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[ZAD du Testet] Plus on est vivant, plus on les emmerde ( et réciproquement !)

mercredi 29 janvier 2014

Plus on est vivant, plus on les emmerde

Depuis la vallée du Testet,

27 janvier 2014

Jeudi 23 janvier dans l’après-midi, à la ferme que l’on occupe dans le cadre de la lutte contre le projet de retenue de Sivens (Tarn), les deux copines qui étaient là voient un individu manier bruyamment sa tronçonneuse près des chevaux, à 150m de la Métairie Neuve. Donc elles vont voir.

Quand elles sont en bas, arrivent par la route en provenance de Barat six voitures avec plaques d’immatriculations masquées. Une vingtaine de cagoulés en descendent et commencent une dévastation éclair de l’intérieur de la ferme sous les ordres d’un chef cagoulé : démontage et cassage des huisseries, destruction de la régulation solaire, destruction d’un bout de toiture, puis arrosage avec un puissant répulsif, à renard peut-être, dans toutes les pièces. Un coup de clairon, les sauvages masqués repartent, après avoir dégonflé les pneus des voitures garées. L’opération a duré 4 minutes.

Cette organisation tient à rester secrète puisqu’en plus d’avoir le visage masqué, elle ne détruit pas d’affaires personnelles de valeur, pour éviter les plaintes. Visiblement, le Conseil Général du Tarn – qui porte le projet de barrage – n’a pas l’air de vouloir porter plainte non plus ; on saccage une de ses propriétés, mais ces gestionnaires du bien public n’ont pas l’air de s’en émouvoir. Cela n’a pas non plus l’air d’inquiéter le commandant de gendarmerie, qui dans une interview à France 3, émet un doute sur le témoignage des copines : lui n’a vu personne de cagoulé dans des voitures aux plaques d’immatriculation masquées… Zut alors ! Le procureur de la République lui-même – c’est quand même pas un fait divers banal - a peut-être vu le reportage de France 3, l’article de la Dépêche du Midi, il pourrait donc décider de lancer une enquête pour trouver qui se cache derrière ces méthodes aux allures de « barbouzeries ». Mais visiblement, tous ces gens n’ont pas l’air d’être intéressés par savoir l’identité des vandales. Par contre, pour nous, les gendarmes relèvent nos plaques minéralogiques, essaient d’en savoir plus sur nous, et les agents de renseignements de la Préfecture circulent parmi nous dès qu’on est nombreux. Et après cela, ils nous servent le discours de la neutralité quant au sujet du barrage de Sivens… On digère mal ce genre de double langage !

Ces choses sont loin d’avoir entamé notre détermination et notre enthousiasme. Deux jours plus tard, nous avons participé à la construction d’une cabane de lutte en bas de la vallée, près de la digue qu’ils croient pouvoir construire. Dans une ambiance indescriptible, les travaux se sont poursuivis à la lampe jusque tard le soir. Puis dimanche, suite à l’appel à venir sur la zone, nous étions parmi une centaine, avec une ambiance de « Notre-Dame-Des-Landes », en plus petit, bruits de marteaux, accordéons. Un groupe de naturalistes a visité la zone humide, on a discuté de faune et de flore tout en découvrant ici et là les traces de vandalisme, dont un arbre abattu, laissées auparavant par les voyous cagoulés.

La CACG croit et essaie de faire croire aux autres que les «  anti-barrage » ont une vision « carte postale » du paysage et que leur combat prend ses racines dans une certaine nostalgie du passé, une attitude fuyant leur modernité. Dans sa mentalité d’occidental pressé, l’homme qui conduit ces machines qui crament du rouge et remodèlent le sol comme on claque des doigts, ce paysage a l’air statique. Or ce paysage de zone humide est en constante évolution, ce sont des processus dynamiques, s’adaptant en permanence aux nouvelles conditions. Ces écosystèmes n’ont pas attendu la CACG pour s’adapter aux variations de débit du Tescou l’été par rapport à l’hiver. Ils sont bien plus complexes que la plus compliquée des machines humaines prétendument «  moderne » .

A court terme ici, les arrêtés préfectoraux permettraient à la CACG de débuter les travaux au 1er février, donc dès lundi prochain. Nous sommes déterminés à empêcher de poursuivre les vandalismes légaux et illégaux. Nous n’assisterons pas sans nous y opposer au processus de destruction de notre espace vital par le virus de la mentalité occidentale cupide et pressée. Nous n’avons pas d’autres choix que de bloquer le virus car un virus n’a pas conscience du « tout » qui l’héberge : le virus détruira son hôte et tout celles et ceux qui vivent avec et par lui. Si nous ne l’arrêtons pas ce virus, rien en lui ne l’arrêtera, il n’est pas auto-régulé. Nous voulons que les faiseurs de projet, cagoulés ou pas, soient mis hors d’état de nuire à l’ensemble de la collectivité avec ce projet de barrage, nous ne sommes ni haineux ni méprisant. Nous cherchons à adapter nos moyens aux conditions du moment, pour l’intention que nous avons de vivre ensemble et donc de ménager notre hôte : la Terre.

Dans ce lieu, partout ailleurs, en lien, plus on est vivant, plus on les emmerde.

Le barrage c’est toujours non !

…. Des individus se foutant pas mal de leur réput’.

Pour plus d’info : Tant qu’il y aura des bouilles