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Communiqué de soutien des éditions de la rue nantaise (rennes) à la Zad de NDdL

lundi 30 avril 2018

Sidérées, consternées par les destructions d’habitats et la violence militaire déloyale qui s’étend toujours ce jour sur le site de Notre-Dame-des-Landes (qui font tristement échos à maintes autres répressions aveugles perpétrées lors des mouvements sociaux contre la loi Travail ou lors de l’expulsion de la Jungle de Calais*), les Éditions de la rue Nantaise, ferventes distillatrices du droit de rêver, apportent leur modeste (mais profond et pensé) soutien à celles et ceux qui luttent, et chantent en chœur sous les lacrymos perfides ou lors des reconstructions, pour défendre un terroir riche écologiquement mais également fertile en expérimentations politiques, artisanales, intellectuelles, sociales ou commerciales**.

Absolument rien ne justifie (si ce n’est l’orgueil exorbitant d’un gouvernement qui a fait du tout-sécuritaire une règle d’or, très souvent au détriment soit dit en passant de l’humanitaire ou du simple bon sens) une agression de cette ampleur de ces modes de vie librement choisis basés quant à eux sur la solidarité, l’inventivité, les prix libres, la tolérance, le respect de la Nature et la conscience développée de ses beautés fragiles. Détruire, au début du printemps, des fermes qui pratiquent des agricultures conviviales et biologiques ou des cabanes de vie collective prônant des valeurs largement pacifistes, est aussi judicieux qu’incendier sciemment une bibliothèque ou que pilonner lâchement une maternité. C’est à l’évidence un non-sens, une insulte à la vie, une barbarie sans gloire, une bavure qui se prolonge au prétexte de rétablir un État de droit qui, lui-même inique, est de plus en plus contestable et contesté.

Les Éditions de la rue Nantaise, Rennes, le 26 avril 2018

* L’État préférant alléger assiette de l’impôt sur la fortune plutôt que de mettre place des structures d’accueil dignes de ce nom pour les réfugiés, la situation est grave. ** Terroir majestueux que menaçait, est-il utile de le rappeler, un projet d’aéroport (datant de 1963 et élaboré à l’époque de feu le prestigieux Concorde, lui-même mis au rebut en 2003) aussi malvenu que coûteux et inutile.

Premiers signataires :

Sylvain Bertrand – auteur de Journal d’un hypocondriaque ou de Au Rebord des gouttières Christine Claude – auteure de Les Golinouilles – De l’autre côté de la Ville Rouge Cyrille Cléran – éditeur et auteur de La Transparence ou de La Loterie byzantine Nathalie Georges – chargée d’administration et de développement « Parce qu’à l’utopie vous donnez un lieu, soutien total aux zadistes, feulement et colère noire contre la destruction brutale et méprisante de cette zone à déployer ! » Mone Hellec-Le Beller – auteure de Colette et Ginette Sabine Jourdain – auteure de La Pesée des légumes s’effectue en caisse Marie Karedwen – photographe Brigitte Noble – auteure de I nitiales B. B. (Béatrice Baldini) « Omnipotence d’un État de droit qui, toujours, fait passer ses lois, réformes, sans consultation préalable et sans négociation avec les intéressés. Un État de droit interventionniste qui privilégie la matraque au mépris du dialogue. Un État de droit qui dépense l’argent public contre son peuple qu’il dirige avec arrogance et autoritarisme... » Wilfried Salomé – auteur de Pour le titre on verra plus tard ou de Expérience de vie imminente – Le courage du Basculement « Comme il ne faut pas céder à la politique/propagande médiatique gouvernementale visant à diviser la "commune" de NDdL, les étudiants des universités et la classe populaire afin d’empêcher une convergence des visions, un réveil (et accessoirement préparer l’opinion publique et rendre acceptable la possibilité de morts par homicides du côté des opposants au néo-libéralisme de tout acabit si ces derniers ne cessent pas de défendre leur droit inaliénable à créer une alternative au système néo-libéral, individualiste, oppressif, anti-collectif, anti-altruiste et économiquement totalitaire), il ne faut pas non plus céder a la tentation de "l’incarnation du mal" concernant la figure (je dirais le simulacre) d’Emmanuel Macron/Me nomme Canular. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il importe de ne pas confondre la ligne de départ avec la ligne d’arrivée. Il est en effet envisageable que notre (très, très) cher président ait été engagé pour 5 ans pour faire le sale boulot, avec dans l’idée la possibilité d’une destitution qui "calmerait" le bon peuple, pour placer derrière un nouvel "homme providentiel" qui ne remettrait pas en cause les décrets et la politique néo-libérale menée mais qui offrirait une "bouffée d’air" symbolique permettant de continuer à mener exactement la même politique économique totalitaire. Il est de la plus haute importance de ne jamais perdre de vue que l’État change constamment de visage, et que nous luttons, nous, sur la durée, sur le long terme, pour un nouveau paradigme, incarné physiquement et symboliquement actuellement par la ZAD NDdL. Et justement, la récente intervention militaire déguisée, camouflée derrière "l’État de droit" à la ZAD NDdL démontre, entre autres choses, ceci :

Le discours historique néo-réactionnaire-libéral sur l’assistanat (à savoir que les pauvres, les chômeurs, les ouvriers, les réfugiés, les immigrés, les chiens, les rats, les parasites, seraient, au fond, responsables de leur condition, et incapables de se débrouiller seuls, sans l’intervention généreuse des Hommes véritablement libres, individualistes, autonomes et méritants) est définitivement effondré, laissant apparaître la réalité de sa visée hégémonique et totalitaire.

La boîte noire est ouverte.Alors exploserons-nous l’Enfer ? Explosons l’Enfer ! »