qui leur conviennent, qu’il s’agisse de produits vendus à prix coûtant ou solidaire, de dons ou de distribution d’invendus. Le projet c’est d’établir dans un premier temps une liste de producteurs solidaires. On imagine à partir de là être en capacité de prévenir tout le monde lorsqu’il y a une occasion d’activer ponctuellement le réseau (mouvement social, grève, occupation de place...) et d’organiser des tournées pour venir collecter les denrées dans les fermes. Pour celles et ceux qui seraient intéressés par du ravitaillement régulier, le réseau pourrait aussi fournir des produits supplémentaires pour renforcer les tournées hebdomadaires déjà existantes qui, chaque jeudi, contribuent à alimenter les squats de migrant-e-s à Nantes.
Les colporteur-euses ambulant-es :
Nous cherchons des personnes volontaires pour participer avec nous aux tournées régulières ou ponctuelles pour aller collecter les denrées dans les fermes et les acheminer à bon port. Cela implique d’avoir un véhicule et un téléphone portable. Les frais de déplacements des tournées seront défrayés par le réseau.
Les cotisant-es solidaires :
Pour financer tout cela, on propose à toutes celles et ceux qui le souhaitent, de cotiser pour le réseau. Le principe est simple, comme celui des premières caisses ouvrières. Il s’agit de trouver des personnes de tous horizons prêtes à verser une petite somme tous les mois au réseau (à partir de 5 euros). L’argent collecté servira à couvrir les frais de déplacements des tournées et à payer les produits aux paysans. L’objectif est de parvenir à s’autofinancer.
Si vous voulez participer au réseau de ravitaillement des luttes du pays nantais comme paysan-ne, colporteur-euse ou cotisant-e, ou un subtil mélange des trois, il vous suffit de remplir l’une des fiches d’inscription ci-jointe.
Pour celles et ceux qui voudraient contribuer pleinement à la construction et à l’organisation du réseau, il est possible de rejoindre l’équipe de coordination composée pour l’instant de paysan-nes de COPAIN, d’habitant-es de la ZAD et de camarades nantais-es. Il suffit pour cela de venir à notre prochaine réunion le 2 août à 19h à la ferme de Bellevue.
Un marché rouge pour la rentrée sociale !
Nous voulons à la fois penser la construction du réseau sur le long terme et aller vite pour être opérationnel à la rentrée qui sera peut être agitée si les ordonnances macron provoquent une réaction à la hauteur de l’attaque sans précédent qu’elles constituent. L’objectif est d’avoir fédéré plusieurs paysan-nes d’ici à septembre pour être en mesure d’assurer des tournées ponctuelles si la situation l’exige, et de commencer à étoffer les tournées régulières dans les squats de migrant-e-s de Nantes. .
Pour faire connaître l’initiative, rendre visible le réseau, permettre aux différentes personnes intéressées de se rencontrer pour en discuter, on propose d’organiser un marché rouge le dimanche 3 septembre à 10h30 au quartier de la Moutonnerie. Un marché rouge ? Et bien c’est un peu comme un marché avec que des produits de qualité mais sans prix sur les étiquettes ! Un moment convivial dans un quartier populaire, une occasion de commencer à s’organiser matériellement ensemble pour réintroduire de la mise en commun partout ou les gouvernants veulent que règne l’économie.
Si tu souhaites rejoindre le reseau comme paysan-ne, colporteur-euse, ou cotisant-e, nous te prions de nous envoyer un courriel à lacagette@riseup.net ou de nous téléphoner au 07 53 40 90 98. Il est aussi possible de nous joindre pour toute proposition, question, demande d’information complémentaire.
A bientôt !
Fiche d’adhésion (voir le document joint)
Nom :
Prénom :
Contact mail :
Contact téléphone :
Je veux rejoindre le réseau de ravitaillement des luttes du pays Nantais en tant que :
Coche une ou plusieurs cases.
O Colporteur-euse O Cotisant-e solidaire O Paysan-ne
Si tu veux y participer seulement en tant que Paysan, appelle le 07-53-40-90-98
Pour les colporteurs :
Mon véhicule est de type : O classique O utilitaire
Je suis prêt a effectuer des tournées : O ponctuellement O régulièrement
Pour les cotisants :
O J’imagine être en mesure de pouvoir donner ............................ euros par mois environ. (minimum 5 euros)
O Je veux simplement contribuer modestement à financer le réseau et être informé de ses ativités.
O Je suis intéressé par l’idée de trouver d’autre manières concrètes de soutenir le réseau en plus des dons réguliers.
Pour tout le monde :
O Je veux soutenir le réseau de ravitaillement et être informé ponctuellement sur son activité.
O Je souhaite être informe régulièrement par e-mail du détail des activités, des réunions et comptes rendus du réseau.
Maintenant que j’ai fini de la remplir la fiche, je la glisse dans la caisse-boite-pot à lait.
Je serai recontacté ultérieurement par le réseau.
A très bientôt