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jeudi 1er août 2013
Compte-rendu de l’Assemblée Sème ta ZAD du mercredi 17 juillet 2013
Ordre du jour : 1) Compte-rendu des mails reçus sur la boîte stz ces deux dernières semaines 2) Point Info 3) Préparation de la discussion du 3-4 août 4) Revenir sur l’ouverture du chemin du Sabot, sur la relation avec l’agriculteur de la Gaité et sur l’appel à occupation agricole 5) Point Trésorerie 6) Entretien des routes et des fossés 7) Ferme de la Grée
I- Les mails
Rappel du fonctionnement : à chaque AG la personne chargée du compte-rendu se voit aussi confiée la prise en charge des mails pour les deux semaines à venir.
Il y avait un mail d’un apiculteur australien, un autre à propos d’une maladie sexuellement transmissible qui circule sur la ZAD et un dernier sur une personne qui aimerait intervenir pour le 3-4 août. Une personne présente à l’AG a aussi envoyé un mail pour débattre de 3 points précis (cf. point 4)
II- Point info
Un collectif qui circule entre Barcelone et Londres propose une discussion sur les problèmes de la vie en collectif à partir d’une présentation des lieux autogérés qu’ils ont visités. Rendez-vous jeudi 25 juillet à la Châtaigne à 17h.
Une personne du groupe de la transformation fromagère à Bellevue annonce qu’il est possible de faire du fromage aux herbes si des personnes sont motivé-e-s pour cultiver des carrés d’herbes aromatiques dans leur jardin (ciboulette, etc).
Les paysan-ne-s du Wagon mettent à disposition des plants de poireaux à repiquer (un arrivage a dû avoir lieu aux Fosses Noires).
III- Préparation de la discussion du 3-4 août
Rappel des épisodes précédents : quelques occupant-e-s de la ZAD organise avec des groupes libertaires et anarchistes de l’Ouest (OCL, Front libertaire,...) ainsi que les comités de soutien de Nantes et de Poitiers un espace « Contre ce monde et son aéroport » lors du 3-4 août sur le terrain de la Coordination. Il y aura un chapiteau pour les débats, plusieurs barnums pour des infokiosques, une expo photo, de l’information antirépression et des cantines à prix libre. La Coordination a dit qu’il était possible que deux débats se tiennent sous un de leur chapiteau. Le groupe leur a proposé un débat sur la métropolisation et un autre sur l’agriculture. L’intitulé proposé sur le programme est le suivant : « Quelle agriculture pour demain : de l’accaparement des terres par l’agrobusiness à la résistance sur le terrain ? ». Le but est de savoir ce que nous voulons porter lors de ce débat en tant qu’Assemblée Sème ta ZAD avec ces différentes composantes : Copains 44, agriculteurs-trices de la zone, projets agricoles expérimentaux.
Plutôt que de préparer le débat, nous avons commencé à l’avoir entre nous. Résumé en vrac des différentes positions et des idées exprimées :
la critique de l’agriculture conventionnelle : l’intensification a créé des déserts humains dans les campagnes, il y a une urgence à réagir face à une agriculture qui tue les sols, il n’y a pas de distinction entre un-e agricultueur-trice qui met des pesticides sur un champ et un bétonneur comme Vinci qui stérilise les sols.
des mises au point : dans le département il n’y a pas d’élevage hors-sol, c’est une zone de polyculture-élevage avec principalement des prairies, des troupeaux et du maïs fourrager. Les solutions existent mais les jeunes paysan-ne-s apprennent encore le productivisme à l’école.
sur la manière de créer des relations avec les agriculteurs-trices du coin : il est plus intéressant de chercher à être fort ensemble face à ce monde capitaliste et de créer des alliances et des perméabilités plutôt que d’être dans une attitude de condamnation, l’important est d’être ferme sur les valeurs ce qui laisse la possibilité d’être malléable sur les manières de faire, les coups de pression envoyés par les zadistes sont salutaires.
Nous avons quand même débroussaillé ce que nous voulons dire pour le débat. Voici quelques idées : commencer par présenter le processus Sème ta ZAD pour lancer une discussion, parler de ce qui se passe sur le terrain, réserver un débat plus théorique au moment de la discussion, évoquer les perspectives de Sème ta ZAD et des projets. Étant donné qu’il y a beaucoup de discussions que nous n’avons pas encore eues entre nous, nous ne pourrons pas livrer une seule position sur la vision de l’agriculture mais nous pourrons parler des liens qui se sont faits les derniers mois et montrer les différences d’approches. Pour lancer la discussion, il y a d’autres propositions : le groupe libertaire Lochu de Vannes proposait de faire intervenir Jean-Pierre Tertrais, un militant anarchiste autodidacte qui a travaillé sur l’industrialisation de l’agriculture et s’est intéressé à la question de la décroissance, d’autres disaient de projeter un petit film de 10mn, par exemple « Louison » de Godard, un entretien avec un paysan. Plus concrètement, 3 personnes sont prêtes à faire des interventions : une personne du groupe du Sabot pour expliquer pourquoi on n’a pas réussi à faire du foin à la faux, le projet légumineuses pour parler de ce à quoi l’agriculture pourrait ressembler et un agriculteur du coin pour parler à la fois du point de vue général des agriculteurs-trices qui luttent contre l’aéroport et rien d’autre mais qui sont prêt-e-s à soutenir des projets post-aéroport et du point de vue particulier d’un couple d’agriculteur-trice de la zone qui veut se convertir en bio après l’abandon du projet.
Rendez-vous pour terminer de préparer la discussion avec les motivé-e-s : mercredi 24 juillet 20h Châtaigne
IV- L’ouverture du chemin du Sabot, l’agriculteur de la Gaité, l’appel à occupation agricole
La personne qui a envoyé le mail pour proposer de discuter de ces 3 points prend la parole pour expliquer que les principes inscrits dans l’appel à occupation agricole lancé fin janvier ne sont pas respectés. Les gens s’imaginent une lutte radicale, l’appel leur donne envie de venir mais ils sont déçus : la terre est censée appartenir à tou-te-s mais aucune discussion n’a lieu sur la répartition des terres, il n’y a pas de lutte contre l’agriculture conventionnelle. Après son intervention, une suite de mises au point viennent en réponse :
Sème ta ZAD est un processus, quelque chose qui se construit, on peut décréter des principes dans un texte mais c’est plus long à mettre en place sur le terrain.
un agriculteur du coin précise qu’il participe à STZ justement parce qu’il était clairement posé qu’on ne toucherait pas aux parcelles dites historiques, c’est-à-dire déjà cultivées et que la zone expérimentale avait été clairement définie (250 hectares). Pour lui, le militantisme ce n’est pas dire « Faites ! » mais faire pour ensuite montrer aux autres.
la conduite de la ferme de Bellevue est menée sans pesticides. Comme l’a toujours dit COPAIN sans le cacher, leur but est de pouvoir installer des paysan-ne-s à long terme sur les terres de Bellevue pour éviter qu’elles profitent à l’agrandissement de grosses fermes.
les 4 ha du projet blé-sarrasin-vigne à Saint-Jean-du-Tertre ont été obtenus par un mélange de discussions et de rapport de force avec un gros agriculteur qui a fini par être mis devant le fait accompli.
A propos de l’agriculteur de la Gaité. Rappel des épisodes précédents : une cabane a été construite par un collectif du Finistère il y a quelques mois sur la ruine de la maison de la Gaité qui a été détruite en octobre 2012 au moment des expulsions et qui était squattée depuis l’automne 2009. En plus du collectif qui passe de temps à autre sur le lieu, des personnes ont décidé d’y vivre. Face à la cabane se trouve un grand champ de maïs en agriculture conventionnelle. L’eau du puits sur place s’en trouve polluée. Il avait été demandé à l’agriculteur de ce champ de prévenir avant de traiter. Or, il est venu le vendredi 28 juin sans prévenir et s’en est suivi une altercation dans laquelle l’agriculteur s’est senti agressé. Depuis, les deux parties ont eu l’occasion de s’expliquer, notamment dès le lendemain lors d’une discussion organisée par l’ADECA au Sabot. La personne qui voulait revenir sur la relation avec cet agriculteur entame la discussion : il trouve le dialogue difficile avec cette personne, il est allé voir des gens qui ont vécu l’année dernière à proximité de lui. Depuis l’incident, l’agriculteur est repassé à la Gaité, il cherchait une de ses vaches. Un accord a été trouvé à ce moment avec lui : les plantations de maïs seront reculées de 50m, surface sur laquelle sera expérimentée de la culture d’ortie en vue d’en faire des purins en grande quantité. La zone de l’accord sera délimitée et un petit panneau sera mis sur place pour rappeler les termes de l’engagement. Il ajoute que début septembre, il projette d’organiser avec des gens qui s’y connaissent une journée sur les alternatives aux produits phytosanitaires pour montrer qu’il est possible de faire autre chose. Quelques réponses à son intervention : une personne confirme que l’agriculteur de la Gaité a souvent fait des promesses qu’il n’a pas tenues. Une autre pense qu’il y a différentes manières de porter le rapport de force et qu’il est important de garder le lien avec les paysan-ne-s, elle se demande combien de temps réellement les personnes ont passé avec l’agriculteur de la Gaité, ont-elles au moins pris un café ou un coup de pinard avec lui. Un agriculteur du coin précise que l’agriculteur de la Gaité fait partie des personnes engagées dans la lutte contre l’aéroport et qu’il s’agit d’un élément précieux, selon lui la proposition de journée début septembre aura vraiment un impact si les personnes ne se focalisent pas sur le conflit avec l’agriculteur de la Gaité, si elles invitent d’autres agriculteurs-trices de la zone et qu’elles proposent au moins 3 alternatives techniques expérimentales.
V- Trésorerie
Rappel du fonctionnement : chacun-e peut venir avec une liste de besoins pour savoir s’il est possible de les obtenir par nos connaissances, on est censé nommer à chaque AG un-e référent-e pour la caisse du marché qui fera le point à l’AG suivante, on peut venir demander un règlement de factures pour des dépenses liées aux différents projets agricoles.
Remboursement de 80€ de tuyauterie accepté pour le Rouge et Noire Besoin d’une pompe pour le Sabot Proposition de récupérer des tuyaux après le 3-4 août
VI- Entretien des routes et des fossés
Les bords de routes et les fossés ne sont plus entretenus sur une grande partie de la zone. Pour la manif du 13 avril, l’idée de curer les fossés avait été lancée mais pas mise en application. Une personne propose de faire un grand chantier collectif à l’automne qui pourrait être un moment de réappropriation de l’espace. Une personne de Copain précise qu’il n’est pas nécessaire de curer les fossés tant qu’ils ne sont pas bouchés et qu’il mène sur sa commune des expérimentations d’entretiens de bords des routes sans produits ni mécanisation.
VII- Ferme de la Grée
Copain est allé voir l’habitant de la ferme de la Grée (située derrière la Sècherie sur la route qui mène à la Mancelière Richard) qui leur a confirmé son intention de déménager de la manière qu’il aura choisi de le faire. Il n’a pas précisé de date mais ce n’est probablement pas imminent.