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Les 3-4 mars, accordons nos montres contre l’Andra et son monstre - Week-end de renforcement de l’occupation et rencontres intercomités

lundi 22 janvier 2018

Il y a quelques jours à peine, nous avions déjà le sentiment que ces rencontres inter-comités étaient cruciales. Et puis il y a eu le 17 janvier et l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Désormais, nous vous invitons à ce rendez-vous des 3-4 mars avec la conscience claire et précise, lumineuse, qu’un mouvement large et divers, porté et amplifié par des comités de lutte présents sur l’ensemble d’un territoire, peut en quelques années venir à bout de toute l’obstination d’un État et de ses gouvernements successifs. C’est une brèche qui s’ouvre. Le moment est plus que jamais venu de nous réunir, de nous organiser, de sortir des cases et des lieux qu’on nous assigne pour mieux nous tenir en respect, et de donner vie partout à la lutte antinucléaire. On ne nous atomisera jamais ! Dépasser l’échelon local : s’organiser contre Cigéo !

Vous le savez : depuis 20 ans l’Andra colonise la Meuse pour y implanter le centre de stockage radioactif Cigéo, un site industriel titanesque, presque unique au monde. Le projet avance malgré des failles de sécurité énormes, récemment pointées par un rapport de l’ASN ; les rachats de terre étouffent les agriculteurs et l’argent qui coule à flot muselle les élus... Mais la désertification progressive de la zone, soigneusement orchestrée par des nucléocrates soucieux d’acceptabilité par le vide, n’a pas pour autant empêché des dizaines de personnes de s’installer à Bure ces dernières années, et d’y rejoindre la lutte menée avec obstination depuis deux décennies...Boycott du débat public, camp VMC, 200 000 pas, occupation, expulsion, réoccupation, chute du mur, réréoccupation, grilles de l’écothèque, semaine d’action, 15 aout... Les grandes dates des années écoulées sont connues, nous les avons égrainées comme des mantras, d’infotours en infotours, de publications en publications. Mais c’était toujours des moments qui s’ancraient ici, à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne. Des moments que l’État et l’Andra aimeraient cantonner au statut de lutte locale, d’épiphénomène facile à circonscrire.

Au mois de septembre 2017 une vague de perquisitions change la donne et entraîne une vive réaction de Rennes à Toulouse en passant par Paris, Lyon et le Limousin, de Florence à Biedefeld, et même jusqu’au Rojava. Passée l’indignation, une évidence subsiste : la lutte contre Cigéo peut désormais surgir partout. Cette réaction de soutien montre encore une fois que les territoires en lutte comme Bure, NDDL, Roybon ou encore l’Amassada n’ont pas seulement pour objet la protection d’espaces singuliers, mais bien la lutte éminemment partageable et partagée contre une conception du monde faite de gestion utilitaire et capitaliste des territoires : des campagnes aménagées comme des lieux de production et de dépôt, des banlieues comme réserves à main d’œuvre servile, des centres-ville comme lieux mercantiles sécuritaires et aseptisés...

C’est bien aussi pourquoi l’action ne doit pas rester cantonnée au Bois Lejuc mais rentrer en résonance avec d’autres luttes, d’autres lieux, d’autres rêves. La propagande médiatique et politicienne voudrait faire passer celles et ceux qui luttent pour une poignée de criminels, une "association de malfaiteurs", quelques dizaines de personnes isolées au fin fond de la Lorraine. Mais depuis des mois, des dizaines de comités contre Cigéo se forment et commencent à résister à leur manière partout : à Toulouse, Lille, Lyon, Angers, Blois, Paris, La-Roche-Bernard, Mende, Albi, dans le Jura, Dijon, Saint-Père-en-Retz, Longwy, etc.

Marche, chantiers, discussions !

L’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, désormais officiel, peut nous donner une force nouvelle pour agir partout où nous sommes contre le monde de profit et de mort qu’ils veulent construire. Car bloquer Bure, c’est bloquer la filière nucléaire dans son impossible exutoire. Cela ne se fera pas en un claquement doigt : il faut sortir de l’apathie et de la résignation qui nous paralysent depuis les grandes victoires antinucléaires de Plogoff, du Pellerin, du Carnet, de Neuvy-Bouin ; relever la tête et reporter ce combat au premier plan des luttes anticapitalistes et écologistes, partout. Tant qu’il y aura des centrales et des déchets à gérer pour des siècles ou des millénaires, il n’y aura pas de changement social profond.

Mais comment faire ? Comment garder le lien entre nous malgré la distance, nos différents contextes de vies, le temps qui passe trop vite ? Comment se coordonner et agir de concert pour faire reculer le monstre ? Comment garder le même niveau d’information sur les dossiers techniques, les recours juridiques et les échéances à venir ? Comment réagir de manière coordonnée à de nouveaux travaux sur place ? Déjouer les ruses de la répression qui isole et démoralise ? Construire un mouvement suffisamment fort pour mettre en échec toute tentative d’expulsion du bois Lejuc d’ici à l’automne 2018 ?

Pour réfléchir à tout cela, pour débattre, se rencontrer, s’outiller et renforcer l’occupation de la forêt, nous invitons tous nos soutiens, individus, associations et comités de lutte antinucléaire à venir se rassembler sur la zone le 1er week-end de mars. Le rendez vous est donné samedi 3 à 10H devant la Maison de Résistance, puis nous marcherons vers la forêt. S’en suivra un week-end de ballades, de chantiers collectifs, de créations artistiques sur pans de murs à l’abandon, de discussions et de fête. Un week-end pour accorder nos montres avant le printemps et faire retentir nos voix partout où des aménageurs bétonnent avec mégalomanie.

Et si vous êtes trop loin pour venir, vous pouvez profiter de l’occasion pour nous écrire sur burepartout (at) riseup.net, nous dire où vous en êtes, vos idées, vos besoins... Ou bien même organiser des rencontres intercomités régionales ce week-end là ou plus tard, des rassemblements locaux ou des actions de soutien. Ca nous fera très chaud au coeur.

On a hâte de vous voir !

Infos pratiques

Programme prévisionnel

Vendredi : on vous accueille avec plaisir ! Et même quelques jours avant, il y aura toujours des trucs à faire et de fantastiques repas à partager !

Samedi : RDV à 10H pour le café / Départ à 10h30 pour la forêt / Cantine collective en forêt / Après-midi de chantiers, ballades, grimpe et peinture / Cantine du soir et lecture musicale à la Maison de Résistance.

Dimanche : journée de discussion : présentation des comités / état des lieux de la lutte, des projets de l’andra, des prochaines échéances et de la répression / discussions en petits groupes sur les pistes d’action des comités. Soirée festive pour celles et ceux qui restent !

Les jours suivants : n’hésitez pas à rester un peu pour finir les chantier et passer des bons moments !

Transport

Le rendez-vous est donné à BZL (la Maison de Résistance), au 2 rue de l’Eglise, 55290 Bure.

Si vous avez de la place dans votre voiture ou si vous cherchez un trajet, n’hésitez pas à utiliser notre site de covoiturage bure’car’bure [covoit.vmc.camp]

Hébergement

Le sleeping de BZL sera probablement rapidement rempli ! Si vous venez en groupe et que vous souhaitez être hébergé.es ensemble, ou si vous souhaitez éviter le camping en mars, contactez logistiquedodobure (at) riseup.net et on essaiera de vous mettre en relation avec un lieu ami !

Il y aura également des places dans des cabanes en forêt, et possibilité de camper (prévoyez de bonnes couvertures !!) dans les bois ou dans le jardin de la maison.

Truc à penser et à prendre avant de partir :

De quoi dormir au chaud (tentes, couettes, duvets, couvertures...) des chaussures anti-boue, de bonnes chaussettes...

De la peinture pour décorer le mur (il reste de la place !)

Des clefs usb si vous voulez qu’on vous passe brochures, films et autres supports pour des soirées de soutien chez vous.

A savoir aussi qu’il n’y a pas de magasin, distributeur de billets, tabac et autres enseignes commerciales à moins de 15 bornes, il vaut donc mieux prévoir en avance !

Sinon il y a une liste de matos dont on a toujours besoin ! [1]

Ce qui suit est en quelque sorte un appel d’offre pour nous aider à faire de ce week-end une réussite. L’idée c’est de sortir du centralisme et de donner à tout le monde la possibilité de s’impliquer, en s’emparant de tel ou tel élément du week-end. C’est aussi – on ne va pas le cacher ! – un moyen pour nous de nous décharger de certaines reponsabilités dans une période où on a beaucoup de choses en tête à la fois : beaucoup de journalistes, beaucoup de flics, NDDL le 10/02, la mobilisation autour des procès du 13/02...

Donc n’hésitez pas à répondre à l’appel d’offre sur burepartout(at)riseup.net, et on vous mettra en contact si besoin avec des référent.es ici. Le plus tôt on saura que tel comité veut bien prendre en charge telle ou telle chose, chantier ou coup de main, plus ce sera facile à organiser matériellement.

Surtout, ne considérez pas cet appel d’offre comme exhaustif. Si vous voulez profiter du week-end pour porter un projet qui vous tient à coeur, un texte, une construction, une ballade, une radio, tout ce qui vous passe par la tête, faites-le ! Inversement, ne considérez pas non plus cela comme une obligation ! Pas de pression ni de culpabilité si vous voulez avant tout prendre le temps de vous ballader de rencontrer du monde. On a fait une liste de propositions assez importante, mais si tous les chantiers ci-dessous n’ont pas lieu, ça n’est pas grave.

A vite, les mains dans la brigolade !

Appel d’offre pour le WE intercomités

Appel 1 : soutien logistique aux impressions !

On aimerait que tous les comités puissent repartir du WE avec un maximum de documentation et de brochures, voire d’affiches. Manque de bol, c’est toujours compliqué pour nous depuis que notre photocopieuse a été perquisitionnée, et certains de nos plans B habituels ne fonctionnent pas en ce moment. Si jamais vous avez des facilités pour imprimer beaucoup et pas cher en février, contactez burepartout, on s’organisera ensemble pour les quantités et le financement.

Appel 2 : des masques de hiboux !

Rien d’obligatoire, mais si le coeur vous dit de perpétuer la tradition, n’hésitez pas à vous en emparer et ramenez-nous cinquante, cent, deux cent masques de chouettes hiboux ! Ca peut être l’occasion de tester de nouvelles formes, de nouveaux motifs, de nouvelles techniques de peinture ! Si vous avez besoin d’un modèle écrivez-nous !

Appel 3 : Insurrection artistique sur labyrinthe en béton

Les deux labyrinthes de bouts de mur non posées restent étonnamment vierges : ça fait maintenant un bon bout de temps qu’on parle de les transformer en galerie d’art à ciel ouvert (ou au choix, en labyrinthe végétal en y faisant pousser lierre et glycine ?). D’ailleurs, d’ici au WE intercomités, deux personnes auront, sauf renvoi, été jugées pour la destruction de ce mur : quelle que soit l’issue de leur procès, le moment sera particulièrement bien choisi pour faire revivre dans nos imaginaires ce symbole fort. Alors à vos seaux de peintures, à vos rouleaux, à vos pinceaux, bombes et pochoirs ! Sur du béton si moche, il n’y a pas de mauvais peintre :)

Appel 4 : Hexagone

Février 2017, dans l’euphorie de la manifestation qui a vu les grilles de l’écothèque s’affaisser, des chantiers avaient commencé tous azimuts en forêt, dont certains ont aboutis et d’autres sont restés en plan : c’est le cas de l’hexagone. Le projet serait d’en faire un espace de réunion au sec et un espace dortoir supplémentaire en cas de grande affluence. Contactez bureparout (at) riseup.net !

Appel 5 : Un dortoir à Sud-Est

Le sud-est est une zone récemment investie en tant que point stratégique de la forêt, les récentes tempêtes ont eu raison des habitats légers qui avaient été montés. Il est donc nécessaire de commencer ou poursuivre le chantier d’une cabane qui ferait office de lieu collectif et de mini-dortoir ! Si ça vous parle, contactez burepartout et on vous mettra en lien avec un.e référent.e de ce chantier, pour voir comment on s’organise pour les matériaux etc.

Appel 6 : Un plancher pour la cuisine du nord

Une nouvelle cuisine, impudemment dressée devant la barricade nord comme un signe de défi, nargue désormais les gendarmes égarés à proximité de la voie romaine. Mais si cuisiner les pieds dans la boue c’est rigolo, on aimerait quand même lui offrir un beau plancher pour pouvoir y danser. Pour le moment, on sait pas vraiment comment. Mais si des comités sont motivés à taffer dessus avec nous d’une manière ou d’une autre, ils peuvent contacter burepartout et on s’organisera ensemble pour le chantier, les matériaux etc.

(edit avant envoi : en fait ce sera peut-être déjà fait d’ici au 3 mars... on vous tient au jus !)

Appel 7 : Une toiture pour la cuisine du sud

Au sud, on ne fait rien comme au nord : ça n’est pas le plancher qui manque, mais le toit ! Là encore, on ne sait pas exactement comment on va s’y prendre mais il serait grand temps de terminer cette bien belle structure entamée au moins de juin 2017. Si vous êtes motivé.es, contactez burepartout et on vous mettra en contact avec un.e référent.e de ce chantier, pour voir comment on s’organise pour les matériaux etc.

Appel 8 : continuer le chantier de la « cabane solidaire » ; :, n,

Ce chantier est porté par des associations qui ont décidé d’investir matériellement le bois : c’est un symbole fort. Habituellement, ce chantier a lieu les dimanche, mais on fera une exception pour les intercomités ! Si vous voulez y participer, contactez burepartout, et on vous mettra en lien avec les bonnes personnes !

Appel 9 : le dortoire des Dijonnais.es

Ils l’ont dit, ils le font ! Le comité de Dijon est en train de préconstruire un dortoir pour le Bois Lejus, dans l’espace autogéré des Tanneries. Ce dortoir devrait être amené fin février dans la forêt, et remonté sur place durant la semaine qui précède les intercomités. Pour les aider à y mette la dernière main le mars, contactez burepartout ET comitedijonbure(at)riseup.net

Appel 10 : une nouvelle vigie

Il y a projet de nouvelle vigie dont l’emplacement est encore tenu secret, mais l’équipe qui voudra rejoindre ce chantier aura l’exclusivité de connaitre cet endroit en premier ! Si vous voulez y participer, contactez burepartout pour plus d’infos techniques et matériels !

Appel 11 : ça va barder aux Karens

Les Karens sont une magnifique cabane en lisière de forêt, la structure actuelle couvre des chutes de pluie, mais la cabane est ouverte aux quatre vents car il n’y a pas de mur. Le but serait donc de construire de magnifique murs en bardage. Si l’envie vous prend, contactez burepartout.

Plus d’infos : https://vmc.camp/

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Autres dates

13 février : procès de la chute du mur. Rendez-vous massif à 9h devant le TGI de Bar le Duc

9-10-11 mars : Week-end autour du Kurdistan et du communalisme

15 et 16 mars : Rencontre et discussions autour de l’enfermement des mineurs