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mercredi 12 décembre 2012
Samedi 15 décembre, à 11h, à Aurillac en bas du Square, au niveau de la statue des Droits de l’Homme
La mobilisation contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes est devenue le symbole de la lutte contre les Grands Projets Inutiles qui : dilapident l’argent public au seul profit des multinationales (+de 500 millions d’€),détruisent des terres agricoles et des zones humides (près de 2000 ha),nient les conséquences du pic pétrolier et la diminution des ressources en général, contribuent à la production de CO2 et aux changements climatiques. Nous proposons à l’ensemble des citoyens qui se sentent concernés de se manifester afin de créer un comité de soutien et d’organiser des actions communes pour réclamer des politiques responsables écologiquement et socialement, sur l’ensemble de nos territoires.
Pourquoi les paysans de la Confédération paysanne sont contre le projet d’aéroport et sont révoltés par ce qui se passe à Notre-Dame-Des-Landes. La question de l’artificialisation des surfaces agricoles est depuis peu dans les discours de tous nos élus politiques, de gauche comme de droite. Nous avons entendu François Hollande au Space à Rennes en septembre dire stop à l’artificialisation des terres, il l’a redit de manière forte quelques jours plus tard lors de la conférence environnementale. Depuis des décennies chaque projet routier, d’urbanisation, de plate-forme de distribution, de zone d’activité… on vise et on s’accapare, la « rase campagne » au détriment de l’agriculture et des paysans.
Nous, militants de la Confédération paysanne, ne pouvons plus accepter ni tolérer la destruction d’emplois paysans, de gaspillage de terres agricoles. Nous sommes opposés à ce projet emblématique des luttes foncières actuelles et nous refusons que la profession agricole soit toujours la variable d’ajustement et soit sacrifiée sur l’autel d’un développement économique débridé. A l’heure des défis alimentaires et énergétiques à relever, au moment même où se tient à Doha la conférence sur le changement climatique, où il faudra produire mieux avec moins, le gaspillage de la terre agricole est insupportable.
La terre arable, la terre nourricière est un bien à préserver et non à massacrer, à bétonner… Il ne suffit plus de parler de préserver les espaces agricoles comme cela est écrit dans tous les projets d’aménagement et de développement durable, il faut le faire ! Nous avons perdu 160 000 emplois paysans en 10 ans – l’équivalent de deux plans sociaux PSA/Citroën par an – dans la plus grande indifférence. Eh oui nous sommes disséminés dans la campagne, alors cela ne se voit pas et puis les supermarchés sont largement approvisionnés, alors quelques dizaines de paysans en moins ici et là, qu’est ce que ça change ? La disparition des paysans n’est pas due à la seule artificialisation des terres, mais à la volonté de restructurer pour faire face à la fameuse compétitivité qui est le grand totem du libéralisme.
En ce moment on entend partout que l’on a laissé la France se désindustrialiser, veut-on faire la même chose en matière agricole en laissant disparaître les paysans ? Alors aujourd’hui, nous disons STOP, la Confédération paysanne soutient les paysans qui défendent leur activité, qui résistent et qui luttent pour préserver leur outil de travail : la terre, ici à Notre-Dame-Des-Landes mais aussi dans tous les pays où toujours au nom de ce fameux développement économique qui s’accapare des terres. De nombreux jeunes, veulent devenir paysans, veulent travailler dans et avec la nature, veulent cultiver la terre, veulent produire pour approvisionner les marchés de proximité ou les cantines scolaires, nourrir leurs voisins, participer au développement économique de leur territoire, développer des projets de vie basés sur la relocalisation. Alors pour eux, pour nos enfants, pour tous ceux qui veulent continuer à vivre de la terre, nous refusons ce nouvel aéroport de NDDL alors qu’il en existe déjà un qui peut être adapté pour répondre aux besoins d’échanges actuels et à venir.
En l’occurrence l’aéroport de Nantes Atlantique avec ses 320 ha peut accueillir un trafic de plus de 10 millions de passagers, comme c’est le cas de nombreux aéroports internationaux. A l’inverse, combien de terres nouvelles seront nécessaires et viendront encore s’ajouter aux 1650 ha prévus pour les accès (ferroviaire ou routier), pour l’infrastructures complémentaires, pour de nouveaux aménagements.
Il est encore temps d’arrêter l’escalade, d’arrêter cette fuite en avant ! Nous n’avons plus le droit de perdre des emplois, nous n’avons plus le droit de perdre des terres, car elles seront indispensables demain pour produire l’alimentation de nos enfants.
Confédération Paysanne du Cantal